Saint Jean Chrysostome, Rien ne peut séparer le saint de Dieu (1)
1. Il me semble que tout ce passage est destiné à ceux qui sont dans les dangers ; et non-seulement ce passage, mais encore ceux qu'on a lus un
peu plus haut. En effet cette phrase : « Les souffrances du temps présent n'ont point de proportion avec la gloire future qui sera révélée » ; et celle-ci : « Toutes les créatures gémissent » ;
puis : « C'est en espérance que nous avons été sauvés » ; et encore : « Nous attendons par la patience »; et enfin : « Nous ne savons ce que nous devons demander dans la prière» : tous ces
textes, dis-je, semblent aller à la même adresse. Paul leur apprend en effet que ce n'est point ce qu'ils jugent utile qui l'est réellement et qu'ils doivent toujours choisir, mais bien ce que
l'Esprit leur inspire. Car beaucoup de choses qui leur paraissent avantageuses, leur sont quelquefois très-nuisibles. Le repos, par exemple, l'éloignement du danger, la sécurité de la vie, leur
semblaient des avantages. Et comment s'étonner qu'ils jugeassent ainsi, quand le bienheureux Paul lui-même partageait cette opinion ? Et cependant il apprit plus tard que la situation contraire
est celle qui procure les vrais avantages, et dès qu'il le sut, il s'y attacha. Ainsi, lui qui avait trois fois prié le Seigneur de le délivrer des périls, lui ayant entendu dire : « Ma grâce te
suffit ; car ma puissance se montre tout entière dans la faiblesse », triomphait de joie plus tard quand il était persécuté, injurié, accablé de maux intolérables. « Je me complais », disait-il,
« dans les persécutions, dans les outrages, dans les nécessités ».(2 Co 12,9) C'est pour cela qu'il disait: « Nous ne savons ce que nous devons demander dans la prière », et il les exhortait tous
à s'en remettre là-dessus à l'Esprit. Car l'Esprit-Saint a grand soin de nous, et c'est le bon plaisir de Dieu.
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