Écrit par fr Alexis Bugnolo (02/02/2023) - Traduction française autorisée : père Walter Covens
C'est un horrible péché d'orgueil et de vol que de s'arroger le droit de juger les autres juridiquement dans l'Église. C'est en un mot diabolique. Car dans l'Église de Dieu, toute autorité vient de Dieu, et AUCUN homme ne peut prétendre la détenir, si elle ne lui est pas donnée par Dieu ou par Son Église.
Et le point culminant d'un tel orgueil et péché, c'est de juger comme invalide une élection papale valide, car cela revient à s'arroger le droit de dire que cet homme est ou n'est pas le pape.
Pour cette raison, bien que j'aie été l'un des premiers à rapporter et à suivre les nouvelles concernant l'équipe Bergoglio, lorsqu'il s'est agi des preuves canoniques, j'ai convenu avec le cardinal Burke et Mgr Nicola Bux, qu'il serait difficile de les prouver avec la rigueur nécessaire à un procès. Et j'ai donc renoncé à dire que l'élection était invalide.
Pour cette raison également, bien que j'aie reconnu que les choses dites et enseignées par Jorge Mario Bergoglio en tant qu'antipape étaient hérétiques et blasphématoires, je n'ai jamais dit ou prétendu avoir le droit de le mettre hors de l'Église. Non, au contraire, comme tout catholique devrait le faire, j'ai appelé les cardinaux ou les évêques à se réunir et à le condamner.
C'est la voie catholique.
J'ai commencé à écrire à FromRome.info, bien avant que quiconque n'ait jamais entendu parler de Don Minutella ou d'Andrea Cionci. Et ce sont des catholiques des États-Unis et du Canada, comme le père Kramer et le père Gruner, qui étaient bien en avance sur tout le monde sur ce sujet. Il est vrai que Raedelli a été le premier à douter que la renonciation était une abdication, et que le Père Volpi a été le premier à dire qu'elle n'était pas conforme au canon 332, et c'est La Pace qui a dit qu'on ne peut pas renoncer à quelque chose dans le futur.
Mais avec eux, la controverse s'est tue.
Oui, Socci s'est mis à parler de la question dans plusieurs livres. Mais il n'a jamais conclu à faire quoi que ce soit.
Mais de tous ces auteurs, j'ai été le seul à appeler systématiquement à l'action pour résoudre le problème. J'ai même rencontré des canonistes de premier plan à Rome pour leur suggérer de faire de même en 2019. Mais eux non plus ne voulaient rien faire.
J'avais donc une perspective entièrement différente de celle de tous les autres grands leaders de la croisade "Benoît est le pape". Je n'ai pas non plus écrit de livre destiné à la vente à ce sujet, comme beaucoup d'autres l'ont fait. Non, je me suis endetté pour défendre la cause de Benoît. À ma connaissance, personne d'autre ne l'a fait.
Mais maintenant la grande discessio a éclaté entre nous, parce que je reconnais l'élection valide du Pape François le lundi dernier, et tous ceux-là ne le font pas.
Alors maintenant, ils sont dans une grande crise de foi. Et ce qui les attend est très très sombre. Je les appelle les sédévacantistes anti-bergogliens.
Contrairement au sédévacantisme normal, qui se manifeste chez ceux qui doutent sans raison de la validité d'une élection papale en conclave, ceux-là inventent des doutes sur quelque chose à laquelle ils auraient tous pu assister personnellement, puisque cela s'est produit de nos jours.
Et contrairement aux sédévacantistes anti-Roncalliens, presque tous ces derniers étaient d'accord pour dire que la manière d'élire était valide, avant que l'élection n'ait lieu.
Mais c'est le résultat qui les dérange. (Si l'un d'entre eux était élu, il accepterait très probablement l'élection comme valide en proportion de l'avantage qu'il pourrait personnellement en tirer).
Mais pour tous ces sédévacantistes anti-bergogliens, l'avenir est sombre. Par la force de la logique de leur position, ils doivent affronter que l'Église telle qu'ils la voient, n'a plus le Munus Pétrinien, et n'est donc plus l'Église du Christ. Comme aucun d'entre eux ne sait lire le latin ou n'a étudié le droit canonique, ils ne trouveront aucune solution canonique, et finiront par rejeter toute élection papale dans le futur.
Et comme ils inventeront de toutes pièces leurs propres conditions pour une élection juridiquement valide, même s'ils parviennent à réussir une sorte d'élection à Rome, elle sera nulle et non avenue, et jamais reconnue par l'Église du Christ, car une telle élection ne pourra jamais se reproduire, puisque seule la Première Assemblée, convoquée après la mort d'un Vrai Pape, a le droit d'élire le pape. Comme le prouve toute l'histoire papale.
Leur mécontentement les conduit donc à la perdition, car depuis qu'ils veulent juger qui est et qui n'est pas dans l'Église, et qui est et qui n'est pas un candidat valide pour la papauté - jetant le Droit Canon sur les feux de joie de leur orgueil démoniaque - ils ont dressé leur visage contre Dieu et se sont déclarés Ses ennemis.
Ils mourront tous dans le désespoir ou dans un faux espoir, s'ils ne se repentent pas, et leurs sacrements et rosaires ne leur apporteront rien de plus. Dans leur habitude d'esprit qui ne trouve à redire qu'aux autres, ils ne verront pas que leur orgueil grandit comme une forêt, leurs vices comme un feu qui fait rage, et leurs ténèbres comme celles que connaissent ceux qui sont entraînés dans l'abîme infernal.
Je les plains tous, plus que la quasi-totalité de mes lecteurs ne peuvent l'imaginer, car j'ai mangé et bu, prié et chanté à côté de presque tous ces gens. J'étais leur collaborateur et j'ai des milliers d'e-mails pour le prouver.
Mais lorsque la crise a éclaté, AUCUN d'entre eux n'a demandé mon avis, et TOUS ont commencé à me désapprouver publiquement, certains m'insultant et me maudissant même.
Jusqu'à ce que tout aille dans leur sens, ils m'ont loué jusqu'aux cieux. Mais lorsqu'ils ont dû se repentir de leur haine personnelle pour l'homme, Bergoglio, c'est le point au-delà duquel ils ne pouvaient aller. Parce que contrairement à moi, qui ne haïssait que ses péchés, pas l'homme, ils haïssaient les deux.
Et la haine est la première condition préalable à l'enfer.
Mais maintenant, tout leur travail et leur fièvre d'esprit seront de semer la division dans le troupeau du Christ. À nier les œuvres de Dieu dans son Église, et à s'opposer à la véritable réforme et au renouveau, en nous trollant sans fin, nous les catholiques. Ils nourriront leur mécontentement par de nouveaux péchés, et deviendront des Collaboratores in Mendacio, des coopérateurs du mensonge.
Je vous invite donc à prier d'autant plus pour eux. Il n'a fallu que la raison naturelle pour voir que Benoît XVI est le Pape. Mais il faut la Foi pour voir que le Christ a maintenant un Vicaire sur Terre.
Je ne déteste aucun d'entre eux. D'ailleurs, j'évite scrupuleusement de lire ou d'écouter tout ce qu'ils disent contre moi, afin de préserver la charité à leur égard. J'espère pour le reste de ma vie, qu'ils soient tous à nouveau réconciliés avec l'Eglise. Mais je reconnais que je ne pourrai peut-être plus les aider en cela.