Ce matin, j'ai rencontré deux dames. Il ne m'a guère fallu de temps pour me rendre compte qu'elles étaient Témoins de Jéhovah. L'une d'entre elles prit aussitôt sa Bible. S. Pierre Canisius, qui n'avait pas affaire à des Témoins mais aux protestants, avait déjà écrit (au 16ème siècle):
"Comment est-il possible que la parole de Dieu, si riche de sens, soit biaisée dans les contradictions et les contre-vérités? Comment est-il possible que les hommes rejettent orgueilleusement cette parole de Dieu, et en abusent avec tant ingéniosité, qu'ils lui prêtent délibérément des significations différentes pour la déchirer au détriment du royaume du Christ? Pourquoi y a-t-il des schismes de toute sorte? Quand y a-t-il eu autant de gens qui ont combattu les intérêts de l'Eglise, qui est la maison et l'arche de Dieu, en dehors de laquelle aucun salut n'est possible?"
Pourtant, l'Evangile de ce dimanche pose une autre question, une question que ne s'adresse ni aux protestants, ni aux Témoins de Jéhovah, mais à nous qui, dans l'Église catholique, forment une petite minorité (en Occident) de "fidèles". Et cette question est la suivante: vous dites que vous observez la Parole de Dieu, mais le faites-vous réellement?
Cette question vaut la peine de s'y attarder un peu ... L'ennemi le plus dangereux de l'Église n'est pas en dehors mais à l'intérieur de l'Eglise. Ce ne sont pas les protestants ou les Témoins de Jéhovah, les communistes ou les franc-maçons, mais les catholiques qui sont tous les dimanches et jours de semaine à la messe, mais qui, quand le Seigneur leur demande de se convertir, ne remuent même pas le petit doigt. C'est à nous que s'adresse Jésus quand il dit:
'Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu."