JMJ, PLAZA DE ESPAÑA. QG d’Anuncio. Reliques de Thérèse. 22 heures, 5 000 jeunes massés. Je leur lance tout de go : « Vous les filles, voulez-vous vraiment être ce que vous êtes : des femmes ? Grandir dans votre grâce spécifique féminine ? — Et vous, les garçons, voulez-vous vraiment être ce que vous êtes, des hommes, et grandir dans votre grâce spécifiquement masculine ? » A chaque question fusent des « Oui ! » stridents.
Pourquoi, mais pourquoi donc des questions aussi bêtes ? Et dont la réponse est aussi évidente ?
Oui, me voilà réduit à prêcher qu’un garçon est un homme, qu’une fille est une femme ! Et qu’ils ne sont pas interchangeables ! Ni des clones. (Et aussi qu’un enfant a le droit de n’avoir qu’une mère et qu’un père ! Et encore qu’un embryon humain ne deviendra jamais une grenouille.) Oui, voilà où on en est rendus ! Régression à l’obscurantisme !
Car ça y est, ça débarque en Europe. Et par la grande porte ! Tenez-vous bien. Accrochez vos ceintures : l’homme et la femme, figurez-vous, ça n’existe plus !
Malgré quelques minuscules différences anatomiques, cette distinction est purement arbitraire… accidentelle, mieux culturelle ! Simple phénomène de société, construction sociale, produit de l’imagination lié à une culture phallique, paternaliste, mysogine.
La sexualité étant ainsi indéterminée, il faut d’urgence changer ces comportements sexuels liés à une morale anachronique. Viser l’auto-construction de soi, d’après l’environnement psycho-social. Bref, vraie « transgression anthropologique de la différence sexuelle où la pulsion prend le pas sur l’identité. » (T. Anatrella).
Paradoxe : on prône le gender soi-disant pour libérer la femme de la domination masculine (women empowerment), mais finalement la femme, en tant que femme, disparaît. On se bat donc pour… rien ! On élimine ce qu’on prétend défendre ! Non mais, ça va pas la tête ? !
Les coupables ? Juifs et chrétiens évidemment ! Tout comme ils sont aussi coupables de tous les dérèglements climatiques de la planète, car c’est à cause de la Bible que l’homme a dominé, donc exploité, saccagé, violenté Gaïa, la déesse Nature (Et les catas en Chine ? Faute aux chrétiens ?) Il faut donc s’en venger : détrôner cet être infâme et rétablir la justice en sacralisant l’animal qui, évidemment, a infiniment plus de valeur que l’homme. L’embryon-grenouille est à protéger. L’embryon humain : à éliminer (théorie de Spencer).
Il n’y a qu’eux les chrétiens pour avoir inventé une thèse aussi stupide : l’humanité se répartit en pôles masculin et féminin. Preuve : la Bible le dit. Non mais !
Comme si Chinois, Indiens, Incas, Égyptiens, hindouistes, bouddhistes, musulmans ne savaient pas depuis des millénaires ce qu’est un homme et une femme ! Lisez Confucius !
Bref, voilà donc toute la race humaine qui doit se construire non sur deux fondements déjà millénaires, intangibles incontestables, indiscutables, objectivement et scientifiquement prouvables mais sur les sables sans cesse mouvants desinclinations, orientations, désirs des individus et qui peuvent être successifs, alternatifs. Je puis changer d’orientation comme je veux, quand je veux selon le plaisir physique que j’en éprouve. Bref, sexe à la carte. C’est la dictature du comportement sexuel polymorphe.
Car variant suivant l’âge, la maturité, la culture, les diktats des lobbies tout-puissants fabriquant la soi-disant opinion publique. Et ces genders, pourquoi les limiter ? D’ailleurs, vous en annoncez d’autres. Lesquels ? Certains sont physiquement attirés par des… animaux. Des garçons éjaculent sur une moto, à cheval ou en voiture. Super ! Des genders de plus ! Le choix s’élargit. Et pourquoi pas — sursautez ! — un jour la… pédophilie ! Il faut respecter cette pulsion, non ? Pour l’enfant, c’est une formidable expérience initiatrice… On l’affirmait voici quarante ans [par exemple dans le journal gauchiste Tout, alors à l’avant-garde de la « contre-culture », et Daniel Cohn-Bendit a eu des mots plutôt malheureux à ce sujet dans son livre autobiographique Le grand bazar, en 1975. Heureusement, ce tabou-là est vite revenu, mais on le fera bien sauter à nouveau puisque seul compte mon désir, mon choix, mon orientation.
Eh bien ! sachez-le, pauvres genderphiles : que vous le vouliez ou non : on ne se fabrique pas garçon ou fille, homme et femme ne sont pas des clones. Qu’on se le dise !...
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