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Publié par dominicanus

Le Bienheureux Cardinal Clemens August von GaleN (1878-1946)

 

Le 13 septembre 1933, le père Clemens, Comte de Galen, âgé de 55 ans fut nommé évêque de Münster (Allemagne) par le Pape Pie XI. Conformément à sa devise de ne se laisser influencer « ni par louange ni par menace », il s’élevait ouvertement contre les actes terroristes de la Gestapo et dénonçait les abus du gouvernement qui bafouait les droits de l’Eglise et des fidèles. En 1946, le Pape Pie XII le créa cardinal en reconnaissance de sa bravoure et de son courage extraordinaire pour professer la foi.

    Lorsqu’il avait reçu la charge pastorale du diocèse de Münster, il avait fait imprimer une petite image où était écrit : « Je suis le treizième enfant de ma famille et je remercierai éternellement ma mère d’avoir eu le courage de dire “oui” à Dieu une fois encore et d’avoir accepté ce treizième enfant. Sans ce “oui” de ma mère, je ne serais maintenant ni prêtre, ni évêque. »


Le VÉnÉrable Pape Jean Paul Ier  (1912-1978)


"MA MÈRE ME L'A ENSEIGNÉ"

 
    Jean Paul Ier commençait sa dernière audience générale du 27 septembre 1978, en priant l’acte de charité.

    « ‘O mon Dieu, je T’aime de tout mon cœur et par-dessus tout, parce que tu es le Bien infini et notre éternel bonheur. Par amour pour Toi, j’aime mon prochain comme moi-même et je pardonne à tous ceux qui m’ont offensé. Seigneur, fais que je T’aime toujours plus.’  C’est une prière bien connue, inspirée des paroles de la Bible. Ma mère me l’a enseignée. Je la prie encore aujourd’hui plusieurs fois par jour. » Les paroles qu’il prononça à propos de sa mère furent dites avec une telle tendresse, que le public dans la salle d’audience répondit par un flot d’applaudissements. Une jeune femme qui se trouvait là dit les larmes aux yeux: « Comme c’est émouvant, le Saint Père a mentionné sa mère ! Maintenant je comprends mieux l’influence que nous, les mères, pouvons avoir sur nos enfants. »


 

« Seigneur, redonne-nous des prÊtres ! »

 

Anna Stang a enduré de nombreuses souffrances pendant la persécution communiste et, comme tant d’autres femmes dans les mêmes conditions,

elle les a toutes offertes pour les prêtres.

Avec l’âge, elle a elle-même acquis un esprit sacerdotal.

 

« Nous sommes restÉs sans Pasteur ! »

 

Anna naquit en 1909, dans la partie allemande de la Volga, au sein d’une famille nombreuse et catholique. La petite écolière avait seulement neuf ans, quand elle a expérimenté les débuts de la persécution ; elle a écrit : « … 1918, dans la seconde classe, nous avions encore coutume de prier le ‘Notre Père’ au début des cours. Un an plus tard, c’était déjà interdit ; et le curé n’était plus autorisé à mettre les pieds dans l’école. On commençait à se moquer de nous les chrétiens, on ne respectait plus les prêtres et les séminaires furent démantelés. »

Lorsqu’elle eut 11 ans, elle perdit son père et plusieurs de ses frères et sœurs, fauchés par une épidémie de choléra. Quelques temps plus tard, sa mère mourait elle aussi ; Anna, à peine âgée de 17 ans, s’occupa de ses plus jeunes frères et sœurs. Non seulement elle avait perdu ses parents, mais :

« Notre curé également mourut à cette période. Et beaucoup de prêtres ont été arrêtés. Nous sommes restés sans pasteur ! Ce fut un coup dur… Dans le village voisin, l’église était encore ouverte, mais il n’y avait plus de prêtre là non plus. Les fidèles se réunissaient tout de même pour prier, mais sans le pasteur, l’église était abandonnée. Je pleurais sans pouvoir me calmer. Combien de chants et de prières l’avaient remplie et maintenant, tout semblait mort. »

A l’école de cette profonde détresse spirituelle, Anna se mit à prier tout particulièrement pour les prêtres et les missionnaires. « Seigneur donne-nous à nouveau un prêtre, donne nous la Sainte Communion ! Je souffre tout volontiers pour Ton amour, o Cœur très sacré de Jésus ! » Toutes les souffrances qui s’ensuivirent, Anna les a offertes pour les prêtres, notamment, lorsqu’au cours d’une nuit de 1938, son frère et son époux - elle était heureusement mariée depuis 7 ans – ont été arrêtés. Aucun des deux ne revint jamais !

                                               

MandatÉe au service pastoral

 

En 1942, la jeune veuve fut déportée au Kazakhstan avec ses trois enfants: « Ce fut dur d’affronter le froid de l’hiver, mais nous avons revu le printemps ! J’ai beaucoup pleuré à cette époque, j’ai aussi beaucoup prié. J’avais toujours l’impression que quelqu’un me conduisait par la main. Dans la ville de Syrjanowsk, j’ai rencontré par la suite quelques autres femmes catholiques. Nous nous sommes réunies secrètement les dimanches et jours de fête pour chanter et prier le rosaire. Et souvent, je suppliais la Sainte Vierge :“Marie, notre Mère bien-aimée, vois donc combien nous sommes pauvres. Redonne-nous des prêtres, des maîtres et des pasteurs !” »

A partir de 1965, la persécution perdit de sa violence et Anna a pu se rendre une fois par an dans la capitale du Kirghizistan, où se trouvait un prêtre en exil : « Lorsqu’une église fut construite à Bichkek, je m’y suis rendue une fois par an avec une personne de ma connaissance, Victoria, pour pouvoir assister à une messe. Le trajet était long, plus de 1000 km, mais c’était pour nous une grande joie. Cela faisait plus de 20 ans que nous n’avions plus vu de prêtre ni de confessionnal ! Le curé de cette ville était âgé et il avait passé plus de 10 ans en prison pour sa foi. Pendant la durée de mon séjour, les clés de l’église m’étaient confiées, et j’ai pu passer de longues heures à adorer. Jamais je n’aurais imaginé que je pourrais être aussi proche du tabernacle. Pleine de joie, je me suis agenouillée et le baisais. »

 

Avant son départ, Anna recevait l’autorisation de porter la Sainte Communion aux catholiques les plus âgés de sa ville, car ils n’auraient jamais pu faire le voyage par eux-mêmes. « Mandatée par ce prêtre, j’ai baptisé 30 ans durant les enfants et les adultes de ma ville, j’ai préparé les couples au sacrement du mariage et j’ai célébré les funérailles, jusqu’au moment où il ne m’était plus possible d’assurer ce service pour des raisons de santé. »

 

PriÈres cachÉes pour que vienne un prÊtre !

 

On ne peut pas s’imaginer la gratitude d’Anna, lorsque en 1995, elle a rencontré pour la première fois un prêtre missionnaire. Elle a pleuré de joie et, bouleversée s’est exclamée : « Jésus, le Souverain Prêtre, est venu ! » Pendant des décennies, elle avait prié pour la venue d’un prêtre dans sa ville, mais arrivée à 86 ans, elle avait presque perdu tout espoir de voir de son vivant la réalisation de ce profond désir. La sainte messe a été célébrée chez elle, et cette femme merveilleuse a pu recevoir la sainte communion : Anna ne mangea rien de la journée, voulant exprimer ainsi son profond respect et sa joie.



UNE VIE OFFERTE POUR LE PAPE ET L'ÉGLISE


Dans le sens le plus vrai, exactement au cœur du Vatican, à l’ombre de la coupole de Saint Pierre, se trouve un couvent consacré à la « Mater Ecclesiae », à la Mère de l’Eglise. L’édifice simple, précédemment utilisé à diverses fins, a été restructuré il y a quelques années pour répondre aux besoins d’un ordre contemplatif. Le pape Jean Paul II a fait en sorte que ce couvent soit inauguré le 13 mai 1994, jour de Notre Dame de Fatima ; ici les sœurs sont appelées à offrir leur vie pour les intentions du Saint Père et de l’Eglise.

Cette tâche est confiée tous les 5 ans à un ordre contemplatif différent. La première communauté internationale était composée de Clarisses originaires de six pays différents (Italie, Canada, Rwanda, Philippines, Bosnie et Nicaragua). A leur place, sont venues des Carmélites, qui ont continué à prier et offrir leur vie pour les intentions du pape. Depuis le 7 octobre 2004, fête de Notre Dame du Rosaire, vivent dans le monastère sept Sœurs Bénédictines de quatre nationalités différentes. Une sœur est philippine, une autre américaine, deux sont françaises et trois italiennes.

 

Avec cette fondation, Jean Paul II montrait à l’opinion publique mondiale, sans parole et malgré tout de façon très claire, combien la vie contemplative cachée est importante et indispensable, même à notre époque moderne et frénétique, et quelle valeur il attribuait à la prière dans le silence et au sacrifice caché. Qu’il ait désiré avoir les sœurs cloîtrées auprès de lui pour qu’elle prient pour lui et pour son pontificat, révèle aussi sa profonde conviction que la fécondité de son ministère de pasteur universel et le succès spirituel de son action immense, provenaient en première ligne de la prière et du sacrifice des autres.

    Le pape Benoît XVI a lui aussi cette profonde conviction. Deux fois il est allé célébrer la Sainte Messe chez ‘ses sœurs’, les remerciant pour l’offrande de leur vie à son intention. Les paroles qu’il a adressées le 15 septembre 2007 aux Clarisses de Castelgandolfo, sont valables pour les sœurs cloîtrées du Vatican. « Voilà donc, chères sœurs, ce que le Pape attend de vous: que vous soyez des flambeaux ardents d’amour, des “mains jointes” qui veillent dans la prière incessante, détachées totalement du monde, pour soutenir le ministère de celui que Jésus a appelé comme guide de son Eglise. » C’est véritablement providentiel que, sous le pontificat d’un pape dévot de Saint Benoît, ce soit justement les Sœurs Bénédictines qui puissent lui être proches d’une façon particulière.

 

 

Une vie mariale quotidienne

                                                                                               

Ce n’est pas un hasard si le Saint Père a choisi des ordres féminins pour cette tâche. Dans l’histoire de l’Eglise, suivant l’exemple de la Mère de Dieu, il y a toujours eu des femmes qui ont accompagné et soutenu par la prière et le sacrifice, le chemin des apôtres et des prêtres dans leur activité missionnaire. C’est la raison pour laquelle les ordres contemplatifs considèrent leur charisme comme ‘l’imitation et la contemplation de Marie’. Mère M. Sofia Cicchetti, actuelle prieure du monastère, définit la vie de sa communauté comme une vie mariale quotidienne : « Il n’y a rien d’extraordinaire ici. La vie contemplative de notre monastère peut se comprendre seulement à la lumière de la foi et de l’amour de Dieu. Dans notre société de consommation hédoniste, semblent avoir disparu aussi bien le sens de la beauté et de l’émerveillement devant les grandes œuvres que Dieu opère dans le monde et dans la vie de chaque homme et de chaque femme, que l’adoration du mystère de Son amoureuse présence parmi nous. Dans le contexte du monde d’aujourd’hui, notre vie séparée du monde, mais pas indifférente à son égard, pourrait apparaître absurde et inutile. Toutefois nous pouvons témoigner avec joie que donner son temps à Dieu seul n’est pas une perte ; c’est pour tous un rappel prophétique d’une vérité fondamentale : pour être authentiquement et pleinement elle-même, l’humanité doit s’ancrer en Dieu et vivre, dans le temps, de l’amour de Dieu. Nous voulons être comme tant de ‘Moïse’ qui avec les bras levés et le cœur dilaté par un amour universel, mais très concret, intercèdent pour le bien et le salut du monde, devenant ainsi ‘collaboratrices dans le mystère de la Rédemption’. (cfr Verbi Sponsa, 3)

Notre tâche n’est pas tant fondée sur le ‘faire’ que sur ‘l’être’ une nouvelle humanité. A la lumière de tout cela nous pouvons bien dire que notre vie est une vie pleine de sens, elle n’est pas du tout gaspillage, ni fermeture ou fuite du monde, mais donation joyeuse d’elle-même au Dieu d’Amour et à tous les frères sans exception et ici à ‘Mater Ecclesiae’ particulièrement pour le Pape et ses collaborateurs. »

Sœur Chiara-Cristina, supérieure des Clarisses de la première communauté présente au cœur du Vatican, nous a raconté :

« Quand je suis arrivée ici j’ai trouvé la vocation dans ma vocation : donner la vie pour le Saint Père en tant que clarisse. Ce fut ainsi pour toutes les autres sœurs. »

Mère S. Sofia confirme : « Par notre vocation de bénédictines, nous sommes profondément liées à l’Eglise universelle, c’est pourquoi nous ressentons un grand amour pour le Pape où que nous soyons. Certainement le fait que nous soyons appelées aussi près de lui – aussi physiquement – dans ce ‘monastère original’ a rendu plus profond notre amour pour lui. Nous désirons le transmettre à nos monastères d’origine.

    Nous savons que nous sommes appelées à être mères spirituelles par notre vie cachée dans le silence. Parmi nos enfants spirituels les prêtres et les séminaristes ont une place privilégiée et tous ceux qui s’adressent à nous en demandant un soutien pour leur vie et leur ministère sacerdotal, dans les épreuves et détresses de leur chemin. Notre vie veut être ‘témoignage de la fécondité apostolique de la vie contemplative, à l’imitation de la Très Sainte Vierge Marie qui, dans le mystère de l’Eglise, se présente de façon éminente et singulière comme vierge et mère. » (cfr. LG 63)


(clerus.org)

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