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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Toute vie humaine est un don de Dieu - Homélie pour la Sainte Famille

Publié par dominicanus sur 26 Décembre 2021, 01:49am

Catégories : #Homélies Année C (2009-2010)

Alors que l’on attribuait des allocations familiales aux familles nombreuses, bientôt on récompensera les femmes qui n’ont pas d’enfants par des "crédits de carbone" !
Alors que l’on attribuait des allocations familiales aux familles nombreuses, bientôt on récompensera les femmes qui n’ont pas d’enfants par des "crédits de carbone" !

Alors que l’on attribuait des allocations familiales aux familles nombreuses, bientôt on récompensera les femmes qui n’ont pas d’enfants par des "crédits de carbone" !

L’Eglise fait preuve d’une grande sagesse en consacrant ce dimanche dans l'octave de Noël à la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. Aujourd’hui un milliard 300 millions de catholiques rendent grâce à Dieu pour le don de la famille, demandant le secours de Dieu pour vivre la vie de famille selon son dessein d’amour. C’est bien lui qui a voulu la famille, c’est son idée à lui !

 

Dès le commencement, il nous créa homme et femme – époux et épouse, père et mère. Et après que le péché des origines eut abîmé la famille, il l’a sauvée en nous envoyant Jésus dans une famille, restaurant et réaffirmant ainsi son engagement d’agir dans le monde par la vie de famille.

 

Nous ne connaîtrons probablement jamais en ce monde toutes les raisons qui ont poussé Dieu à donner à la vie de famille une place si centrale dans sa création et dans sa rédemption. Mais nous pouvons au moins en dénombrer quelques-unes.

 

L’une des raisons les plus importantes est de nous montrer que la vie, toute vie humaine, est un don précieux qui vient directement de Dieu. Personne ne peut produire une autre vie humaine tout seul, à la manière d’un artiste produisant une peinture, ou d’un maçon faisant un mur. La vie humaine provient de l’union d’un homme et d’une femme, union souvent bénie par la conception d’un enfant.

 

Que toute vie humaine est un don de Dieu est une vérité qui ressort puissamment de la première lecture de ce jour. Anne montre clairement qu’elle comprend que son fils n’est pas d’abord le sien, mais celui de Dieu.

 

La même vérité ressort du passage de l’évangile de ce jour, où Jésus, pour la première fois, atteste sa dépendance primordiale vis-à-vis de son Père céleste, et non pas de ses parents terrestres.

 

La même chose vaut pour nous, pour chaque être humain. Nul d’entre nous n’est un pur "produit" de la science ou de la chance ; personne n’est le résultat d’une "erreur" ou d’un "accident" : tous, nous sommes les enfants bien-aimés de Dieu, appelés à vivre pour toujours avec lui au ciel.

 

Voilà pourquoi l’Eglise catholique est si intransigeante pour tout ce qui concerne les questions de génétique et de la dignité de la vie humaine. Les êtres humains sont des membres uniques de cette terre, créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, et, bien que déchus, promis à une gloire éternelle. Les autres créatures qui nous entourent, du rhinocéros à la forêt amazonienne, sont belles et merveilleuses, et méritent notre respect et un usage responsable, mais elles ne partagent pas la même dignité qu’un être humain. En fait, l’univers physique tout entier a moins de valeur que le plus minuscule embryon humain, car l’univers passera, mais chaque âme humaine vivra pour toujours, soit au ciel, soit en enfer.

 

Notre culture populaire n’est pas en accord avec cela, et, de plus en plus, elle essaie de nous convaincre que les êtres humains sont un cancer, une menace pour la terre. Prenez, par exemple, le rapport de l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la Population) de novembre 2009. Ce rapport utilise le changement climatique pour promouvoir l’avortement et estime que les familles devraient être récompensées pour renoncer à avoir des enfants, car, dit le rapport, les enfants perpétuent la pollution de la terre : 

 

« Chaque naissance entraîne non seulement les émissions imputables à ce nouvel être durant tout le cours de sa vie, mais aussi les émissions produites par tous ses descendants. Il en résulte que l'économie d'émissions liée à ce que toutes les naissances seraient désirées ou planifiées se multiplie avec le temps. » (UNFPA, Etat de la Population Mondiale 2009) 1

 

 

Alors que l’on attribuait des allocations familiales aux familles nombreuses, bientôt on récompensera les femmes qui n’ont pas d’enfants par des "crédits de carbone" ! Si cela nous paraît une bonne idée, alors nous pouvons être sûrs que nous ne pensons pas comme Dieu. Certes, nous sommes appelés à user des ressources de la terre et à les développer d’une manière responsable, mais la terre n’est pas plus importante que les gens qui l’habitent. En réalité, c’est pour nous, les hommes, pour vous, pour moi, et même pour le voisin qui nous embête, que Dieu a fait la terre. La vie humaine n’est pas un cancer de la planète ; accueillir le don de la vie humaine, c’est la vocation même de la planète terre.

 

Quand nous disons que chaque vie humaine est un don de Dieu, une réalité sacrée, cela veut vraiment dire : toute vie humaine. Cela vaut aussi pour les célébrités, les acteurs de cinéma, les sportifs d’élite, les hommes et les femmes politiques et autres personnalités publiques. A cause de la presse à sensation et des mass médias, nous avons tous tendance à l’oublier. Ces personnalités publiques sont des personnes réelles, avec des familles, des espoirs et des rêves bien à elles. Elles méritent le même respect que celui que nous désirons pour nous-mêmes et pour les personnes de notre entourage. Mais les médias nous ont habitués à utiliser des critères différents. Nous en sommes arrivés à penser que nous avons le droit de tout savoir sur leur vie privée, avec leurs combats et leurs peines. Nous en sommes arrivés à les considérer comme des cibles. Nous parlons d’eux plus durement que pour n’importe quel collègue de travail ou membre de notre famille.

 

Le résultat, c’est que nous nous sommes habitués à nous remplir la tête avec aigreur ou avec une curiosité malsaine pour la vie privée d’autres personnes. C’est ce contre quoi nous mettait en garde Benoît XVI :

 

« Chaque jour, en effet, à travers les journaux, la télévision, la radio, le mal est raconté, répété, amplifié, nous habituant aux choses les plus horribles, nous faisant devenir insensibles et, d'une certaine manière, en nous intoxiquant, car la négativité n'est pas totalement éliminée et, jour après jour, elle s'accumule. Le cœur s'endurcit et les pensées s'assombrissent. » (Hommage du Saint-Père à l’Immaculée sur la Place d’Espagne, mardi 8 décembre 2009)

 

Certes, ce genre de négativité et de "judgmentalism" n’est pas aussi grave qu’une atteinte à la vie humaine comme l’avortement ou le trafic de drogue, par exemple. Mais il contribue à créer un climat dans lequel les attitudes hostiles à la vie peuvent s’épanouir. C’est pourquoi nous devons être responsables dans le choix des informations que nous lisons, écoutons ou regardons. Il y a tellement de sources d’information à notre disposition aujourd’hui que nous n’avons aucune excuse pour avaler tout ce que les médias voudraient nous faire avaler.

 

Cette semaine, pour rafraîchir le respect que nous devons avoir envers toute vie humaine et toute famille, efforçons-nous donc de réfléchir à la manière dont nous nous servons des mass médias, pour éviter que les mass médias ne se servent de nous.

 

1. Les termes de l'accord de la COP21 appellent les mêmes réserves. 

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A
On peut dire que la vie est un don de Dieu car c'est Lui qui en détient le pouvoir et qui l'attribut, elle est un don pour quelqu'un qui existe déjà et qui souhaite s'accrocher à la vie. Mais peut-on toujours parler de don pour quelqu'un qui n'existe pas et que Dieu appelle à l'existence? Personne ne décide de naître, de venir au monde mais on le subit. A ce moment ne devrait-on pas parler d"épreuve" de Dieu plutôt que de "don" de Dieu car le don n'est-il pas l'apanage de celui qui existe déjà?
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