L’un des douze, nommé Judas Iscariote, alla trouver les chefs des prêtres et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? »
En ce dimanche des Rameaux et de la Passion, nous entrons dans la semaine sainte, par la passion en saint Matthieu et, dès le départ, l’évangéliste va nous faire saisir toute la dramatique de
l’histoire du Salut dans les derniers instants de Jésus.
Les foules rencontrées, d’abord accueillantes, sont ensuite retournées par la manipulation des chefs des prêtres. De plus en plus Jésus et ses disciples perçoivent cette opposition grandissante
qui va devenir rapidement haineuse. Mais le comble n’est pas là encore : la trahison par un chrétien, Judas, puis le reniement déclaré par le plus familier des disciples, Pierre, représentant de
l’Église future, et le délaissement par tous, vont consommer la solitude insoutenable de Jésus face à l’humanité. Qui de nous résisterait à un tel écrasement ?
Mais Jésus sait qu’il doit aller jusqu’au bout. La charge du péché du monde s’accentue et va culminer avec le silence de son Père. Le poids en devient insupportable : « Si cela est possible, que
cette coupe passe loin de moi ».
Mais celui qui s’est déjà livré eucharistiquement, doit prendre sur lui tout ce qui est pour nous, insoutenable. Le reniement de l’homme envers Dieu, jusqu’en sa propre humanité est sur les
épaules du Christ.
S’il veut sauver l’humanité, il doit tenir, dans cet anéantissement de son être dans la mort, et se relever et être relevé, entraînant ainsi toute l’humanité à être re-suscitée avec
lui.
Il ne s’agit pas d’un exploit héroïque mais d’un sacrifice : se laisser anéantir, en tant que Fils de l’Homme, pour que le néant disparaisse de l’homme. Et ainsi que seule la vie, la vie de Dieu,
transforme le temps humain déchu en éternité d’amour.
(à suivre)