Homélie Fête-Dieu: Première communion - Communion fidèle (Jn 6, 51-58)
Le Père Jean-Côme About commente l'Évangile du dimanche 26 juin, fête du Corps et du Sang du Christ. Évangile selon saint Jean, chapitre 6, versets 51 à 58.
Après avoir nourri la foule avec cinq pains et deux poissons, Jésus disait :
« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie.
»
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Nous fêtons aujourd’hui le Corps et le Sang du Christ et l’évangile nous introduit au discours sur le pain de vie, juste après la multiplication des pains et des poissons pour une foule immense
dans un endroit désert.
Jésus va déclarer : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain il vivra éternellement ».
À juste titre la liturgie place en première lecture le récit de Moïse dans le deutéronome, rappelant le don de l’eau et de la manne dans le désert. C’est d’ailleurs par rapport à ce texte que les
juifs vont refuser les paroles de Jésus car ils n’arrivent pas, comme nous parfois, à aller au-delà du naturel pour laisser le divin nous toucher.
L’eau du rocher et la manne, sont présentées au peuple seulement parce qu’il meurt de faim et de soif, et que tout espoir de nourriture est perdu à moins qu’il ne vienne de Dieu. Dieu répond en
montrant explicitement sa faiblesse au peuple : « il voulait t’humilier » et son manque d’entière confiance en lui « il voulait t’éprouver » . Ainsi, Parole de Dieu et réponse de subsistance
corporelle sont bien distincts dans ce récit.
Dans l’évangile, le miracle des pains qui fait s’exclamer Jésus : « Moi, je suis le pain vivant » vint nous révéler et nous signifier que l’unité entre la Parole de Dieu et le pain de Dieu sont
accomplis en lui. Et Jésus se trouve en but au refus des juifs, et même de ses disciples, face à une telle identification.
Jésus peut transmettre la parole de Dieu, mais comment sa chair et son sang feront-ils un avec cette Parole ? Et cela à tel point que celui qui ne mange pas sa chair et ne boit pas son sang, n’a
aucune perspective de vie éternelle ?
Il ne se contente pas d’inviter à ce repas, il pousse, il force à y prendre part. Seul celui qui le reçoit en nourriture a en lui la Parole de Dieu et par là Dieu lui-même.
Ici toute comparaison avec la manne des Pères devient boiteuse, car ceux-là sont « morts », ils n’ont pas obtenu la vie éternelle. Cette vie éternelle, on ne l’obtient que par le repas offert
ici.
Face à cette révélation la plus dure de Jésus, il n’y a que la séparation totale : le non de la foule qui désormais l’abandonne, et un oui entier que Pierre exprimera, car il ne voit plus d’autre
chemin que Jésus.
Il est bon ici de se rappeler la réalité du désert, Dieu mène dans une situation sans issue, où il ne subsiste plus de salut sinon une confiance entière et aveugle en lui. Aveugle, car on n’en
discerne pas la raison ni la finalité. Il nous semble être complétement perdu.
Jésus n’explique pas comment le miracle est possible ; il nous présente seulement plutôt l’affirmation : « ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson » ; et celui qui
n’accepte pas cela n’a pas « la vie en lui ».
En recevant l’eucharistie, chacun de nous doit se rappeler qu’au milieu du désert de cette vie, il se jette comme un affamé dans les bras de Dieu, et que cette vie à laquelle nous tenons tant,
devient éternelle quand la Parole de Dieu prend corps et sang dans nos assemblées dominicales puis dans nos activités quotidiennes.