« Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu » (1, 11).Cela concerne d’abord Bethléem : le Fils de David vient dans sa ville, mais il doit naître dans une étable, parce que, dans la salle commune, il n’y a pas de place pour Lui. Cela concerne ensuite Israël : l’envoyé vient chez les siens, mais on ne le veut pas. Cela concerne en réalité l’humanité tout entière : Celui par lequel le monde a été fait, le Verbe créateur, entre dans le monde, mais il n’est pas écouté, il n’est pas accueilli.
Ces paroles, en définitive, nous concernent nous, chacun en particulier et la société dans son ensemble. Avons-nous du temps pour le prochain qui a besoin de notre parole, de ma parole, de mon affection ? Pour la personne souffrante qui a besoin d’aide ? Pour le déplacé ou le réfugié qui cherche asile ? Avons-nous du temps et de l’espace pour Dieu ? Peut-il entrer dans notre vie ? Trouve-t-il un espace en nous, ou avons-nous occupé pour nous-mêmes tous l’espace de notre réflexion, de notre agir, de notre vie ?
Grâce à Dieu, l’élément négatif n’est pas l’unique ni l’ultime que nous trouvons dans l’Évangile. De même qu’en Luc nous rencontrons l’amour de la Vierge Mère Marie et la fidélité de saint Joseph, la vigilance des bergers ainsi que leur grande joie, de même qu’en Matthieu nous assistons à la visite des Mages, pleins de sagesse, venus de loin, de même aussi Jean nous dit :
« Mais à tous ceux qui l’ont reçu, … il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu » (1, 12).On trouve des personnes qui l’accueillent et ainsi, à partir de l’étable, de l’extérieur, grandit silencieusement la maison nouvelle, la cité nouvelle, le monde nouveau. Le message de Noël nous fait reconnaître l’obscurité d’un monde clos, et il illustre ainsi, sans aucun doute, une réalité que nous rencontrons quotidiennement. Mais il nous dit aussi que Dieu ne se laisse pas mettre dehors. Il trouve un espace, même s’il faut entrer par une étable; on trouve des personnes qui voient sa lumière et qui la transmettent. A travers la parole de l’Évangile, l’Ange nous parle à nous aussi et, dans la sainte liturgie, la lumière du Rédempteur entre dans notre vie. Que nous soyons bergers ou sages – sa lumière et son message nous appellent à nous mettre en chemin, à sortir de notre enfermement dans nos désirs et dans nos intérêts, pour aller à la rencontre du Seigneur et pour l’adorer. Nous l’adorons en ouvrant le monde à la vérité, au bien, au Christ, au service des personnes marginalisées, dans lesquelles Lui nous attend.