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Publié par dominicanus

Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.

Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.

Notre foi catholique n'est pas un oreiller de paresse. Elle ne nous susurre pas à l'oreille : "Pas de soucis ! Ne t'inquiète pas de la manière dont tu vis ta vie ; amuse-toi bien ! C'est ça qui compte..." Ça, c'est la voix du monde, et non celle de Jésus. La voix du monde est une voie agréable à entendre, mais elle est fausse. Les solutions de facilité ne sont pas toujours les meilleures.

Quand le Titanic a heurté un iceberg, la solution de facilité aurait été de se retourner dans son lit, et de se rendormir, ou bien de continuer à danser. Préparer les canots de sauvetage et évacuer le navire en portant secours aux plus faibles n'était pas de tout repos, mais c'était ce qu'il y avait de mieux à faire.

Jésus nous aime trop pour se contenter de nous faire un petit clin d'oeil amical en nous laissant glander dans une immoralité confortable mais superficielle et sybaritique. C'est la raison pour laquelle il veut que ce soit clair que ceux qui ont le désir de le suivre doivent faire deux choses : parler et agir. Nous devons prier, venir à la messe, confesser publiquement la vérité de notre foi. Et puis nous devons aussi faire des efforts quotidiens pour vivre en vrais catholiques, en étudiant les enseignements de l'Église quand nous ne les comprenons pas, en faisant un détour pour aider notre prochain, en résistant aux tentations et en portant joyeusement notre croix, en étant fidèles à la morale catholique et à notre mission, même au risque de paraître ridicules et d'être montrés du doigt.

Voilà ce que saint Jean nous dit dans la deuxième lecture :

 


"Mes enfants, nous devons aimer, non pas avec des paroles et des discours, mais par des actes et en vérité ... Or, voici son commandement : avoir foi en son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l'a commandé."
 


Comme on dit en anglais, "talk the talk and walk the walk". Il y en a beaucoup qui disent qu'ils sont croyants, mais peu nombreux sont ceux qui savent parler et agir selon leur foi.

Cette vérité se vérifie au niveau des sacrements. Chaque sacrement a, pour ainsi dire, deux facettes, comme la double face d'une médaille. La première est ce que l'on appelle la matière des sacrements. Pour le baptême, par exemple, la matière, c'est l'eau. L'autre facette, c'est la forme. Ce sont les paroles, qui indiquent la raison pour laquelle la matière est utilisée. Quand les paroles sont prononcées sur la matière, la grâce est dispensée. Ainsi, quand le prêtre dit : "Je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit", l'eau devient l'instrument par lequel la personne qui est aspergée d'eau est purifiée, non pas physiquement, de manière extérieure, mais spirituellement, de la tache du péché originel. Elle reçoit alors le don de la nouvelle naissance en Christ.

De même, lorsqu'au cours de la messe, le prêtre prononce les paroles de la consécration sur le pain et le vin ("Ceci est mon corps, livré pour vous" et "ceci est mon sang ... versé pour vous"), alors la substance du pain et du vin changent ("transsubstantiation"), et Jésus se rend réellement présent sous leur apparence, pour nous nourrir, non pas de manière purement symbolique, mais réellement, de sa propre vie divine. S'il y a la matière sans la forme, ou la forme sans la matière, il ne se passe rien du tout. Ce n'est qu'ensemble qu'ils forment le sacrement, le signe sacré, donné par le Christ, pour nous conférer la grâce.

Or, comme chrétiens, nous sommes appelés à être comme des sacrements vivants en ce monde, pour agir en disciple du Christ au dehors, mais aussi vraiment en le suivant dans nos coeurs, même si personne ne nous regarde.

Jésus est comme un bon entraîneur : il ne nous accorde aucun répit, car il sait que nous pouvons toujours faire de nouveaux progrès, humainement et comme catholiques. Il nous aime trop pour nous laisser nous reposer sur nos lauriers. Mais il sait aussi qu'un progrès constant dans les vertus chrétiennes suppose beaucoup d'entraînement. C'est la raison pour laquelle il nous donne une nourriture secrète pour que nous ne manquions jamais de l'énergie nécessaire : la prière.

 



La prière est un immense privilège. Le Seigneur de l'univers, notre Créateur et Sauveur, est en ligne 24 heures sur 24, 7 jours par semaine, pour veiller sur nous à l'écoute de tout ce que nous voulons lui dire. Chaque fois que nous lui envoyons un message, il le lit tout de suite et il nous envoie sa réponse avec la grâce en PJ.

Chaque jour, la prière personnelle est ainsi le pont qui transforme nos paroles catholiques en actes catholiques puissants. Tous les jours, notre prière personnelle constitue le coeur de notre relation avec le Christ, un pont qui relie notre connaissance de Jésus à nos actions les plus banales. Jésus désire passionnément que nous devenions des hommes et des femmes de prière matures. Voilà ce qu'il veut dire dans l'évangile de ce dimanche :

 


"Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire."
 


Alors aujourd'hui, posons-nous la question : comment pouvons-nous améliorer notre vie de prière cette semaine? Peut-être en prenant cinq ou dix minutes pour prière une dizaine de chapelet en nous rendant à notre travail, ou en nous levant dix minutes plus tôt afin de prendre un moment de silence en présence de Dieu avant de nous lancer dans les activités de la journée.

Au cours de cette eucharistie, Jésus, la vigne, va renouveler son engagement envers nous dans le sacrifice de l'eucharistie. Nous aussi, renouvelons notre engagement à être des sarments fidèles, en donnant concrètement la priorité à la prière.

Comment pouvons-nous améliorer notre vie de prière cette semaine?

Comment pouvons-nous améliorer notre vie de prière cette semaine?

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A
<br /> Il m'a été demandé de prêcher demain matin et je regarde par-ci, par-là, ce que l’on dit en chaire de ces textes… Cet évangile de la vigne et des sarments, je l’ai utilisé des centaines de fois<br /> pour des rencontres avec des jeunes en catéchèse, des ados en aumônerie, avec des parents pour préparer des baptêmes, avec des fiancés pour préparer leur mariage… Cet évangile dit l’essentiel de<br /> la vie chrétienne ; il dit ce que le Seigneur attend de nous. Demain, je vais prêcher devant 4 à 500 africains pour qui la prière est l’instrument qui nous permettrait d’obtenir que Dieu<br /> porte beaucoup de fruits à notre profit…<br /> <br /> <br /> La visée de cet évangile n’est pas la prière, ni les sacrements même si leur rôle est essentiel. Le but, ce sont les fruits que nous devons porter. Ce que Dieu attend de nous, c’est que nous<br /> portions des fruits…<br /> <br /> <br /> Cent fois j’ai commenté cet évangile sans jamais avoir rien écrit… La première fois que j’ai prêché, j’avais rédigé un papier. Au moment de le lire, je ne savais plus dans quelle poche je l’avais<br /> rangé…Je n’ai plus jamais rien écrit. Mais je pourrais parler de cet évangile pendant 2 à 3 heures tant il me semble important pour notre vie spirituelle, pour notre vie chrétienne, pour notre<br /> vie quotidienne !<br /> Le Père, le vigneron ; Jésus, le cep de vigne ; nous, les sarments… Où est l’Esprit, Jésus l’aurait-il oublié ?<br /> <br /> <br /> La prière ? Les sacrements ? Ils agissent là où moi, sarment, je suis greffé au cep de vigne. Au point précis de la greffe et ils conditionnent la venue puis la croissance des fruits.<br /> Ce sont les fruits qui comptent : ils font la gloire de Notre Père. La prière et les sacrements sont des moyens en vue des fruits, car ce sont ces fruits qui vont « changer le<br /> monde ».<br /> <br /> <br /> Mais il peut y avoir une vie de prière et une vie sacramentelle qui produisent ce que les jardiniers nomment des « gourmands » : ces branches tout en longueur et en feuilles qui<br /> épuisent la souche, sans produire de fruits : on les coupe au ras.<br /> <br /> <br /> Demain, je prêcherai sur les fruits. Les baptisés de Pâques, à la fin de la Messe, passeront dans l’assemblée avec de belles grappes de raisin et distribueront aux fidèles : un grain d’amour<br /> là où il y a de la haine ; un grain de joie là où il y a de la tristesse, un grain de bonté là où domine l’égoïsme, un grain de douceur au milieu de la violence, un grain de justice dans ce<br /> monde où la corruption domine, un grain de patience…..Ils feront ainsi l’apprentissage de la vie chrétienne.<br /> <br /> <br /> La prière et les sacrements sont importants : ce ne sont cependant que des moyens.<br /> <br /> <br /> « Que vous portiez beaucoup de fruits !»<br /> <br /> <br /> arnaud, diacre.<br />
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D
<br /> <br /> "Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi<br /> et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire."<br /> <br /> <br /> Il n'est pas question seulement des fruits dans cet évangile, mais de la<br /> condition indispensable pour pouvoir en porter: rester uni à Jésus. Bien sûr, il y a le danger de considérer la prière et les sacrements comme un alibi de vie chrétienne, en perdant de vue, comme<br /> vous dîtes, que ce sont des moyens. Mais il y a également la tentation pélagienne de prétendre pouvoir porter du fruit sans Jésus, sans les<br /> sacrements et la prière. Ces fruits-là sont illusoires, pure apparence.<br /> <br /> <br /> Pour ce qui concerne la relation entre fruits (pastoraux) et sacrement (de l'eucharistie), relire l'homélie de Benoît XVI de dimanche dernier, en particulier l'avant-dernier paragraphe, quand il dit: <br /> <br /> <br /> "Cette dimension eucharistique-sacrificielle est inséparable de la<br /> dimension pastorale et constitue le nœud de sa vérité et de sa force salvifique, dont dépend l’efficacité de toute activité. Naturellement, nous ne parlons pas de l’efficacité seulement sur le<br /> plan psychologique ou social, mais de la fécondité vitale de la présence de Dieu au niveau humain profond. La prédication elle-même, les œuvres, les gestes de toutes sortes que l’Eglise accomplit<br /> avec ses multiples initiatives, perdraient leur fécondité salvifique si la célébration du sacrifice du Christ diminuait. Et celle-ci est confiée aux prêtres ordonnés. En effet, le prêtre est<br /> appelé à vivre en lui-même ce que Jésus a expérimenté en premier, c’est-à-dire se donner pleinement à la prédication et à la guérison de l’homme de tout mal du corps et de l’esprit et, à la fin,<br /> tout réassumer dans le geste suprême du « don de sa propre vie » pour les hommes ; ce geste trouve son expression sacramentelle dans l’Eucharistie, mémorial perpétuel de la Pâque<br /> de Jésus. C’est seulement à travers cette « porte » du sacrifice pascal que les hommes et les femmes de tous les temps et de partout peuvent entrer dans la vie éternelle ; c’est à<br /> travers cette « voie sacrée » qu’ils peuvent accomplir l’exode qui les conduit à la « terre promise » de la véritable liberté, aux « prés d’herbe fraîche » de la<br /> paix et de la joie sans fin (cf. Jn 10, 7-9 ; Ps 77, 14. 20-21 ; Ps 23, 2)."<br /> <br /> <br /> <br />