En ce deuxième dimanche de carême, Jésus nous invite à vivre sa transfiguration. Cet épisode se situe huit jours après la confession de foi de Pierre et les disciples, bien qu’ayant reçu déjà l’annonce de passion, restent dans une dynamique messianique triomphante. Ils ont cet espoir que le Règne de Dieu est là et qu’ils vont y participer. D’ailleurs ils sont dans la pleine période de la fête de soukkôt, primitivement la fête de la récolte, devenue la fête des tentes, ayant valeur de mémorial. En effet, elle remémorait le fait que, durant l’exode, les israélites campaient sous la tente et que Dieu lui-même résidait dans la tente de réunion au milieu de son peuple.
Jésus emmène ses disciples à l’écart et le voilà transfiguré : « son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements blancs comme la lumière». Le premier événement est cette
illumination, mais venant, non de l’extérieur, mais de l’intérieur. Alors que pour Moïse c’est la fréquentation de la présence de Dieu qui le rend rayonnant aux yeux du peuple, ici Jésus est
illuminé intérieurement. Et cela est tel que ses vêtements sont d’une blancheur éclatante. Cette gloire illumine tout l’être de Jésus, en sa nature divine et humaine, mais aussi elle va illuminer
les deux personnages apparus, Moïse et Elie.
Pourquoi Moïse et Elie ? Premièrement parce qu’ils sont la figure première des prophètes de l’Ancien Testament et deuxièmement, parce qu’ils sont les deux seuls à avoir vécu une théophanie : ils
ont vu Dieu passer : Moïse, lors de l’épisode du buisson ardent sur le Sinaï, et Elie, sur la montagne, après une brise légère.