En contemplant le mystère eucharistique, qui exprime de la façon la plus haute le don libre fait par le Père dans la Personne de son Fils Unique pour le salut des hommes, et la disponibilité pleine et docile du Christ à boire jusqu’à la lie la «coupe» de la volonté de Dieu (cf. Mt 26,39), nous comprenons mieux comment «la confiance dans l’initiative divine» modèle et donne valeur à la «réponse humaine». Dans l’Eucharistie, don parfait qui réalise le projet d’amour pour la rédemption du monde, Jésus s’immole librement pour le salut de l’humanité. «L'Église - a écrit mon bien-aimé prédécesseur Jean-Paul II - a reçu l'Eucharistie du Christ son Seigneur non comme un don, pour précieux qu'il soit parmi bien d'autres, mais comme le don par excellence, car il est le don de lui-même, de sa personne dans sa sainte humanité, et de son œuvre de salut» (Encycl. Ecclesia de Eucharistia, n. 11).
Les prêtres sont destinés à perpétuer ce mystère salvifique à travers les siècles jusqu’au retour glorieux du Seigneur, et c’est précisément dans le Christ eucharistique qu’ils peuvent contempler le modèle parfait d’un «dialogue vocationnel» entre la libre initiative du Père et la réponse confiante du Christ. Dans la célébration eucharistique, c’est le Christ qui agit en ceux qu’Il choisit comme ses ministres; il les soutient pour que leur réponse se déploie en une attitude de confiance et de gratitude qui dissipe toute peur, même quand devient plus forte l’expérience de la faiblesse personnelle (cf. Rm 8,26-30) ou plus rude le contexte d’incompréhension, voire même de persécution.