Aujourd’hui, c’est le dimanche Gaudete. En latin, ‘gaudete' signifie: ‘réjouissez-vous’. Ce dimanche fut appelé ainsi depuis l’époque de saint Grégoire le Grand, au 6ème siècle. La couleur liturgique de ce dimanche est le rose.
La joie qui vient de Dieu est plus profonde que des émotions passagères. C’est une joie qui provient du fait que nous savons que Jésus est toujours avec nous pour nous guider, nous aimer, au milieu des tribulations de ce monde.
Mais si nous attendons de Jésus qu’il nous apporte le ciel sur la terre, nous risquons de ne pas pouvoir le reconnaître, parce que ce n’est pas pour cela qu’il est venu. Le passage de l’évangile de ce jour nous en fournit un exemple.
Les prêtres, lévites et pharisiens qui viennent pour mener leur enquête au sujet de Jean Baptiste, ce sont les mêmes qui rejetteront plus tard le Christ et qui ont conspiré pour l’exécuter. Quand ils entendent des rumeurs à propos de Jean qui attire de grandes foules à qui il prêche le Messie, ils se méfient. Puisqu’il n’était pas des leurs, il ne pouvait pas être un messager de Dieu. Et quand ils lui posent des questions, ils ne font même pas attention à ses réponses. Et donc ils sont incapables d’accueillir le Christ quand il vient.
Pourquoi? Parce qu’ils attendaient un messie politique, et non pas celui qui sauverait son peuple de ses péchés. Tout ce que Jean a pu dire est passé par le filtre de leur agenda personnel, et ils sont complètement passés à côté. Leurs opinions préconçues les empêchent d’entendre la Parole de Dieu annoncée par Jean. Ils ont entendu ses prophéties, mais en vain.
Puisque nous sommes au cœur de ce temps de l’Avent, nous pouvons nous examiner pour voir quelles sont nos attentes pour Noël. À un niveau purement humain, on peut s’attendre à recevoir des cadeaux. Mais ces cadeaux ne sont que des signes du don incomparable que Dieu nous fait de son amitié avec nous en Jésus Christ. Dieu veut déverser sur nous un torrent d’amour pour Noël, mais si ce n’est pas cela que nous désirons, nous ne serons pas prêts pour l’accueillir. Cela veut dire trois choses.
D’abord, cela veut dire que nous devons éviter l’écueil des pharisiens. Nous ne devons pas penser que nous savons déjà tout, que nous comprenons comment Dieu va s’y prendre, ou que nous ne sommes pas concernés par une vraie rencontre transformante avec le Dieu vivant. Nous devons être persuadés que Dieu peut nous surprendre.
Ensuite, cela signifie que nous devons consacrer à la prière un temps conséquent. Nous devons « fixer notre attention sur Jésus » (Hébreux 3,1) … pour nous accorder à la longueur d’ondes de Dieu, et nous permettre d’entendre sa voix.
Enfin, pour corriger nos attentes pour Noël, nous devons consacrer du temps pour aider ceux qui sont démunis, ceux qui sont dans le besoin. Que ce besoin soit matériel, spirituel ou affectif, le meilleur moyen pour préparer le chemin du Seigneur, comme Jean lors du premier Noël, consiste à permettre à d’autres de faire l’expérience de la bonté de Dieu. En leur tendant la main, nous débroussaillons le chemin du Seigneur vers nous. Comme Jésus le dit (Lc 6,38): « Donnez, et il vous sera donné. »
Dans quelques instants, Jésus va nous tendre la main dans le sacrifice de la messe. Attisons notre désir de mieux le connaître, et d’ouvrir toute grande la porte de notre cœur à tout ce qu’il voudra nous donner.