Homélie Trinité A 2008 : L'amour n'est pas aimé (Jn 3, 16-18)
Le Père Jean-Côme About commente l'Évangile du dimanche 19 juin, fête de la Sainte Trinité. Évangile selon saint Jean, chapitre 3, versets 16 à 18.
« Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle ».
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La fête de la Sainte Trinité que nous célébrons aujourd’hui nous plonge dans le cœur de la révélation chrétienne. En effet, les personnes qui la constituent n’ont jamais été explicitement unies
dans l’ancien Testament et la communion que Jésus nous révèle va nous inviter à vivre de cette révélation.
La première lecture nous rappelle le nom que Dieu se donne à lui-même en passant devant Moïse sur le Sinaï : « Yahvé, la Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour
et de fidélité ». Sa révélation concerne la découverte de ses commandements, de son pardon et de sa fidélité. L’alliance unit l’homme et Dieu par une implication mutuelle.
L’Esprit, lui, est mentionné dès la Genèse lors de la création comme l’ordonnateur des éléments, faisant passer du chaos à l’ordre voulu par Dieu et où la vie peut prendre corps. Il agira dans le
même ordre, en inspirant tant de prophètes, pour rediriger le chemin du peuple, égaré dans le chaos de cultes voisins sacrilèges, vers la bonté et la fidélité du Dieu unique.
La venue d’un envoyé, du « oint de Dieu », d’un enfant né d’une vierge apparait dans le même temps prophétique et donne l’espérance d’un nouveau Messie, d’un nouveau Moïse.
Mais le récit biblique semble indiquer ces pistes en des figures non encore pleinement reliées entre elles.
La venue du Christ va offrir aux hommes la pleine révélation de la communion intra trinitaire.
L’évangile nous y introduit : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car Dieu a envoyé
son Fils dans la monde, non pas pour juger le monde, mais pour que par lui, le monde soit sauvé ».
Ces quelques mots nous invitent à comprendre que Dieu est unité, fondé par Dieu le Père, dans le Fils par l’Esprit. Chacun agit en lui-même en une manifestation particulière qui se tient
constamment au service de la plénitude de l’unité.
Ainsi le Fils est devenu homme non de sa propre initiative, mais porté par le Saint-Esprit dans le sein de la Vierge ; Il est par avance aussi bien un homme véritable issu de Marie que celui qui
porte l’Esprit dans tout son agir, jusqu’à la croix.
Là, où il a accompli dans l’obéissance au Père, toute sa mission, il exhale dans la mort, son Esprit. Et cet Esprit, il reçoit pouvoir d’en disposer en communion avec le Père en tant que
ressuscité par la volonté du Père.
Il insuffle alors à l’Église l’Esprit de son unité avec le Père d’abord dans le silence de la cène jusqu’aux apparitions, puis, dans l’éclatement du feu et de la tempête, audibles et visibles
pour tous, à partir de la Pentecôte.
L’Esprit, présence du Père et du Fils dans notre monde, nous offre l’unité dans notre propre vie. Dans le silence et la manifestation, il agit dans son Église. Il agit en nous, ses
membres.
Cette révélation est unique, et Dieu a choisi de passer par nous pour l’annoncer : que nos cœurs ne cessent pas de vivre et de proclamer le salut qu’accomplit la Sainte Trinité.