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Publié par dominicanus

Chers frères et sœurs,



Nous célébrons aujourd'hui la solennité de l'Epiphanie, la « Manifestation » du Seigneur. L'Evangile raconte comment Jésus est venu au monde, dans une grande humilité et discrétion. Saint Matthieu raconte toutefois l'épisode des Mages qui vinrent d'Orient, guidés par une étoile, pour rendre hommage au nouveau-né, roi des Juifs. Chaque fois que nous entendons ce récit, nous sommes touchés par le fort contraste entre l'attitude des Mages d'une part et celle d'Hérode et des Juifs, de l'autre. L'Evangile dit en effet qu'en entendant les paroles des Mages, « le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui » (Mt 2, 3). Une réaction qui peut être comprise de différentes manières : Hérode est inquiet car il voit en celui que les Mages recherchent, un concurrent pour lui-même et pour ses fils. Les chefs et les habitants de Jérusalem, en revanche, semblent plutôt stupéfaits, comme réveillés d'une certaine torpeur et ayant besoin de réfléchir. Isaïe avait en réalité annoncé : « Oui ! un enfant nous est né, / un fils nous a été donné ; / l'insigne du pouvoir est sur son épaule ; / on proclame son nom : / « Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort, / Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix » (Is 9, 5).


Pourquoi Jérusalem est-elle donc troublée ? Il semble que l'évangéliste veuille presque anticiper la position que prendront ensuite les grands prêtres et le sanhédrin, mais aussi celle du peuple, par rapport à Jésus durant sa vie publique. Il ressort, certes, que la connaissance des Ecritures et des prophéties messianiques ne conduit pas toutes les personnes à s'ouvrir à Lui et à sa parole. On se souvient qu'alors que la passion était imminente, Jésus a pleuré sur Jérusalem car elle n'avait pas reconnu le temps où elle avait été visitée (cf. Lc 19, 44). Nous touchons ici un des points cruciaux de la théologie de l'histoire : le drame de l'amour fidèle de Dieu dans la personne de Jésus qui « est venu chez les siens, / et les siens ne l'ont pas reçu » (Jn 1, 11). A la lumière de toute la Bible, cette attitude hostile, ambiguë, ou superficielle, représente celle de tout homme et du « monde » - au sens spirituel - quand il se ferme à l'esprit du vrai Dieu qui vient à notre rencontre avec la douceur désarmante de l'amour. Jésus, le « roi des Juifs » (cf. Jn 18, 37), est le Dieu de la miséricorde et de la fidélité ; Il veut régner dans l'amour et dans la vérité et nous demande de nous convertir, d'abandonner les œuvres mauvaises et de nous engager résolument sur la voie du bien.


« Jérusalem » représente donc, en ce sens, nous tous ! Que la Vierge Marie, qui a accueilli Jésus avec foi, nous aide à ne pas fermer notre cœur à son Evangile de salut. Laissons-nous plutôt conquérir et transformer par Lui, l' « Emmanuel », Dieu venu parmi nous pour nous donner sa paix et son amour.


Benoît XVI, Angélus du 6 janvier 2009

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