Écrit par fr. Alexis Bugnolo (2O/10/2023) - Traduction française autorisée : père Walter Covens
Hier, j'ai expliqué depuis Sutri, en Italie, (ICI) comment le premier Concile provincial ou Synode de Sutri a mis fin à l'horrible chaos de l'Église romaine en 1046, lorsque trois hommes différents ont revendiqué la fonction de Pape : l'un était un sodomite prédateur, l'autre un usurpateur, et un autre encore un simoniaque flagrant.
Aujourd'hui, je demande à tous les fidèles du monde entier d'écouter la voix de la raison : de faire ce que les fidèles du XIème siècle ont fait et d'appeler à la tenue d'un nouveau concile provincial pour mettre fin aux années de scandales, de blasphèmes, d'hérésies et de schisme, sans parler des persécutions, perpétrées et encouragées par Jorge Mario Bergoglio, qui prétend occuper la fonction de Pontife romain.
L'initiative Sutri est la seule solution juridique et réelle pour mettre fin à la crise de l'Église romaine, car elle aborde le problème directement et d'une manière canoniquement valide et facile.
Mais pour parvenir à la convocation d'un tel Concile, nous, les fidèles, devons faire entendre notre voix et demander aux évêques de la Province romaine de le convoquer.
Ces évêques et évêques auxiliaires appartiennent aux 20 juridictions suivantes. En cliquant sur les liens ci-dessous, vous trouverez les adresses des évêques ou des évêques auxiliaires. Je vous invite à leur écrire à tous, individuellement, une lettre personnelle.
Roma {Rome} : Albano (siège suburbicaire), Anagni-Alatri, Civita Castellana, Civitavecchia-Tarquinia, Frascati (siège suburbicaire), Frosinone-Veroli-Ferentino, Gaeta (archidiocèse), Latina-Terracina-Sezze-Priverno, Montecassino (Abbaye territoriale), Ostia (Siège suburbicaire), Palestrina (Siège suburbicaire), Porto-Santa Rufina (Siège suburbicaire), Rieti (-S. Salvatore Maggiore), Sabina-Poggio Mirteto (Siège suburbicaire), Subiaco (Abbaye territoriale), Tivoli, Velletri-Segni (Siège suburbicaire), Viterbe
Puisque dans 4 cas, un évêque gouverne 2 diocèses en même temps (comme dans les cas de Frascati & Velletri, et Porto-Santa Rufino & Civitavecchia-Tarquinia et Tivoli & Palestrina, et Frosinone-Veroli-Ferrentino & Anagni-Alatri), et puisqu’un diocèse n’existe plus (Ostia) séparément de Rome, les 15 adresses actuelles des 15 évêques à contacter par lettre sont les suivantes. Ici je les écris dans le style accepté en Italie.
Msgr. Vincenzo Viva
Vecovo di Albano
Curia Vescovile
Piazza Vescovile, 11
00041 Albano Laziale (ROMA)
Italia
Msgr. Ambrogio Spreafico
Curia Vescovile
Via dei Villini, 82
03014 Fiuggi (Frosinone)
Italia
Msgr. Marco Salvi
Curia Diocesana
Piazza Matteotti, 27
01033 Civita Castellana (Viterbo)
Italia
Msgr. Gianrico Ruzza
Piazza Calamatta 1
00053 Civitavecchia (Roma), Italia
Msgr.Stefano Russo
Curia Vescovile
Piazza Paolo III 10
00044 Frascati (Roma)
Italia
Msgr. Luigi Vari
Piazza Arcivescovado 2
04024 Gaeta (Latina)
Italia
Msgr. Mariano Crociata
Vescovado
Via Sezze 16
04100 Latina
Italia
Abbate Antonio Luca Fallica, O.S.B.
Abbazia
Via Montecassino,
03043 Cassino (Frosinone)
Italia
Cardinale Angelo De Donatis
Vicariato di Roma
Piazza S. Giovanni in Laterano 6/a
00184 Roma, Italia
Msgr. Mauro Parmeggiani
Curia Vescovile
Piazza Gregorio Pantanelli 8
00036 Palestrina (Roma)
Italia
Msgr. Gianrico Ruzza
Curia Vescovile
Via del Cenacolo 53
00123 Roma – La Storta (ROMA)
Italia
Msgr. Vito Piccinonna
Vescovado
Via Cintia 83
02100 Rieti
Italia
Msgr. Ernesto Mandara
Vescovado
Piazza Mario Dottori 14
02047 Poggio Mirteto (Rieti)
Italia
Abbate Mauro Meacci, O.S.B.
Piazza S. Scolastica 1
00028 Subiaco (ROMA)
Italia
Msgr. Orazio Francesco Piazza
Palazzo Vescovile
Piazza S. Lorenzo 9/a
01100 Viterbo
Italia
Lettre proposée
Nous pouvons le faire en écrivant des lettres ou de vive voix, mais ceci de deux manières différentes : d'une part, en énumérant toutes les erreurs, hérésies, blasphèmes et persécutions perpétrés par Jorge Mario Bergoglio au cours des années où il a revendiqué la papauté ; d'autre part, nous pouvons éclairer les évêques sur la manière canonique correcte de procéder, la plupart d'entre eux n'en ayant peut-être pas une idée claire.
Ce deuxième aspect du problème est le plus crucial car c'est celui qui est le moins évident.
C'est pourquoi, dans le cadre de l'Initiative Sutri, je vous demande instamment, pour que votre lettre soit efficace, de veiller à ce qu'elle contienne la justification et l'argumentation canoniques correctes.
Je vous présente une proposition de texte que vous pouvez adresser à chaque évêque et signer de vos nom, prénom et adresse. Vous pouvez écrire en italien, en français ou en anglais, ou si vous écrivez dans une autre langue, veuillez inclure une traduction de votre lettre dans l'une de ces trois langues.
Texte proposé :
Votre Excellence, (pour un évêque)
Votre Éminence, (pour un cardinal)
Je vous écris conformément aux droits que me confère le canon 212, §2, pour demander qu'il soit mis fin aux scandales, aux hérésies, aux blasphèmes et à la confusion doctrinale et morale promus par le pape François et ceux qu'il a nommés au sein de la Curie romaine, au motif que cela cause la perte de dizaines de millions d'âmes qui sont ainsi mises dans le plus grand danger spirituel, la confusion et la désorientation par l'affirmation constante de choses qui sont contraires à la Révélation divine, à la Tradition sacrée et apostolique, à la Doctrine catholique et aux dogmes définis des Conciles de Trente et de Vatican I.
Ainsi, en accord avec le canon 1752, qui affirme que le salut des âmes est le plus grand bien et la plus haute fin de toute ordonnance juridique dans l'Église de Jésus-Christ, je vous prie de reconnaître que les graves scandales continus perpétrés par Jorge Mario Bergoglio ont mis le Siège apostolique dans un état d'empêchement, puisque des millions de catholiques ne peuvent concilier ses erreurs et hérésies persistantes avec le fait d'être membre de l'Église catholique, qualité sans laquelle il ne peut être un détenteur légitime du Munus pétrinien ou un prétendant à la dignité apostolique.
Par conséquent, étant donné que selon le canon 440 et suivants, le Concile provincial de la province ecclésiastique de Rome est habilité à juger et à discerner toutes les questions qui concernent le bien commun de l'Église, et puisque le doute positif quant à la catholicité d'un prétendant au Siège apostolique rend impossible pour l'Église, en toute conscience, de rester en communion avec un prétendant douteux, car un papa dubius papa nullius est, il devient de votre grave devoir devant le Dieu vivant et l'Église tout entière, de demander instamment la convocation d'un tel Concile provincial selon le droit exprimé dans le canon 440 §1.
Un tel Concile peut être légitimement convoqué selon la norme du canon 442 §2, parce qu'un doute positif concernant la prétention d'un homme à la charge de Pontife Romain crée un tel conflit d'intérêts qu'il ne peut légitimement empêcher sa convocation et qu'il n'en a pas le droit tant qu'il persiste dans de graves erreurs morales et doctrinales, comme cet homme l'a fait pendant des années au jugement de millions d'âmes. L'état d'empêchement existe de fait en raison de son incapacité à abjurer ses erreurs publiques, dont la liste s'allonge chaque semaine.
Je demande donc, pour le salut des âmes, la cessation de tout scandale et pour obtenir la grâce possible de la conversion de l'homme, Jorge Mario Bergoglio, de ses voies errantes, qu'un tel Concile soit convoqué selon la norme des canons 443 et 444, et qu'il exerce son autorité plénière en accord avec le canon 445, en prononçant si l'homme qui prétend à la charge de la papauté rejette la foi catholique, a rompu la communion avec l'Église, ou est un apostat et un idolâtre. Que l'accusé soit sommé de s'expliquer. Que les Pères du Concile l'interrogent sur des questions de foi et de morale catholiques ; que ses scandales publics soient énumérés pour qu'il les entende. Qu'il soit rappelé à la foi catholique, à la bonne morale et à une saine pastorale des fidèles. Qu'on exige qu'il abjure ses erreurs et, s'il le fait, qu'on le supplie et qu'on le conseille de retirer ses décrets désastreux. S'il refuse la réprimande, qu'il soit déclaré coupable d'un ou de plusieurs des crimes punis d'excommunication latae sententiae au canon 1364 et que le Concile déclare que le Siège de Pierre est légitimement vacant.
Le concile provincial de Rome a réprimandé le pape Marcellin pour son acte d'idolâtrie publique du dieu romain Mars et le concile provincial tenu à Sutri en 1046 a déposé trois prétendants indignes au trône apostolique pour leur immoralité flagrante et leurs prétentions illégales : Benoît IX, Sylvestre III et Grégoire VI.
Il est de votre devoir, devant le Dieu vivant, de veiller au salut des âmes. Le Concile provincial de la province ecclésiastique de Rome a l'autorité légale et jurisprudentielle pour agir de la sorte. Plus d'un milliard d'âmes sont en jeu.
Craignez le Dieu vivant, car vous serez jugés si vous ne tenez pas compte d'un remède aussi raisonnable, juridiquement valide et honnête à la plus grande crise de l'histoire de la papauté. Ayez confiance, comme l'apôtre saint Paul lorsqu'il s'est rendu à Antioche pour réprimander en face saint Pierre qui n'avait pas respecté les décrets du premier concile de Jérusalem.
Si vous croyez que cet homme est toujours Pierre, vous devez faire confiance à l'Esprit Saint pour le ramener à un état d'esprit catholique ; et si vous ne croyez pas qu'il est toujours Pierre, vous avez le devoir solennel de prendre des mesures pour déclarer le Siège apostolique légitimement vacant.
Je vous prie d'agréer, Votre Excellence (ou : Votre Éminence), l'expression de mes sentiments respectueux,
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CRÉDITS PHOTO : Le frère Bugnolo s'arrête un instant dans le jardin supérieur du palais Farnese, à Caprarola (VT), alors qu'il réfléchit à la manière de sauver la Sainte Mère l'Église.
FromRome.info donne la permission à tous de traduire, transcrire et publier d'autres versions linguistiques de cette vidéo. - Les autres articles du Frère Bugnolo sur le Sutri et les Conciles provinciaux se trouvent ICI et ICI.
Bienvenue à la vidéo de FromRome.Info. Je m'appelle Frère Alexis Bugnolo. Je suis l'éditeur et le rédacteur en chef de FromRome.info, un journal électronique de nouvelles, d'informations et de commentaires sur l'Église catholique, le Vatican, Rome et l'Italie.
Aujourd'hui, je me trouve à Sutri, dans la province de Viterbe, pour discuter du Concile de Sutri et de ses implications pour l'Église d'aujourd'hui.
C'est ici, à Sutri, que s'est produit, en 1046, l'un des événements les plus curieux, les plus intéressants et les plus uniques de toute l'histoire de l'Église. Un événement si obscur que, même à Sutri, il est oublié.
Sutri a une longue histoire. Comme vous le voyez ici, il s'agit de la porte moderne de la vieille ville. Derrière moi se trouve la cathédrale de la vieille ville. Mais en 1046, la ville ne s'étendait pas plus loin.
Sutri a été la première ville donnée au pontife romain dans la campagne romaine, par le roi lombard Luitiprand. Elle a toujours entretenu des relations étroites avec le Siège apostolique. C'est ici, dans la vieille ville, que l'église Saint-Sylvestre a été rattachée à la basilique Saint-Pierre.
Le synode de Sutri, ou plus exactement le concile de Sutri, a permis de résoudre l'une des questions les plus épineuses de l'époque. C'est un exemple extraordinaire de la manière dont les médiévaux ont abordé les problèmes directement et les ont résolus, sans passer leur temps à se lamenter et à tweeter à ce sujet pendant des années.
Un peu d'histoire sur le synode de Sutri
En 1032, il y a près de 1000 ans, Theophylacte de Tusculum a été élu au siège apostolique. Il était l'un des plus jeunes hommes à avoir jamais été élu pape. Il était issu d'une puissante famille de propriétaires terriens du Latium. Il n'avait cependant que 20 ans et a peut-être été choisi par les membres de sa famille parce qu'il était le seul homme à n'être pas encore marié et donc à pouvoir exercer une fonction ecclésiastique.
En effet, Théophylacte de Tusculum, qui prit le nom de Benoît IX, était, selon les historiens, l'un des hommes les plus immoraux à s'être jamais assis sur la Chaire de Saint Pierre. Saint Pierre Damien, pas n'importe qui, affirme qu'il était un sodomite flagrant. D'autres auteurs affirment qu'il a commis des dépravations morales si obscènes qu'il est impossible de les décrire. Les scandales se multiplient. Il organisait des orgies, se livrait à la bestialité, violait d'autres hommes, peut-être même des garçons, et toute l'Italie était dégoûtée par cet homme.
Mais comme il était membre d'une famille très puissante, c'est par la force des armes qu'il a conservé le siège apostolique.
Jusqu'à ce que le dégoût devienne si grand que ses rivaux le chassèrent de la ville de Rome. Et c'est là que la faction catholique qui voulait un homme honnête sur le trône de saint Pierre se trompa, car elle prit un évêque de Sabine et l'élut pape. Il prit le nom de Sylvestre III. Comme Benoît IX était encore en vie, Sylvestre est reconnu par tous les historiens ecclésiastiques comme un antipape, bien qu'il ait mené une vie droite et honorable et qu'il ait gouverné l'Église de Rome avec la satisfaction du peuple.
Si vous n'êtes pas catholique, vous pouvez trouver cela très scandaleux.
Comment quelqu'un de totalement immoral peut-il être le vrai pape et un homme droit être un antipape ? En fait, l'exercice d'une fonction dans l'Église catholique ne dépend pas de votre moralité personnelle, mais du fait que vous avez été légitimement élu à cette fonction. Comme à l'époque moderne, la popularité ou la droiture d'un candidat n'a pas d'importance, il ne peut occuper la fonction que s'il a été légalement élu.
Benoît IX, issu d'une famille puissante, finit par chasser Sylvestre III de Rome. Mais les scandales continuent et Benoît reprend sa vie immorale. Il décide finalement d'épouser une de ses cousines et d'obtenir sa richesse en dot. Mais comme, en tant que pape, il lui était interdit de se marier, il demanda conseil à son parrain, Jean Gratien, un prêtre romain très érudit et très riche. Ils se mirent d'accord pour que Benoît IX démissionne et que Jean Gratien lui achète la papauté, afin que Théophylacte puisse obtenir l'argent dont il avait besoin pour son mariage
Lorsque la nouvelle a été rendue publique, les catholiques d'Italie ont été scandalisés, car il est interdit d'acheter ou de vendre une charge ecclésiastique. C'est l'un des plus grands péchés de l'Église et il a beaucoup scandalisé les fidèles du XIème siècle, à cause de la commercialisation d'un don spirituel intangible qui devrait être conféré gratuitement.
Les évêques d'Italie ont donc écrit au roi allemand Henri III. C'était en 1045. Henri III voulait être couronné empereur des Romains, ce qui ne pouvait être fait que par le pape à Rome. Mais Henri III ne voulait pas qu'un de ces trois hommes pose la couronne sur sa tête, de peur que sa réputation ne soit entachée par eux ; il annonça donc qu'il mettrait de l'ordre dans l'Église de Rome et qu'il résoudrait le différend entre ces trois papes : Benoît XI, Sylvestre III et Grégoire VI. Jean Gratien avait pris ce dernier nom.
Grégoire VI étant un homme très convenable, après avoir acheté la papauté, il se fit élire pontife par le clergé de Rome et écrivit ensuite au roi d'Allemagne pour qu'il approuve son élection. En effet, de 950 à 1050 environ, les rois d'Allemagne avaient le droit d'approuver ou de confirmer les élections papales.
À la réception de ses lettres, le roi d'Allemagne ne donna pas de réponse immédiate
... mais il est descendu en Italie et a demandé à Grégoire VI de convoquer un concile provincial ici à Sutri.
C'est pourquoi je suis venu ici aujourd'hui pour vous raconter l'histoire que personne d'autre ne racontera.
Sutri était un petit bourg médiéval. Il ne comptait probablement pas plus de 5 000 âmes vivant dans ses environs. Et ce concile de Sutri a eu lieu, très probablement, dans cette minuscule église de Saint Sylvestre, derrière moi.
C'était le 20 décembre 1046. Le roi d'Allemagne, ses gardes du corps composés de soldats, de cavaliers et de nobles, ainsi que tous les évêques de la province ecclésiastique de Rome et les principaux membres du clergé de Rome se sont rendus dans cette petite église, et ont peut-être rempli cette petite piazza - qui était peut-être plus grande à l'époque, car les Italiens ont l'habitude d'empiéter sur les espaces publics - et ont assisté à ce concile de Sutri, un événement tout à fait unique, car au cours de ce concile, trois papes ont été destitués.
Cet événement historique est l'un des plus controversés de l'ère post-tridentine de l'Église. En effet, lors du concile de Bâle en 1432, les évêques, au cours des sessions qui n'ont pas été approuvées par le pontife romain, ont enseigné, après le départ de ce dernier, qu'un concile universel composé de tous les évêques de l'Église catholique était supérieur au pape. C'est ainsi que débutèrent trois siècles de conflit en Occident, où de nombreux évêques et théologiens prônèrent l'erreur du conciliarisme, qui enseignait cette erreur. C'est ainsi que de nombreux auteurs de l'époque ont tenté de présenter le concile de Sutri comme une preuve de la véracité du conciliarisme. Mais le conciliarisme a été condamné plus tard comme une grave erreur et une hérésie, je crois, par le pape Pie VII, parce que le Pontife romain est le Vicaire du Christ et que personne ne peut le juger.
Comment se fait-il alors qu'à ce concile de Sutri, en 1046, trois papes aient été déposés ?
Pour comprendre cela, nous devons faire une distinction très fine : la distinction entre l'homme qui est le pape et l'homme en tant que pape.
Ainsi, avant d'être élu pape, vous n'êtes qu'un homme, et lorsque vous êtes élu, on vous demande d'accepter votre élection ; et c'est l'homme qui dit oui. Mais une fois que vous avez dit oui, vous occupez la fonction de pape et les deux réalités, la fonction et l'homme, marchent ensemble, pour ainsi dire. Mais c'est l'homme qui mange des œufs au petit-déjeuner et qui trinque au vin le soir, pas le pontife romain. C'est le pontife romain qui dit la messe, enseigne, promulgue des documents et des lois. Les deux réalités, tout en allant de pair, sont donc distinctes. Et l'homme qui occupe la fonction de pontife romain l'occupe en tant qu'homme. C'est pourquoi, lorsqu'un pape démissionne, c'est l'homme qui démissionne, et non le pape. Si vous ne comprenez pas cette distinction, vous ne le verrez pas dans le droit canonique, car le canon 332, section 2, parle de la renonciation du pontife romain.
Au concile de Sutri, on n'a donc pas jugé le pontife romain. Ils ont jugé les trois hommes qui prétendaient être le Pontife romain. Et cette prétention est un fait naturel, un fait historique, un fait juridique, et juger de sa validité est le devoir d'un concile provincial, parce que dans les canons 440-443, même dans le Code de droit canonique de 1983, promulgué par le pape Jean-Paul II, un concile provincial peut établir des mesures disciplinaires qui lient toutes les Églises de la province.
Le simple fait que les conciles provinciaux fonctionnent de la même manière qu'à l'époque montre la pérennité de l'Église catholique et l'importance du caractère juridique du concile de Sutri en 1046, qui a conduit l'Église catholique à ne jamais modifier les règles applicables aux conciles provinciaux en raison de ses résultats.
C'est ainsi que, du 20 au 23 décembre 1046, trois papes ont été déposés.
Bien sûr, l'issue du concile de Sutri, ici dans cette petite église, avait probablement beaucoup à voir avec la volonté du roi allemand Henri III, en raison de ses forces militaires qui encerclaient l'endroit, mais c'était aussi quelque chose que souhaitaient le clergé de Rome et les évêques d'Italie centrale, car c'était tout simplement une situation intolérable que d'avoir trois papes : un qui était un sodomite prédateur, et c'était Benoît IX ; un qui était un usurpateur, et c'était Sylvestre III ; et un qui était un simoniaque, et c'était Grégoire VI. - Le crime de simonie consiste en la vente et l'achat de charges ecclésiastiques.
Ils se sont donc réunis ici le 20 décembre 1046, du 20 au 23. Grégoire VI et le roi d'Allemagne ont convoqué les trois papes au concile. Benoît IX a refusé de venir.
Sylvestre III est venu. Il fut jugé comme ayant usurpé la papauté et n'ayant jamais exercé légalement la fonction de pape. Il fut arrêté et condamné à la prison à vie dans un monastère, bien qu'il fût par ailleurs un homme droit. - On peut commettre un crime même avec de bonnes intentions. - C'est pourquoi vous ne trouverez pas son nom parmi les papes.
Le procès suivant fut celui de Grégoire VI. Le roi allemand et le concile lui demandèrent de raconter comment il était devenu pape. Ils furent stupéfaits d'apprendre qu'il s'agissait d'un contrat de vente à condition de démissionner et d'échanger de l'argent. - Nous ne savons toujours pas de quel type de contrat il s'agit. Benoît a-t-il démissionné parce que Grégoire lui a versé de l'argent pour le convaincre ? - Si tel était le cas, la démission de Benoît X serait invalide. Mais si Benoît a démissionné et pris l'argent pour soutenir la prétention de Grégoire à être le pape, alors la démission serait valide.
Et l'Église considère que la démission de Benoît IX était valide.
Mais l'ensemble du concile a été scandalisé par la relation de ces événements. Jean Gratien savait que l'achat d'une charge ecclésiastique était une erreur. Et Henri III n'allait pas accepter la couronne impériale d'un simoniaque. Il fut donc demandé à Grégoire de démissionner. Le registre impérial indique qu'Henri III l'a déposé. Mais le bienheureux Victor III, abbé de Monte Cassino et futur pape, qui était présent, affirme que Grégoire VI, par humilité, a démissionné librement. Et les deux histoires pourraient être vraies.
Il restait donc Benoît IX. Est-il pape ou non ? Le concile le convoque, mais il refuse de se présenter. Le concile le juge contumace pour avoir refusé la convocation, et il est excommunié pour avoir vendu la papauté. Nous ne savons pas s'il avait des représentants pour plaider sa cause.
C'est ainsi que s'est déroulé le concile de Sutri, en 1046. Par la suite, le roi d'Allemagne et le clergé de Rome ont désigné le chapelain du roi d'Allemagne, l'évêque de Bamberg, comme Clément II et le lendemain, au Vatican, le 24 décembre, il a été dûment élu. Le jour de Noël, Clément II remit au roi d'Allemagne la couronne impériale.
Il s'agit du concile de Sutri, un concile à ne pas oublier.
La valeur de l'exemple de Sutri pour l'Église d'aujourd'hui
Il s'agit de ma première vidéo sur le Concile de Sutri. Il nous montre aujourd'hui la voie à suivre pour sortir des problèmes actuels de l'Église. En effet, si un prétendant à la papauté apparaît, aux yeux de nombreux membres du clergé catholique érudits et rationnels, comme quelqu'un qui n'adhère pas à la foi catholique ou qui n'a même pas l'intention d'être chrétien, il est clair que l'Église est confrontée à un problème. Les catholiques doivent-ils écouter un tel homme ou ne doivent-ils pas l'écouter ? Dans l'Église catholique, le canon 1364 stipule que les hérétiques, les schismatiques et les apostats sont automatiquement excommuniés. Je crois que le canon 192 stipule toutefois que, dans de tels cas, un jugement doit être rendu.
Ainsi, en ce qui concerne le Siège apostolique, seul un concile provincial de la province ecclésiastique de Rome peut juger l'affaire, et c'est pourquoi le synode de Sutri en 1046 est si important pour notre époque. Des catholiques du monde entier écrivent déjà aux évêques de la province ecclésiastique romaine pour leur demander de convoquer un concile, car en droit canonique, si le siège apostolique est empêché, ils peuvent convoquer un concile de leur propre autorité et convoquer un prétendant au siège apostolique pour déterminer si sa prétention est valide ou non. C'est très important parce qu'il y a maintenant des propositions, ici dans l'air à Rome, d'accorder la permission aux prêtres catholiques ou au clergé de bénir des unions qui ne sont pas celles d'un homme et d'une femme dans le mariage chrétien. Et qui sont même contraires à la loi naturelle. Et il y a un grand débat à ce sujet. Mais faire cela serait clairement un acte d'apostasie parce que dans l'Église catholique, selon la religion chrétienne, depuis le jour où le Christ a ouvert la bouche, vous devez croire et vous repentir, vous repentir et croire ; vous ne pouvez pas simplement prétendre croire ce que vous voulez et pratiquer n'importe quel péché que vous voulez. Ce n'est pas cela le christianisme. Ainsi, à partir du moment où une telle chose serait approuvée, le clergé qui l'approuverait deviendrait apostat public. Et nous sommes sur le point de le faire. Le Synode sur la synodalité est en session à Rome et se termine le 28 octobre. Je réalise cette vidéo le 19 octobre. Le synode se termine donc dans 9 jours. Nous saurons bientôt quel type de décisions seront prises et nous saurons bientôt si le pape François va se dépouiller de son titre de pape, comme l'a laissé entendre le cardinal Müller, lorsqu'il a déclaré qu'approuver une telle chose contraire au dépôt de la foi ferait perdre au pape François son autorité morale. - C'est une façon diplomatique de dire qu'il perdrait sa fonction.
Mais quoi que le pape François décide d'enseigner, et quoi que les catholiques en pensent ou non, ou que des millions de catholiques le suivent ou non dans cette voie, seul un concile provincial peut prendre une décision qui engage l'ensemble de l'Église.
Voici donc la vidéo sur le concile de Sutri, qui s'est tenu du 20 au 23 décembre 1046. Il n'est même pas mentionné sur le tableau d'affichage historique. C'est pourtant le concile le plus remarquable de l'histoire de l'Église, et c'est à ce moment de l'histoire, il y a 980 ans, que toutes ces controverses sur le droit canon, les principes juridiques et les questions théologiques, les droits du pape, la suprématie du pape, la validité des élections papales, se sont rejointes et ont changé l'histoire.
C'est après ce concile que Clément II a été élu pape et c'est son successeur, également allemand, qui a excommunié en 1054 le patriarche de Constantinople et a provoqué le grand schisme Est-Ouest, ce qu'un pape italien n'aurait probablement pas fait.
Ce concile a donc eu des conséquences importantes. Et ses décisions ont été si importantes pour ses contemporains que, 15 ans plus tard, le clergé de Rome s'est réuni ici, dans l'église de Saint-Sylvestre, pour le deuxième concile de Sutri, afin d'établir des règles pour la réforme du clergé de la ville.
Ce concile a été approuvé par certains des plus grands saints de l'époque. En ces jours, était présent au concile saint Hildebrand, qui était l'acolyte de Grégoire VI et qui allait lui-même être élu, une vingtaine d'années plus tard, sous le nom de Grégoire VII. À Rome, lorsque le Concile s'est achevé, il y avait saint Pierre Damien, qui a fait l'éloge de ses décisions. Et bien qu'il n'ait pas été présent en personne, le bienheureux Victor III, qui, des années plus tard, deviendrait abbé de Monte Cassino et serait élu pape 40 ans plus tard, en parle en termes élogieux dans ses histoires de l'époque. Deux saints et un bienheureux ont donc approuvé ce concile, et l'Église reconnaît aujourd'hui encore que Grégoire VI y a été déposé.
Malheureusement, beaucoup ignorent l'existence de ce concile et confondent ses questions avec de nombreuses controverses survenues des siècles plus tard. Un concile provincial qui réprimande un pape ou qui remet en cause son titre n'est rien d'autre que ce que fit l'apôtre saint Paul à Antioche lorsqu'il reprocha à l'apôtre Pierre de ne pas s'en tenir aux décisions du concile de Jérusalem.
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Pour ceux qui ne comprennent pas l'anglais, voici un tuto pour activer les sous-titres français