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Publié par dominicanus

5 L’Esprit Saint, «Maître intérieur»

Chers jeunes, aujourd’hui encore l’Esprit Saint continue donc à agir avec puissance dans l’Église et ses fruits sont abondants dans la mesure où nous sommes disposés à nous ouvrir à sa force rénovatrice. C’est pourquoi il est important que chacun de nous Le connaisse, qu’il entre en relation avec Lui et qu’il se laisse guider par Lui. Mais à ce point, une question surgit naturellement: qui est l’Esprit Saint pour moi? Pour de nombreux chrétiens en effet, Il est encore le «grand inconnu». Voilà pourquoi, en nous préparant à la prochaine Journée mondiale de la Jeunesse, j’ai voulu vous inviter à approfondir votre connaissance personnelle de l’Esprit Saint. Dans la profession de foi, nous proclamons: «Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie; il procède du Père et du Fils» (Symbole de Nicée-Constantinople). Oui, l’Esprit Saint, esprit d’amour du Père et du Fils, est Source de vie qui nous sanctifie, «puisque l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné» (Rm 5, 5). Cependant il ne suffit pas de le connaître; il faut L’accueillir comme le guide de nos âmes, comme le «Maître intérieur», qui nous introduit dans le Mystère trinitaire, parce que Lui seul peut nous ouvrir à la foi et nous permettre d’en vivre chaque jour en plénitude. C’est Lui qui nous pousse vers les autres, allumant en nous le feu de l’amour, et qui nous rend missionnaires de la charité de Dieu.

Je sais bien toute l’estime et tout l’amour envers Jésus que vous, les jeunes, vous portez dans votre cœur et combien vous désirez Le rencontrer et parler avec Lui. Rappelez-vous donc que c’est précisément la présence de l’Esprit en nous qui atteste, qui constitue et qui construit notre personne sur la Personne même de Jésus crucifié et ressuscité. Devenons donc familiers de l'Esprit Saint pour l’être aussi de Jésus.

6 Les Sacrements de la Confirmation et de l’Eucharistie

Alors, me direz-vous, comment nous laisser renouveler par l’Esprit Saint et comment grandir dans notre vie spirituelle? La réponse est, vous le savez, que cela est possible par les Sacrements, car la foi naît et se fortifie grâce aux Sacrements, en particulier ceux de l’initiation chrétienne: le Baptême, la Confirmation et l’Eucharistie, qui sont complémentaires et inséparables (cf. Catéchisme de l’Église Catholique, n. 1285). Cette vérité sur les trois Sacrements qui sont à l’origine de notre être chrétien est sans doute négligée dans la vie de foi de nombreux chrétiens, pour lesquels ce sont des gestes accomplis dans le passé, sans incidence réelle sur le présent, comme des racines sans sève vitale. Il arrive qu’une fois la Confirmation reçue, des jeunes s’éloignent de la vie de foi. Il y a également des jeunes qui ne reçoivent même pas ce sacrement. C’est pourtant par les sacrements du Baptême, de la Confirmation et, de manière continuée, par l’Eucharistie, que l’Esprit Saint nous rend fils du Père, frères de Jésus, membres de son Église, capables de rendre un vrai témoignage envers l’Évangile, de goûter la joie de la foi.

Je vous invite donc à réfléchir sur ce que je vous écris. Il est particulièrement important aujourd’hui de redécouvrir le sacrement de la Confirmation et d’en retrouver la valeur pour notre croissance spirituelle. Que celui qui a reçu les sacrements du Baptême et de la Confirmation se souvienne qu’il est devenu «temple de l’Esprit»: Dieu habite en lui. Qu’il en soit toujours conscient et fasse en sorte que le trésor qui est en lui porte des fruits de sainteté. Que celui qui est baptisé, mais qui n’a pas encore reçu le sacrement de la Confirmation, se prépare à le recevoir en sachant qu’il deviendra ainsi un chrétien «accompli», parce que la Confirmation parfait la grâce baptismale (cf. CCC, nn. 1302-1304).

La Confirmation nous donne une force spéciale pour témoigner de Dieu et pour le glorifier par toute notre vie (cf. Rm 12, 1); elle nous rend intimement conscients de notre appartenance à l’Église, «Corps du Christ», dont nous sommes tous des membres vivants, solidaires les uns des autres (cf. 1 Co 12,12-25). Tout baptisé peut apporter sa contribution à l’édification de l’Église en se laissant guider par l’Esprit, grâce aux charismeschacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien commun» (1 Co 12, 7). Et quand l’Esprit agit, il apporte dans l’âme ses fruits, qui sont «amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi» (Ga 5, 22). À ceux d’entre vous qui n’ont pas encore reçu le sacrement de la Confirmation, j’adresse une invitation cordiale à se préparer à l’accueillir, en demandant l’aide de leurs prêtres. C’est une occasion de grâce toute particulière que le Seigneur vous offre: ne la laissez pas passer! qu’Il donne, car «

Je voudrais encore ajouter une parole sur l’Eucharistie. Pour croître dans la vie chrétienne, il est nécessaire de se nourrir du Corps et du Sang du Christ: en effet, nous sommes baptisés et confirmés en vue de l’Eucharistie (cf. CCC, 1322; Exhort. apost. Sacramentum caritatis, n. 17). «Source et sommet» de la vie ecclésiale, l’Eucharistie est une «Pentecôte perpétuelle», parce que chaque fois que nous célébrons la Messe, nous recevons l’Esprit Saint, qui nous unit plus profondément au Christ et qui nous transforme en Lui. Chers jeunes, si vous participez fréquemment à la célébration eucharistique, si vous prenez un peu de votre temps pour l’adoration du Saint-Sacrement, alors, de la Source de l’amour qu’est l’Eucharistie, vous sera donnée la joyeuse détermination à consacrer votre vie à la suite de l’Évangile. Vous ferez en même temps l’expérience que là où nous ne réussissons pas par nos propres forces, l’Esprit Saint vient nous transformer, nous remplir de sa force et faire de nous des témoins remplis de l’ardeur missionnaire du Christ ressuscité.

7 La nécessité et l’urgence de la mission

Bien des jeunes regardent leur vie avec appréhension et se posent de nombreuses questions sur leur avenir. Et ils se demandent avec préoccupation: comment nous insérer dans un monde marqué par des injustices et des souffrances nombreuses et graves? Comment réagir face à l’égoïsme et à la violence qui semblent parfois l’emporter? Comment donner tout son sens à la vie? Comment faire en sorte que les fruits de l’Esprit que nous avons rappelés précédemment, «amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi» (n. 6), inondent notre monde blessé et fragile, le monde des jeunes en particulier? À quelles conditions l’Esprit vivifiant de la première création et surtout de la seconde création, ou rédemption, peut-il devenir l’âme nouvelle de l’humanité? N’oublions pas que plus le don de Dieu est grand – et celui de l’Esprit de Jésus est éminent – plus est grand le besoin du monde de le recevoir et donc grande et passionnante la mission de l’Église d’en donner un témoignage crédible. Et vous les jeunes, par la Journée mondiale de la Jeunesse, d’une certaine façon vous attestez votre volonté de participer à cette mission. À ce propos, il me tient à cœur de vous rappeler, chers amis, quelques vérités de base sur lesquelles méditer. Une fois encore, je vous répète que seul le Christ peut combler les aspirations les plus intimes du cœur de l’homme; Lui seul est capable d’humaniser l’humanité et de la conduire à sa «divinisation». Par la puissance de son Esprit, Il répand en nous la charité divine qui nous rend capables d’aimer notre prochain et prêts à nous mettre à son service. L’Esprit Saint éclaire, nous révélant le Christ mort et ressuscité; il nous indique la route pour devenir davantage semblables à Lui, à savoir pour être «expression et instrument de l’amour qui émane de lui» (Encycl. Deus caritas est, n. 33). Et celui qui se laisse guider par l’Esprit comprend que se mettre au service de l’Évangile n’est pas une option facultative, parce qu’il perçoit combien il est urgent de transmettre aussi aux autres cette Bonne Nouvelle. Cependant, il convient de le rappeler encore, nous ne pouvons être des témoins du Christ que si nous nous laissons guider par l’Esprit Saint, qui est «l’agent principal de l’évangélisation» (Evangelii nuntiandi, n. 75) et «le protagoniste de la mission» (Redemptoris missio, n. 21). Chers jeunes, comme l’ont rappelé à maintes reprises mes vénérés Prédécesseurs Paul VI et Jean-Paul II, annoncer l’Évangile et témoigner de sa foi est aujourd’hui plus que jamais nécessaire (cf. Redemptoris missio, n. 1). Certains pensent que présenter le précieux trésor de la foi aux personnes qui ne la partagent pas signifie être intolérants à leur égard, mais il n’en est pas ainsi, car proposer le Christ ne signifie pas l’imposer (cf. Evangelii nuntiandi, n. 80). D’ailleurs, cela fait deux mille ans que douze Apôtres ont donné leur vie afin que le Christ soit connu et aimé. Depuis lors, l’Évangile continue à se répandre au cours des siècles grâce à des hommes et à des femmes animés par le même zèle missionnaire. C’est pourquoi, aujourd’hui encore, des disciples du Christ n’épargnent ni leur temps, ni leur énergie pour servir l’Évangile. Il faut que des jeunes se laissent embraser par l’amour de Dieu et qu’ils répondent généreusement à son appel pressant, comme tant de jeunes bienheureux et saints l’ont fait dans le passé, mais aussi à des époques plus récentes. En particulier, je vous assure que l’Esprit de Jésus vous invite aujourd’hui, vous les jeunes, à porter la belle nouvelle de Jésus aux jeunes de votre âge. L’indéniable difficulté des adultes à rejoindre de manière compréhensible et convaincante le monde des jeunes peut être un signe par lequel l’Esprit entend vous pousser, vous les jeunes, à prendre en charge cette tâche. Vous connaissez les idéaux, les langages, ainsi que les blessures, les attentes, et le désir du bien qu’ont les jeunes de votre âge. S’ouvre à vous le vaste monde des affections, du travail, de la formation, de vos souhaits, de la souffrance des jeunes... Que chacun de vous ait le courage de promettre à l’Esprit Saint d’amener un jeune à Jésus Christ, selon le moyen qui lui semble le meilleur, en sachant «rendre compte de l’espérance qui est en lui, avec douceur» (cf. 1 P 3, 15).

Mais pour atteindre ce but, chers amis, soyez saints, soyez missionnaires, parce qu’on ne peut jamais séparer la sainteté de la mission (cf. Redemptoris missio, n. 90). N’ayez pas peur de devenir des saints missionnaires comme saint François-Xavier, qui a parcouru l’Extrême Orient en annonçant la Bonne Nouvelle jusqu’à l’extrémité des ses forces, ou comme sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, qui fut missionnaire sans avoir quitté son Carmel: l’un comme l’autre sont «Patrons des Missions». Soyez prêts à mettre en jeu votre vie pour illuminer le monde avec la vérité du Christ; pour répondre avec amour à la haine et au mépris de la vie; pour proclamer l’espérance du Christ ressuscité en tout point de la terre.

8. Invoquer une «nouvelle Pentecôte» sur le monde

Chers jeunes, je vous attends nombreux en juillet 2008 à Sydney. Ce sera une occasion providentielle de faire pleinement l’expérience de la puissance de l’Esprit Saint. Venez nombreux, pour être un signe d’espérance et un soutien précieux pour les communautés de l’Église en Australie, qui se préparent à vous accueillir. Pour les jeunes du pays qui nous accueillera, ce sera une opportunité exceptionnelle d’annoncer la beauté et la joie de l’Évangile à une société à bien des égards sécularisée. L’Australie, comme toute l’Océanie, a besoin de redécouvrir ses racines chrétiennes. Dans l’exhortation post-synodale Ecclesia in Oceania, Jean-Paul II écrivait: «Par la puissance du Saint-Esprit, l'Église en Océanie se prépare à une nouvelle évangélisation des peuples qui aujourd'hui ont soif du Christ... La première priorité pour l’Église en Océanie, c'est de procéder à une nouvelle évangélisation» (n. 18).

Je vous invite à consacrer du temps à la prière et à votre formation spirituelle en cette dernière étape du chemin qui nous conduit à la XXIIIe Journée mondiale de la Jeunesse, afin qu’à Sydney, vous puissiez renouveler les promesses de votre Baptême et de votre Confirmation. Ensemble, nous invoquerons l’Esprit Saint, demandant avec confiance à Dieu le don d’une Pentecôte renouvelée pour l’Église et pour l’humanité du troisième millénaire.

Que Marie, réunie en prière au Cénacle avec les Apôtres, vous accompagne durant ces mois et qu’elle obtienne pour tous les jeunes chrétiens une nouvelle effusion de l’Esprit Saint qui embrase vos cœurs. Rappelez-vous que l’Église a confiance en vous! Nous les Pasteurs, nous prions en particulier pour que vous aimiez et fassiez aimer Jésus toujours plus et que vous marchiez à sa suite fidèlement. Dans ces sentiments, je vous bénis tous avec une grande affection.

De Lorenzago, le 20 juillet 2007.

BENEDICTUS PP. XVI

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