La loi fédérale du 14 juin 1926 frappe le dernier coup : expulsion des congrégations religieuses ; confiscation des biens de l’Église; mise hors-la-loi de toutes les organisations professionnelles non gouvernementales… Le point décisif de la persécution “callista” est l’enregistrement des prêtres, qui équivaut à notre révolutionnaire assermentation. Tous les ministres du culte public sont conviés à passer sous le contrôle direct des pouvoirs civils et militaires. Le moindre curé de campagne doit “pointer” au commissariat, et y signer des engagements de non prosélytisme religieux.
Eté 1926. Voici donc le peuple mexicain au pied du mur, sommé de se défendre ou de périr dans la foi. Sa résistance est immédiate, unanime, exemplaire. Et tout entière à l’initiative des organisations de laïcs, qui commencent par épuiser l’une après l’autre les voies pacifiques sans aucun résultat.
Les catholiques mexicains organisent joyeusement le boycott économique de tous les monopoles d’Etat. Vinrent ensuite les occupations d’églises et les manifestations de rue : on marche sur les palais gouvernementaux, avec pancartes et statues, sous la protection du Saint-Sacrement. Rassemblements réprimés au Mauser et à la mitrailleuse lourde par les régiments de ligne fédéraux. – Les premiers martyrs cristeros auront compté beaucoup de femmes, d’enfants, qui défilaient armés du rosaire et vêtus de blanc.
(à suivre, avec l'aimable autorisation de l'auteur)