« Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous… »
Monseigneur, chers confrères,
En tant qu'aumônier du "Secours Catholique" section Martinique, je porte à votre information les faits suivants:
1) Suite aux effets dévastateurs de "Dean", notre section locale par l’entremise de notre « équipe urgence » a porté son concours à hauteur de 50.000 euros d'aide de première urgence par l’intermédiaire du comité National, ainsi que des offrandes des fidèles et des généreux donateurs. Nous tenons encore à remercier les paroisses qui relaient les différentes actions que nous menons.
2) Conscients que nous ne devons pas en rester qu'à l'aide matérielle, et injecter de l'argent encore et toujours, mais qu’en tant que chrétiens et citoyens, nous avons aussi à éveiller les consciences sur certains manquements, éveil qui aurait pu éviter bien des situations de détresses, l'équipe urgence de notre section a initié une réflexion débouchant sur une opération intitulée "donnons un toit à la solidarité"; dont nous vous informons du contenu en fichier joint : pour information, répercussion et surtout pour votre soutien fraternel dans la prière.
En vous saluant fraternellement dans le Christ Jésus, je vous rappelle que l’un des buts du Secours Catholique est d’Oser vivre la fraternité avec les pauvres en EGLISE et partager ensemble la recherche de sens.
Père Patrick-Alexis PHANOR
Selon les estimations publiées dans le quotidien « France Antilles » du samedi 25 août 2007, il y aurait 5.040 maisons endommagées, 340 maisons détruites, après le passage de l’ouragan Dean à la Martinique.
Il s’agit d’un chiffre provisoire. Toutes ces maisons ne sont pas assurées, loin de là .
Le gouvernement doit créer un fonds spécial géré par le Ministère de l’Outre-Mer pour venir en aide aux personnes dont les maisons ne sont pas couvertes par une assurance.
Mais à ce jour, les modalités de mobilisation de cette enveloppe budgétaire sont inconnues. Parmi ces familles touchées, il y a des personnes aux revenus modestes, dont la demeure n’a pas résisté car trop fragile. Ces victimes seront éventuellement relogées par la mairie ou pourront s’appuyer sur la solidarité familiale. Pendant combien de temps ?
En raison de l’importance du nombre de personnes sinistrées, il convient d’avoir à l’esprit la réalité budgétaire du logement social dans ce département d’outre-mer.
Le logement social outre-mer
En avril 2006 l’Inspection des finances et l’Inspection générale de l’administration ont publié le rapport final de l’audit consacré à la politique du logement social outre-mer.
Il est édifiant. Parmi les dysfonctionnements constatés, les auteurs de ce document relevaient :
La faible disponibilité du foncier à prix abordable en l’absence de politique publique de planification de l’espace foncier
Les freins financiers : mauvaise gestion du système de financement de l’Etat, intervention limitée d’autres financeurs potentiels (ANAH, ANRU, 1% patronal)
L’impact négatif sur le logement social des mécanismes de défiscalisation qui ont profité au secteur libre et intermédiaire
Les auditeurs préconisaient notamment les mesures ci-après :
Organiser un partenariat local et diversifié
Optimiser les moyens financiers disponibles et en rechercher des nouveaux
Optimiser l’aide apportée par la défiscalisation
S’inscrire dans une stratégie de développement durable en encourageant les dispositifs d’auto réhabilitation
Il existe à la Martinique un Fonds Départemental de Solidarité pour le Logement (FDSL) dont la gestion est assurée par le Conseil Général depuis le 1er janvier 2005. Ce fonds doté de 2.307.166 euros en 2006 doit venir en aide aux familles rencontrant des difficultés afin de leur permettre d’accéder à un logement décent ou de s’y maintenir par l’octroi d’aides financières, telles que des subventions, des prêts pour aider les ménages défavorisés au paiement des factures d’eau et d’énergie, assurer la mise en œuvre des mesures d’accompagnement social destinées aux ménages défavorisées
Les dépenses consacrées au maintien dans le logement (rénovation) se sont élevées à 505.109 euros, soit 52% des dépenses totales accordées aux ménages (au total 966.463 euros). Et nous avons désormais de nouveaux besoins, car il faut rénover l’habitat endommagé par l’ouragan Dean.
Nos compatriotes qui patientaient depuis des mois pour obtenir l’aide financière nécessaire à la réhabilitation de leur habitation principale devront-ils attendre que les personnes sinistrées soient d’abord relogées ? Evidemment non, il faut donc des mesures budgétaires supplémentaires. Mais tout doit-il venir de l’Etat ?
Au Secours Catholique, nous croyons dans la participation citoyenne, dans l’engagement au quotidien en faveur des plus démunis, à celles et à ceux qui sont sur le bord de la route, et que Dean a plongé dans la détresse. Nous estimons qu’il faut agir au plus vite, quitte à bousculer les situations établies et les procédures administratives.
Donnons un toit à la Solidarité
La Délégation du Secours Catholique de la Martinique, consciente de l’enjeu prend l’initiative de créer le Fonds pour la Reconstruction, fonds qui viendra en complément des mesures prises par les autorités locales et nationales, et qui sera alimenté par les contributions de nos donateurs.
Nous comptons sur la participation financière de nos compatriotes d’ici et de l’autre bord. Nous présenterons prochainement les modalités pratiques de ce projet.
Notre volonté de participer à cet effort qui doit mobiliser toutes les associations caritatives de la Martinique se résume en un slogan, que nous voulons fédérateur.
Jean Claude DOLMEN
Président de la Délégation de la Martinique du Secours Catholique
50, rue Robespierre Terres Sainville B. P. 144
97202 FORT DE France
TEL. : 05 96 63 50 94 – FAX. : 05 96 63 20 38
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