C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient.
Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne :
proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire.
Crédit peintures: B. Lopez
Benoît XVI, La vraie physionomie de l'espérance chrétienne (4)
Publié par dominicanus
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21 Décembre 2007, 18:12pm
29. Pour Augustin, cela signifiait une vie totalement nouvelle. Une fois, il décrivit ainsi son quotidien: « Corriger les indisciplinés, conforter les pusillanimes,
soutenir les faibles, réfuter les opposants, se garder des mauvais, instruire les ignorants, stimuler les négligents, freiner les querelleurs, modérer les ambitieux, encourager les découragés,
pacifier les adversaires, aider les personnes dans le besoin, libérer les opprimés, montrer son approbation aux bons, tolérer les mauvais et [hélas] aimer tout le monde ».[22] « C'est l'Évangile
qui m'effraie » [23] – cette crainte salutaire qui nous empêche de vivre pour nous-mêmes et qui nous pousse à transmettre notre commune espérance. De fait, c'était bien l'intention d'Augustin:
dans la situation difficile de l'empire romain, qui menaçait aussi l'Afrique romaine et qui, à la fin de la vie d'Augustin, la détruisit tout à fait, transmettre une espérance – l'espérance qui
lui venait de la foi et qui, en totale contradiction avec son tempérament introverti, le rendit capable de participer de façon résolue et avec toutes ses forces à l'édification de la cité. Dans
le même chapitre des Confessions, où nous venons de voir le motif décisif de son engagement « pour tous », il écrit: Le Christ « intercède pour nous, sans lui c'est le désespoir. Elles sont
nombreuses, ces langueurs, et si fortes! Nombreuses et fortes, mais ton remède est plus grand. En croyant que ton Verbe était beaucoup trop loin de s'unir à l'homme, nous aurions bien pu
désespérer de nous, s'il ne s'était fait chair, habitant parmi nous ».[24] En raison de son espérance, Augustin s'est dépensé pour les gens simples et pour sa ville – il a renoncé à sa noblesse
spirituelle et il a prêché et agi de façon simple pour les gens simples.
[22] Sermon 340, 3: PL 38, 1484; cf. Frederik Van der Meer, Saint Augustin, Pasteur d'âmes, Colmar-Paris (1959), pp. 407-408.
[23] Sermon 339, 4: PL 38, 1481.
[24] Confessions X, 43, 69: Œuvres, Paris (1998), p. 1027.
Spes salvi, n° 29
Le texte des deux numéros suivants se trouvent cité à la fin de l'homélie de l'homélie de dimanche dernier :