« Je vais dresser trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, une pour Elie ». Pierre reste dans la dynamique de la fête des tentes : Dieu était présent dans la tente de la rencontre, et sa présence était signifiée par la Nuée, obscure durant la journée et lumineuse la nuit. La célébration de cet événement anticipait l’avènement de la royauté de Dieu sur le monde.
Pierre s’imagine donc que le grand jour est arrivé. L’illumination en plein jour de Jésus, la voix qui terrasse de frayeur les apôtres et la nuée qui les couvre de son ombre viennent signifier
que Jésus est l’envoyé du Père, que la Nuée jaillit de ce qu’il est et que tous ceux qui l’approche sont entourés de cette présence divine. « Celui-ci est mon Fils est mon Fils bien-aimé, en qui
j’ai mis tout mon amour écoutez-le ». Écoutez-le ! Voilà le sens de notre carême, un sens éclairé par cette transfiguration :
La prière redoublée illumine notre cœur de l’intérieur ; Tout notre être, notre personne, notre corps sera revêtu de cette gloire que Jésus nous offre par son sacrifice; Notre vie, comme
l’histoire, n’est pas décousue : le Christ en fait l’unité si nous le laissons l’accompagner ; Dieu n’est jamais loin : même dans les frayeurs de la vie il se fait entendre et nous en donne le
sens, écoutez-le ! Le silence, la solitude et la prière sont les instruments de la conversion : après la béatitude de la montagne, il faut accueillir la réalité du quotidien avec confiance.
Enfin, la Résurrection passe par la Passion : le don s’accompagne nécessairement d’une dépossession, dans la souffrance, mais dont l’horizon est la joie de Dieu.