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Publié par dominicanus

 

27 TOA ev

 

 

Jésus disait : « Ecoutez une autre parabole… » Première question : vous souvenez-vous de celle de dimanche dernier ? Si oui, quel est l’accueil que nous réserverons à celle-ci ?

 

« … Il y avait un père de famille, qui planta une vigne. Il l’entoura d’une haie, il y creusa un pressoir et y bâtit une tour. Il la confia ensuite à des vignerons, et quitta le pays. »

 

Tout comme la parabole de dimanche dernier, celle de ce jour traite du nouvel Israël de Dieu, qui est l’Eglise. Cette parabole a été racontée par Jésus aux alentours du Mardi Saint, soit deux jours environ avant l’institution de l’Eucharistie, sacrement de la Nouvelle Alliance en son Sang. Ce n’est donc pas sans raison qu’il est question d’une vigne, la vigne de son Père, celle qui produit le vin que Jésus va boire dans peu de temps, auprès de son Père qui est aux cieux :

« Je vous le dis : désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où j’en boirai avec vous du nouveau dans le royaume de mon Père. » (Mt 26, 29).

 

Dans la parabole, le propriétaire de la vigne est fort désireux d’entrer en possession du produit de sa vigne. Il envoie plusieurs serviteurs, et enfin son propre fils. Personne ne réussit à rapporter au propriétaire ce fameux produit de la vigne : le vin. Car il s’agit bien de vin. Tout l’indique, en particulier le pressoir. Mais ce vin possède un fumet tout particulier, un fumet un peu désagréable même : ce vin a l’odeur du sang ! Car pour n’en avoir ne fût-ce qu’une seule goutte, le propriétaire aura été obligé de sacrifier jusqu’à la vie de son propre fils ! C’est donc par le sang du fils que le propriétaire, le père de ce fils bien-aimé, pourra, un jour, et pour la toute première fois, goûter le vin de sa vigne !

« Eh bien ! quand le maître de la vigne reviendra, comment va-t-il traiter ces vignerons ? »

 

On lui répondit :

« Il fera périr sans pitié ces misérables : il louera sa vigne à d’autres vignerons qui lui en donneront le produit en son temps. »

 

Selon la réponse des interlocuteurs de Jésus, le propriétaire de la vigne enverra, après son fils, d’autres vignerons, qui, eux, lui rapporteront enfin, pour la première fois, le produit de sa vigne, ce vin tant attendu. Mais pour le propriétaire, ce vin ne pourra avoir qu’un goût amer, à cause de l’odeur du sang de son fils, toujours présente dans ses narines. Que fera donc le propriétaire de la vigne ? Restera-t-il sans boire ce vin, qui lui aura coûté si cher ? Certainement pas ! Vraiment, ces nouveaux vignerons, ceux de la Nouvelle Alliance dans le Sang du Fils de Dieu, auront un visage nouveau, et donc aussi un nom nouveau, grâce au vin qu’ils apportent, grâce à l’Esprit-Saint qui enivre leur cœur et les transforme en serviteurs fidèles du Père éternel.

 

Mais ces envoyés de la Nouvelle Alliance seront-ils mieux traités que les prophètes de l’Ancienne Alliance ? L’histoire de l’Eglise, depuis vingt siècles, montre que non : beaucoup d’entre eux, papes, évêques, prêtres… vivent un vrai martyre à cause du rejet, du mépris, des fausses accusations…. Et si, après leur mort, on les canonise, alors on s’acharne encore à falsifier leur image, pour que cela plaise, pour que ce soit au goût de l’opinion publique. On a fait ainsi de S. François d’Assise un écolo et de Ste Thérèse une mièvre.

 

La parole de Jésus reste vraie aujourd’hui et au cours des siècles :

« Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa famille et sa propre maison » (Mc 6, 4).

 

Chaque catholique doit donc se poser la question : ne suis-je pas personnellement concerné par la déception de Dieu dans la vigne qu’il a plantée avec tant de soin, si j’ai l’habitude de toujours critiquer l’Eglise :

« J’attendais de beaux raisins, pourquoi en a-t-elle donné de mauvais ? »

 

Oui ! la déception de Dieu au sujet de tant de catholiques qui, en matière de foi, de morale, de liturgie… ont la prétention de savoir mieux que le Magistère de l’Eglise, que Dieu lui-même, avec sa Révélation désuète qu’il est décidément grand temps de mettre au goût du jour. Au lieu de le servir avec docilité, ils courent après les divinités étrangères : des célébrations eucharistiques qui visent principalement à flatter l’ego des « spectateurs » (qui applaudissent, quand ils sont contents…). Ce sont des choses comme cela qui faisaient que S. Paul s’inquiétait des chrétiens de Corinthe :

« J’ai bien peur que … votre intelligence des choses ne se corrompe en perdant la simplicité que l’on doit avoir envers le Christ » (1 Co 11, 3).

 

Mais de même - et beaucoup plus - que pour Israël, il subsistera toujours dans l’Eglise « un petit reste » qui, avec la Vierge Marie et tous les saints, ne se laisse pas corrompre par les idées à la mode. Ce sont les vrais fidèles que S. Paul décrit dans la 2e lecture. Quand, chez les chrétiens infidèles, règne une inquiétude permanente, une démangeaison de la nouveauté, une recherche de la facilité, en même temps règne dans le petit reste, persécuté, mais fidèle, « la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut imaginer ». Et quand S. Paul promet à ces chrétiens fidèles : « Le Dieu de la paix sera avec vous », cela veut dire que le vrai chrétien se reconnaît à la paix qui règne dans son cœur, même s’il déplore bien des abus dans sa communauté :

« Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, ils seront rassasiés. »

 

Jésus ajoute :

« N’avez-vous jamais lu dans les Ecritures : "La pierre mise au rebut par les maçons est devenue la pierre d’angle. C’est l’œuvre du Seigneur, et c’est merveille à nos yeux" (Ps. 117, 22-23) ? C’est pourquoi je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera ôté pour être remis à un peuple qui en produira les fruits. »

 

Si ceux qui se marient à l’église, qui demandent le baptême pour leurs enfants, et qui les inscrivent au catéchisme, ne s’engagent pas personnellement à leur donner une éducation chrétienne, comme ils l’ont promis le jour de leur mariage et du baptême de leurs enfants, alors ils se préparent au désastre. Ces enfants non seulement ne grandiront pas dans la foi, mais ils risquent de devenir de vrais persécuteurs du Christ et de son Eglise.

 

Ceux qui, pas toujours sans raison, s’estiment déçus de l’Eglise catholique, et la quittent en demandant la radiation du registre des baptêmes, feraient bien de se souvenir que Jésus, lui, ayant des raisons bien plus valables d’être déçu des membres de l’Eglise, ne la quitte jamais, mais demeure fidèle à son poste de Sauveur. 

 

La déception de Dieu - Homélie 27ème dimanche du Temps Ordinaire A
La déception de Dieu - Homélie 27ème dimanche du Temps Ordinaire A
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