Le barbiturique est un médicament hospitalier qui n'est plus utilisé aujourd'hui et les pharmaciens ne délivrent pas ce médicament. "Les concentrations observées sont plus de trois fois la dose mortelle de ce produit", a expliqué le procureur. Le Pentobarbital est utilisé en Suisse et en Belgique pour "suicider" les personnes qui en ont fait la demande.
La médiatisation du cas de Chantal Sébire a fait oublier les conditions dans lesquelles elle avait été prise en charge pour les douleurs liées à son esthésioneuroblastome.
"Sur ce point, certaines vérités ont été tronquées, affirme le docteur Jean-Louis Béal, chef de l'unité de soins palliatifs du CHU de Dijon. Depuis que l'affaire a été médiatisée, on a entendu dire que cette patiente souffrait de douleurs que rien ne permettait de soulager au niveau médical. Et que donc la seule solution possible était qu'on l'aide à mourir. Pour accréditer cette thèse, certains ont même dit qu'elle avait une allergie à la morphine. Tout est inexact".
Spécialiste de la douleur, le docteur Béal avait été visiter Chantal Sébire à son domicile fin 2007. "A l'issue de cet entretien, Chantal Sébire a refusé tous les traitements antalgiques que je lui proposais, arguant d'effets secondaires qu'elle estimait intolérables, précise-t-il. Elle considérait que ces médicaments allaient la rendre somnolente et lui faire perdre le contrôle de sa volonté. La seule chose qu'elle acceptait de prendre, c'était du paracétamol (...). Chantal Sébire ne voulait pas prendre de morphine. Elle m'a dit que la morphine, c'était de la chimie, donc du poison", a-t-il expliqué.
Me Antonowicz, avocat de Chantal Sébire et vice-président de l'Association pour mourir dans la dignité (ADMD) affirme : elle "a mis fin à ses souffrances elle-même, elle s'est "autodélivrée", mais je ne veux pas parler de suicide car ce n'est pas la démarche de Mme Sébire". Il considère qu'il "faudrait refermer le dossier de Mme Sébire et ouvrir celui de l'euthanasie pour en discuter dans le cadre d'un débat de niveau national".
Mais, le procureur de Dijon entend s'assurer que Chantal Sébire s'est donné la mort sans avoir été aidée : "La justice, dans cette affaire, ne cherche à faire que son travail, ni plus ni moins. Je vous rappelle qu'une décision de justice a rejeté la demande de suicide médicalement assistée de Mme Sébire. Il est donc légitime de savoir si une infraction pénale a été commise ou non, si le droit a été respecté".
Une enquête est ouverte pour savoir comment elle a pu se procurer ce produit. Si l'enquête découvre qu'elle a été "aidée à mourir", le parquet pourrait ouvrir une enquête pour "provocation au suicide".
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