Ariane Bilheran est normalienne, psychologue clinicienne, docteur en psychopathologie, spécialiste dans l'étude de la manipulation, de la perversion, de la paranoïa, et auteur de nombreux ouvrages en psychologie.
Aujourd'hui les représailles contre les défenseurs des droits humains sont très inquiétantes, et sont des exemples du traitement prochainement réservé à la société civile, de manière arbitraire. Lorsque les premières lignes, représentées par les citoyens qui se sont exposés depuis plus de deux ans à manifester leur inquiétude pour la protection des droits humains, auront été muselées et éliminées, c'est à ce moment-là que le peuple comprendra à quel pouvoir il a affaire, car le totalitarisme se déchaîne une fois qu'il a éliminé toute véritable opposition politique. Je ne cesse de répéter, moi qui ai étudié en profondeur l'oeuvre d'Hannah Arendt en particulier, que la terreur « se déchaîne lorsque toute opposition organisée a disparu et que le dirigeant totalitaire sait qu’il n’a plus besoin d’avoir peur » (H. Arendt, Les origines du totalitarisme).
Comme dans tous les harcèlements, moins les personnes harcelées en parlent, pire c'est, donc il est important de soutenir tous ceux qui depuis plus de deux ans se sont sacrifiés en connaissance de cause, pour alerter et protéger la population face aux mensonges, aux corruptions, aux fraudes et à la dérive totalitaire émanant de pouvoirs et institutions devenus déviants, dogmatiques et idéologiques, en France.