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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Michel Schooyans, En définitive, faut-il renoncer à parler de surpopulation?

Publié par dominicanus sur 28 Décembre 2009, 04:04am

Catégories : #La vache qui rumine C 2010

Un ami américain avec qui nous discutions cette question arrivait à une conclusion simple qui mérite d'être partagée.


a) Qu'est-ce que la surpopulation ? C'est le déséquilibre entre le nombre d'hommes et le volume des biens disponibles. Qu'est-ce que la pauvreté ? C'est le déséquilibre entre le nombre d'hommes et le volume des biens disponibles. Les mots de « surpopulation » et « pauvreté » ont une signification identique chaque fois qu'ils sont employés pour décrire la même situation sociale. Ils comportent cependant des jugements fort différents. En fait, le mot surpopulation est devenu un terme péjoratif pour désigner la « pauvreté ».

 

b) Lorsqu'on évoque la situation des pays pauvres, on incline à les aider à produire plus de biens et à mieux les distribuer. Ce qui est préconisé, c'est le développement éducatif et économique ainsi que la justice sociale.


Lorsqu'on parle de ces mêmes pays en termes de « surpopulation », la solution que l'on propose - et qu'on a le culot d'appeler « aide » ! - consiste à stériliser les gens, à faire avorter les mères, parce que ces hommes et ces femmes sont présentés comme la cause des problèmes sociaux qu'ils connaissent… Cela dispense de mettre en question leurs conditions de vie.

 

c) Lorsqu'on parle de « pauvres gens », notre cœur s’émeut ; nous nous insurgeons contre les situations d'injustice dont ses pauvres sont victimes ; nous nous mobilisons et voulons exprimer notre solidarité.


Lorsqu'on parle de « surpopulation », les riches sentent leur sécurité menacée… Le souci élémentaire de justice fond comme neige au soleil. Au lieu de vouloir exprimer notre solidarité…, nous nous persuadons  - moyennant une bonne dose de mauvaise foi - et nous persuadons les malheureux - en les piégeant sur leur capacité de jugement - que c'est pour leur bien et celui de la société humaine qu'ils doivent accepter la contraception organisée, la stérilisation en mars et l'avortement…


Bref, plus soucieux de leur sécurité que de solidarité, les riches invoquent la « surpopulation » pour « justifier » la coercition exercée sur les pauvres.



Michel Schooyans, Bioéthique et population : le choix de la vie, Le Sarment/Fayard 1994, p. 234-235
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