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Publié par Walter Covens

CINQUIEME JOUR

Lundi 4 juin 2007
Bienheureuse Eve de Saint Martin
Tb 1, 1a-2 ; 2, 1-9 ; Ps 111 ; Mc 12, 1-12

Eucharistie: Jésus véritable Agneau immolé

La nouvelle et éternelle alliance dans le sang de l'Agneau

9. La mission pour laquelle Jésus est venu parmi nous s'accomplit dans le Mystère pascal. Du haut de la croix, d'où il attire à lui tous les hommes (cf. Jn 12, 32), il dit, avant de « remettre son Esprit »: « Tout est accompli » (Jn 19, 30). Dans le mystère de son obéissance jusqu'à la mort, et à la mort de la croix (cf. Ph 2, 8), s'est accomplie la nouvelle et éternelle alliance. La liberté de Dieu et la liberté de l'homme se sont définitivement rencontrées dans sa chair crucifiée en un pacte indissoluble, valable pour toujours. Même le péché de l'homme a été expié une fois pour toutes par le Fils de Dieu (cf. He 7, 27; 1 Jn 2, 2; 4, 10). Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'affirmer, « dans sa mort sur la croix s'accomplit le retournement de Dieu contre lui-même, dans lequel il se donne pour relever l'homme et le sauver – tel est l'amour dans sa forme la plus radicale ». (18) Dans le Mystère pascal s'est véritablement réalisée notre libération du mal et de la mort. Au cours de l'institution de l'Eucharistie, Jésus lui-même avait parlé de la « nouvelle et éternelle alliance » scellée dans son sang versé (cf. Mt 26, 28; Mc 14, 24; Lc 22, 20). Cette fin ultime de sa mission était déjà bien évidente au début de sa vie publique. En effet, lorsque, sur les rives du Jourdain, Jean le Baptiste voit Jésus venir à lui, il s'exclame: « Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29). Il est significatif que la même expression revienne, chaque fois que nous célébrons la Messe, dans l'invitation faite par le prêtre à s'approcher de l'autel: « Heureux les invités au repas du Seigneur! Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Jésus est le véritable agneau pascal qui s'est spontanément offert lui-même en sacrifice pour nous, réalisant ainsi la nouvelle et éternelle alliance. L'Eucharistie contient en elle cette nouveauté radicale, qui se propose de nouveau à nous dans chaque célébration. (19)

L'institution de l'Eucharistie

10. De cette manière, nous sommes invités à réfléchir sur l'institution de l'Eucharistie au cours de la dernière Cène. Cela se produit dans le contexte d'un repas rituel qui constituait le mémorial de l'événement fondateur du peuple d'Israël: la libération de l'esclavage en Égypte. Ce repas rituel, lié à l'immolation des agneaux (cf. Ex 12, 1-28.43-51), était la mémoire du passé, mais en même temps cette mémoire était aussi prophétique, c'est-à-dire annonce d'une libération future. En effet, le peuple avait fait l'expérience du fait que cette libération n'avait pas été définitive, parce que son histoire était encore trop marquée par l'esclavage et par le péché. Le mémorial de l'antique libération s'ouvrait ainsi à la question et à l'attente d'une sagesse plus profonde, plus radicale, plus universelle et plus définitive. C'est dans ce contexte que Jésus introduit la nouveauté de son offrande. Dans la prière de louange, la Berakah, il ne remercie pas le Père uniquement pour les événements de l'histoire passée, mais aussi pour son « exaltation ». En instituant le sacrement de l'Eucharistie, Jésus anticipe et intègre le Sacrifice de la croix et la victoire de la résurrection. Dans le même temps, il se révèle comme le véritable agneau immolé, prévu dans le dessein du Père dès avant la création du monde, ainsi qu'il est écrit dans la première Lettre de Pierre (cf. 1, 18-20). En situant l'offrande de lui-même dans ce contexte, Jésus rend manifeste la signification salvifique de sa mort et de sa résurrection, mystère qui devient ainsi une réalité qui renouvelle l'histoire et le cosmos tout entier. L'institution de l'Eucharistie montre en effet que cette mort, en soi violente et absurde, est devenue en Jésus un acte suprême d'amour et pour l'humanité une libération définitive du mal.

(18) Encycl. Deus caritas est (25 décembre 2005), n. 12 : AAS 98 (2006), p. 228; La Documentation catholique 103 (2006), p. 172.
(19) Cf. Proposition 3.
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