Le Père Jean-Côme About commente l'Évangile de ce dimanche 25 septembre, XXVIIème dimanche du temps ordinaire.
Évangile selon saint Matthieu, chapitre 21, versets 33 à 43.
Jésus disait aux chefs des prêtres et aux pharisiens : « Écoutez une autre parabole : Un homme était propriétaire d'un domaine ; il planta une vigne, l'entoura d'une clôture, y creusa un
pressoir et y bâtit une tour de garde.»
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L’évangile de ce jour nous rapporte la parabole des vignerons homicides que nous pourrions renommer la parabole de la patience et de la bonté de Dieu.
En effet, le maître de la vigne, en l’occurrence Dieu, ne va avoir de cesse de rattraper l’attitude honteuse des vignerons et les poursuivre de son désir de les racheter.
D’abord il plante cette vigne et fait tout pour que sa culture soit optimum. Il la confie au mieux à des vignerons qui doivent la faire fructifier. Ils ont en main, par la bonté du Maître, toutes
les clefs pour la réussite.
Puis il part en voyage, pour un long voyage, précisera saint Luc. Ce départ peut être interprété comme une mise à l’épreuve mais si l’on regarde bien il s’agit plutôt d’une responsabilité totale
confiée aux vignerons.
C’est la manière de faire de Dieu, après avoir donné le tout dans le meilleur, il nous donne la responsabilité de notre vie et de la création.
C’est un temps de silence de Dieu mais qu’il ne faudrait pas interpréter comme une absence volontairement coupable de Dieu qui laisserait aller toute sa création. Non, ne soyons pas étonné de
voir la non-ingérence de Dieu dans notre monde. Dieu joue le jeu de la liberté. Il se retire pour que nous nous révélions à nous-mêmes : Il nous traite en hommes responsables, gérants de sa
création. Ce que nous appelons trop souvent abandon ou indifférence de Dieu, est l’une des formes les plus hautes de l’amour.
Des parents qui aiment leur enfant adolescent, par amour, doivent l’inciter à se prendre en charge et à assumer sa propre vie, sinon il ne restera qu’un enfant. Dieu désire que nous soyons libres
et responsables comme lui.
Mais surgit l’erreur si commode et fondamentale : la vigne appartient à Dieu, notre vie est l’œuvre de Dieu et l’on ne peut se l’approprier : nous n’en sommes que les gérants. Vient un moment,
tôt au tard, où nous devrons rendre des comptes, des comptes non pas selon un rendement prédéterminé ou selon la mode ou les considérations simplement humaines du temps mais selon l’amour que
Dieu nous aura confié et que nous aurons fait fructifié selon les commandements rappelés par son fils Jésus-Christ.
C’est pourquoi il a envoyé des prophètes et envoie à notre époques des saints connus ou non qui nous rappelle les intérêts d’amour que nous devons à Dieu.
Mais ne sommes-nous pas parfois comme les vignerons, désireux d’être possesseurs de la « vigne » c’est-à-dire de la création et de l’amour de Dieu pour nous-mêmes exclusivement ?
Dieu avec une innocence d’amour qui en dit long sur le salut auquel il nous destine, envoie son propre fils, qui, comme les autres est tué. Son propre fils ! L’héritier, maître de l’héritage
entier. Son élimination donne-t-il l’héritage ? Non, il est confié à d’autres ! Et celui qui était éliminé, devient la pierre angulaire qui soutient toute la voûte de la rédemption.
L’homme n’arrivera jamais à décourager Dieu de l’aimer, sa patience et son amour envers nous sont inépuisables.
Mais nous qui sommes les gérants de cette vigne, qu’en faisons-nous ?
Comment accueillons-nous l’envoi du Fils, sans cesse renouvelé, dans notre Église ?
Seigneur, fais-nous aimer l’Église dans l’authenticité de ta parole incarnée.
Libère-nous des contingences trop humaines qui nous font la juger comme de mauvais vignerons.
Jean-Côme About, commentaire Evangile du 2èe dimanche du Temps Ordinaire A
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