Le Père Jean-Côme About commente l'Évangile de ce dimanche 30 octobre, XXXIème dimanche du temps ordinaire. Évangile selon saint Matthieu, chapitre 23, versets 1 à 12.
Jésus déclara à la foule et à ses disciples
:
« Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse.
Pratiquez donc et observez tout ce qu'ils peuvent vous dire. Mais n'agissez pas d'après leurs actes, car ils disent et ne font pas. »
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31ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Ce 31ème dimanche nous offre des textes qui réinvitent le clergé à une place juste dans son ministère.
Jésus, dans l’évangile, s’insurge contre l’exemple faux et pernicieux des scribes et des pharisiens qu’il cloue au pilori pour leurs hypocrisies. Ils enseignent sans doute la loi de Dieu, mais
ils ne l’observent pas, chargent les hommes de lourds fardeaux, qu’eux-mêmes ne portent pas. Ils savent par ambition s’assurer partout les premières places et les marques d’honneur.
« Vous êtes tous frères… vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux… vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. »
Jésus va ainsi définir son église comme un peuple de frères, une communion en Dieu, le seul Père et Seigneur, dans le Christ, le seul maître. Et quand Jésus fonde son Église sur Pierre et sur les
apôtres, et quand il leur transmet les pleins pouvoirs, que tout le monde n’a pas, c’est pour être au service des frères et entièrement.
Le ministère qu’il a fondé est dans son essence la plus intime, un ministère de service, un service de table où l’on sert et l’on ne cherche pas à être servi. Car la tentation est grande de
retomber dans un clergé de caste, comme dans l’Ancien Testament, conférant une position élevée qui s’éloigne facilement de l’évangile pour n’exercer qu’un pouvoir typiquement humain. On sacralise
l’homme et on dévitalise le ministère de sa nature de service ou alors, on désacralise Dieu pour ne retenir que l’humain et prôner un ministère démocratisé qui n’a plus rien du
Christ.
Jésus nous met en garde : « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur » il l’a vécu jusqu’à la croix pour le prouver.
Car il est facile de dénaturer le ministère de service qu’il a fondé et l’Église à qui il revient de le gérer. Ce ministère de service peut être vicié par trois écueils : le premier, de ne plus
mettre l’honneur de Dieu à la première place mais prêcher une morale psychologique et sociologique qui plait au monde ; le deuxième, par l’ignorance ou la facilité de se départir du surnaturel,
d’empêcher un grand nombre d’accéder et de découvrir la religion, en les laissant se distancier ou renier Dieu ; le troisième de ne regarder qu’à la personne, on se crée des petits groupes, on
favorise une certaine dynamique de personnes choisies et on laisse tomber le reste.
Non, le ministère implique que le pasteur aime sa communauté, qu’il ne se comporte pas comme un fonctionnaire mais fasse participer ses frères à sa vie comme le !e Christ avec ses apôtres. Sa
plus grande joie consiste en ce que les gens reconnaissent ce qu’il est réellement un serviteur, au service de la Parole de Dieu qui seule subsiste. Comme le dit St Paul dans la 2° lecture, ce
qu’il cherche, c’est que la Parole de Dieu « reste active en vous, les croyants ».