L'oeuvre rédemptrice du Christ doit se poursuivre sur la terre, dans la succession des générations. Le salut continue de se réaliser dans l'histoire, alors que le Sauveur, en sa destinée individuelle, est déjà passé au-delà de l'histoire, dans l'eschatologie.
Le signe et l'instrument - le sacrement - du salut est l'Église. Elle est engagée dans l'histoire, l'histoire du salut se poursuit en elle et par elle. Mais elle se poursuit à partir de l'oeuvre salutaire du Christ accomplie une fois pour toutes :
... nous sommes sanctifiés, par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes. Tout prêtre, chaque jour, se tenait debout dans le Lieu saint pour le service liturgique, et il offrait à maintes reprises les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais enlever les péchés. Jésus Christ, au contraire, après avoir offert pour les péchés un unique sacrifice, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu. Il attend désormais que ses ennemis soient mis sous ses pieds. Par son unique offrande, il a mené pour toujours à leur perfection ceux qu’il sanctifie. (He 10, 10-14)
Cette oeuvre salvatrice accomplie par le Christ aux jours de sa chair, quand il était encore dans l'histoire, n'est pas, pour l'Église, seulement du passé, un passé auquel elle se réfèrerait, et à partir duquel elle se développerait dans l'histoire. Elle englobe le passé, le présent et le futur de l'Église. C'est précisément le rôle de la sacramentalité de l'Église - spécialement sous la forme majeure des sacrements proprement dits - d'assurer cette présence agissante du Christ Sauveur et de ses mystères salvifique à toutes les générations.
Toute cette histoire qui va de la résurrection du Christ (et de la naissance de l'Église) à son retour (consommation de l'Église) est le "temps de l'Église". Elle est faite, comme toute l'histoire, d'un passé, d'un présent et d'un avenir, mais elle est tout englobée dans le présent permanent du Christ ressuscité.
Demain : La Providence