C'est pourquoi, lorsque le Baptiste voit Jésus, qui, dans la file avec les pécheurs, vient se faire baptiser, il est stupéfait ; reconnaissant en Lui le Messie, le Saint de Dieu, Celui qui est sans péché, Jean manifeste sa perplexité : lui-même, le baptiste, aurait voulu se faire baptiser par Jésus. Mais Jésus l'exhorte à ne pas opposer de résistance, à accepter de faire ce geste, pour faire ce qui convient pour « accomplir parfaitement ce qui est juste ». Par cette expression, Jésus manifeste qu'il est venu dans le monde pour faire la volonté de Celui qui l'a envoyé, pour accomplir tout ce que le Père lui demande ; c'est pour obéir au Père qu'il a accepté de se faire homme. Ce geste révèle avant tout qui est Jésus : il est le Fils de Dieu, vrai Dieu comme le Père ; il est Celui qui « s'est abaissé » pour se faire l'un de nous ; Celui qui s'est fait homme et a accepté de s'humilier jusqu'à la mort de la croix (cf. Ph 2, 7). Le baptême de Jésus, dont nous faisons aujourd'hui mémoire, se situe dans cette logique de l'humilité : c'est le geste de celui qui veut se faire en tout l'un de nous et se mettre dans la file avec les pécheurs ; Lui, qui est sans péché, se laisse traiter comme un pécheur (cf. 2 Co 5, 21), pour porter sur ses épaules le poids de la faute de l'humanité tout entière. Il est le « Serviteur du Seigneur » dont le prophète Isaïe a parlé dans la première lecture (cf. 42, 1). Son humilité est dictée par sa volonté d'établir une communion plénière avec l'humanité, par le désir de réaliser une véritable solidarité avec l'homme et avec sa condition. Le geste de Jésus anticipe la Croix, l'acceptation de la mort pour les péchés de l'homme. Cet acte d'abaissement par lequel Jésus veut se conformer totalement au dessein d'amour du Père, manifeste la pleine harmonie de volonté et d'intention qu'il y a entre les personnes de la très sainte Trinité. Par cet acte d'amour, l'Esprit de Dieu se manifeste comme une colombe et vient au-dessus de Lui, et à ce moment-là, l'amour qui unit Jésus au Père est témoigné à ceux qui assistent au baptême par une voix d'en-haut que tous entendent. Le Père manifeste ouvertement aux hommes la communion profonde qui le lie au Fils : la voix qui résonne d'en-haut atteste que Jésus est obéissant en tout au Père, et que cette obéissance est l'expression de l'amour qui les unit entre eux. C'est pourquoi le Père place sa complaisance en Jésus, parce qu'il reconnaît dans l'agir du Fils le désir de suivre en tout sa volonté : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j'ai mis tout mon amour » (Mt 3, 17). Et cette parole du Père fait allusion aussi, de façon anticipée, à la victoire de la résurrection et nous dit comment nous devons vivre pour plaire au Père, en nous comportant comme Jésus.
Benoît XVI, Homélie pour le Baptême du Christ - L'Eglise doit défendre la famille - 2
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