On a de la peine à imaginer la différence entre ce qui était communément accepté et cru au XIIIème siècle, d’une part, et ce qui est habituellement tenu pour acquis dans le nôtre, d’autre part.
Lorsque saint Thomas d’Aquin élabore progressivement la distinction entre la vision béatifique, la connaissance infuse et la connaissance acquise dans le Christ, il est considéré comme révolutionnaire, non seulement par les franciscains, mais aussi par de nombreux dominicains !
Je me souviens avoir passé mon examen oral en théologie morale avec un professeur dominicain brésilien qui enseignait que le Christ avait la vertu de la foi. Je ne pense pas avoir réussi à le faire changer d’avis, mais il m’a quand même donné 8,5/10. 🙂
Alors que de nombreux théologiens ignorent aujourd’hui la vision béatifique du Christ, Balthasar et Malevez considèrent que le Christ a vécu dans la foi, sans pour autant renier sa vision béatifique.
D’autres, soulignant que saint Thomas d’Aquin lui-même n’a admis que progressivement la connaissance acquise dans le Christ, supposent qu’il n’a pas vécu assez longtemps pour élaborer pleinement sa doctrine, et s’appliquent à en tirer les conséquences dans des détails supplémentaires.
Écrit par Fr Alexis Bugnolo (17/03/2024) - Traduction française autorisée : père Walter Covens
Ce dimanche, j’ai dû quitter la messe à laquelle j’assistais, pendant l’homélie, puisque le prêtre a commencé à prêcher que le Christ ignorait sa mission de sauver les hommes pour la majeure partie de sa vie terrestre. Je ne restai pas, afin de ne pas partager son péché; et je partis pour qu’il eût un signe visible, quoique silencieux, qu’il péchait gravement.
Que n'importe quel prêtre prêche une telle chose est une hérésie absolue et un blasphème absolu, comme tous les vrais catholiques le savent, puisque Jésus-Christ n’est pas seulement le Dieu Omniscient, mais le Messie Omniscient.
Si votre prêtre ne comprend pas pourquoi c’est une hérésie et un blasphème, partagez avec lui cet article érudit (NDT : PDF en anglais) que j’ai écrit lorsque j'étais à l’Angelicum à Rome, et qui a été publié dans le Journal académique espagnol, De Medio Aevo, en 2014.
NDT : Vous pouvez consulter aussi :
La science du Christ — Abbé Baumann
et
La connaissance humaine du Christ -- Louis Roy