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Écrit par fr Alexis Bugnolo (30/11/2023) - Traduction française autorisée : père Walter Covens
Souvent, les résultats des efforts d'une personne ont pour effet d'obtenir le contraire. Cela n'est jamais aussi vrai que lorsqu'il s'agit d'une question postérieure à votre propre mort, au-delà du temps où vous pouvez avoir votre mot à dire.
C'est d'autant plus vrai en ce qui concerne l'élection des pontifes romains.
Quiconque s'est donné la peine de lire l'histoire de tous les papes, un par un - vous pouvez le faire gratuitement en ligne - comme je l'ai fait en 2020, pendant le confinement, peut discerner une règle empirique constante dans les choix effectués par le Collège des cardinaux : il y a un mouvement de pendule d'un pontificat à l'autre.
La nature de ce changement pourrait être décrite comme suit : sur certaines questions dans lesquelles le pape en exercice a fait des excès, le Collège des cardinaux décide de choisir un pape ayant une approche différente, parfois opposée, parfois plus conciliante.
Les papes saints et intransigeants, comme le pape saint Grégoire VII, ont été suivis par des papes plus pragmatiques et conciliants.
En tant qu'anthropologue culturel (B.A. University of Florida, Gainesville, 1986), je pense que cela est dû au fait que la dynamique même de l'auto-préservation, associée au minuscule ou minuscule pouvoir temporel des États pontificaux (aujourd'hui l'État de la Cité du Vatican), conduit à la conclusion de bon sens que les problèmes les plus urgents qui se posent au cours d'un pontificat sont la raison et la motivation de la majorité des membres du Collège des cardinaux dans leur choix du prochain Pape.
Si nous appliquons cette observation à la dynamique du prochain conclave, je pense que l'on peut dire sans exagération que le pape François prépare involontairement le terrain pour l'élection du cardinal Burke comme Souverain Pontife, ou du moins de quelqu'un comme lui. Permettez-moi d'expliquer pourquoi il ne s'agit pas simplement d'un thème accrocheur pour un éditorial.
La superpuissance la plus influente de la planète est les États-Unis. La majorité des fonds qui arrivent dans les coffres de l'État de la Cité du Vatican proviennent des catholiques des États-Unis. La majorité des dons au Vatican provient de catholiques conservateurs. Et le Vatican ne peut pas survivre sans dons. En effet, sous Jorge Mario Bergoglio, ses ressources n'ont cessé de diminuer.
Il ne fait donc aucun doute que les cardinaux du prochain conclave discuteront de la manière de maintenir leur Club House, le Vatican, à flot. Cela signifie qu'ils devront se pencher sur la question de savoir comment inverser la tendance actuelle des finances du Vatican à 180 degrés.
Le bon sens dira à ces hommes, experts en gestion de grandes institutions, que l'élection d'un Argentin aurait pu sembler la chose la plus chic à faire. Mais l'élection d'un candidat issu d'une nation appauvrie ne s'est pas avérée être le moyen d'augmenter les dons qui parviennent au Vatican.
En effet, dans le passé, la seule solution à un tel problème était d'élire quelqu'un du Royaume ou de l'Empire le plus puissant et le plus riche. Une stratégie qui fonctionnait, puisqu'un ecclésiastique populaire issu d'une telle nation disposait naturellement de tout un réseau de sympathisants qui venaient en aide à la papauté après son élection.
Si nous appliquons cette règle aux conditions d'un État de la Cité du Vatican dont les partisans ont fui en raison des dénis de la doctrine catholique, des attaques contre la tradition catholique et des insultes ouvertes à l'égard des catholiques de la part des nations les plus puissantes, la probité de ma thèse devient encore plus forte.
Ainsi, les récentes purges de Mgr Strickland et du cardinal Burke, précisément parce qu'elles ont un effet négatif et qu'elles auront un effet encore plus négatif à la fin de l'année, lorsque la plupart des donateurs catholiques de grande envergure envisagent de faire ou de ne pas faire des dons aux institutions ecclésiastiques, se combineront avec l'observation ci-dessus pour avoir un effet dévastateur.
Si le pape François reste en vie jusqu'à la fin de l'année, les dons des catholiques continueront à chuter de façon spectaculaire, plongeant l'État de la Cité du Vatican dans une crise grave. Cela sera particulièrement vrai pour les catholiques des États-Unis d'Amérique.
Mais si le pape François est appelé au siège du jugement du Christ-Roi, les cardinaux du conclave penseront certainement à la même chose : comment résoudre tous leurs problèmes financiers et publicitaires en élisant un Américain, quelqu'un comme le cardinal Burke, dont la réputation est solide, dont l'érudition est connue, dont la stabilité de caractère est éprouvée, et qui a beaucoup voyagé et est largement respecté dans le monde entier, en particulier aux États-Unis.
Et cette future décision du Collège est peut-être la raison pour laquelle, même si les autres cardinaux ne disent rien au sujet de la purge du cardinal Burke, ce silence ne signifie en aucun cas qu'ils sont d'accord avec le pape François.
À la fin, c'est Dieu qui gagne, quelles que soient les décisions prises par les hommes. Mais entre-temps, Dieu remporte souvent aussi une victoire en raison des décisions prises par ses ennemis. Quelle comédie que la vie !
Et quelle bénédiction qu'en tant que catholiques, nous puissions l'apprécier au mieux.