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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Homélie 22e dimanche du Temps Ordinaire A 2011

Publié par dominicanus sur 26 Août 2011, 14:37pm

Catégories : #Homélies Année A 2010-2011

Homélie 22 T.O.A 2008 - Petit Traité de la Vraie Dévotion (Rm 12, 1-2)

 

Le Père Jean-Côme About commente l'Évangile de ce dimanche 28 août, XXIi° dimanche du temps ordinaire. 

 

22 TOA ev


EVANGILE - Matthieu 16, 21 - 27


« Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive. 
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la gardera. 


>> RealAudioMP3 

Lire le texte

Nous abordons en ce dimanche la suite de l’évangile de dimanche dernier où Pierre recevait la charge de l’Église et du pouvoir des clefs. Et lorsque Jésus annonce son programme de mission décisif alors Pierre se scandalise et met en doute la Parole de Jésus et c’est pourrait-on dire, en sa personne le monde et l’Église qui se scandalise des propos du Sauveur.


Pourquoi donc une réaction aussi vive après une si belle profession de foi ? 


Parce que le monde comme l’Église se compose d’hommes qui voudraient tout autant et aussi longtemps que possible échapper à la souffrance. Toutes les religions, en dehors du christianisme, correspondent à ce programme : comment l’homme peut-il échapper à la souffrance ?


Par le stoïcisme, la force de la volonté et de la lutte ?


En se délivrant de la « roue des renaissances » ; en se plongeant dans la méditation ?


Le Christ au contraire est devenu homme pour souffrir, plus que personne n’a jamais souffert. Celui qui veut l’en empêcher, comme le fait Pierre, est pour lui un adversaire, celui qui divise du cœur de Dieu, qui retranche de son amour infini à découvrir et à comprendre. 


Et cet homme-là n’entendra pas dire : sois heureux que je souffre pour toi, mais : prends-toi-même ta croix sur toi, par amour pour moi et en faveur de mes frères, pour le salut desquels il faut souffrir.


Il n’existe pas d’autre voie de salut que moi-même. Ton salut ne consiste pas à te dépouiller de ton moi, mais à sacrifier sans cesse ton moi pour les autres, ce qui ne va pas sans douleur et sans croix.


C’est que va découvrir Pierre et tous les chrétiens après les apôtres.


La croix se trouve précisément dans l’appartenance à Dieu avec ses conséquences et non dans une vision idyllique ou utopique de la vie que procurerait la foi. Elle ne peut éluder la souffrance ou y substituer un bonheur factice. Suivre le Christ implique de passer par la croix mais là où il est passé seul, il nous fait aider par de générations de chrétiens qui ont porté la croix pour nous et ont reçu la vie éternelle ; ils nous ouvrent le chemin par le Christ.


Rien n’est facile, ni facilement acceptable et Jérémie dans la première lecture nous le fait bien comprendre : annonçant la Parole, il ne récolte que les moqueries et les dérisions. Sa mission semble vaine, nul ne le croit : à quoi bon y penser, autant ne plus en parler ! Mais tout lui devient insupportable et la Parole non dite lui brûle le cœur.


Le chrétien lui aussi doit parler et s’exposer à la moquerie du peuple, à la moquerie de son entourage, de l’opinion publique, des journaux, des médias. La tentation de ne plus rien dire, de laisser le monde suivre son cours est grande. Le monde va de toute manière à sa perte : à quoi bon lui dire encore ?


Mais ce silence doit le brûler intérieurement comme Jérémie : la parole doit jaillir. Et tenir au milieu de la grêle de moqueries et de railleries n’est finalement rien d’autre que suivre le Christ : « le serviteur n’est pas plus grand que son maître ». C’est justement à la croix que Jésus a été raillé et blasphémé comme jamais auparavant. Et c’est justement ainsi qu’il a pris sur lui le refus du monde et l’a au plus intime vaincu et surmonté.

(Radio Vatican)

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