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Publié par dominicanus

7. Votre responsabilité s’étend en effet - comme chez les autres épiscopats, mais d’une manière diverse - au-delà de “votre” Église, au-delà de la France. Cela, vous devez l’accepter, et vous ne pouvez pas vous en affranchir. Là encore, il faut une vision vraiment universelle de l’Église et du monde, et particulièrement précise, je dirais “sans erreur”. Vous ne pouvez pas agir seulement en fonction des circonstances qui se sont jadis présentées devant vous et qui vous sont encore offertes. Vous devez avoir un “plan de solidarité” précis et exact, à l’égard de ceux qui ont un droit particulier à compter sur votre solidarité et à l’attendre de vous. Vous devez avoir les yeux largement ouverts vers l’Occident et vers l’Orient, vers le Nord et vers le Sud. Vous devez donner le témoignage de votre solidarité à ceux qui souffrent de la faim et de l’injustice, à cause de l’héritage du colonialisme ou de la répartition défectueuse des biens matériels. Mais vous devez aussi être très sensibles à tous les dommages qui sont faits à l’esprit humain: à la conscience, aux convictions religieuses, etc. N’oubliez pas que l’avenir de l’Évangile et de l’Église s’élabore peut-être de manière particulière là où les hommes subissent parfois, pour leur foi et pour les conséquences de la foi, des sacrifices dignes des premiers chrétiens. Vous ne pouvez pas garder le silence là-dessus face à votre société et à votre Église. Il faut en ce domaine une particulière solidarité du témoignage et de la prière commune!

Il y a là un chemin sûr pour renfoncer la crédibilité de l’Église dans votre pays, et il ne doit pas être délaissé. Vous êtes insérés en effet dans un système de vases communicants, même si, dans ce système, vous êtes indubitablement une composante particulièrement vénérable, particulièrement importante et influente. Cela crée beaucoup de devoirs! Le chemin vers l’avenir de l’Église en France - le chemin vers cette grande conversion, peut-être, dont évêques, prêtres et fidèles sentent le besoin - passe par l’acceptation de ces devoirs!

Mais face aux négations qui sont le fait de beaucoup, face aux désespoirs qui, à la suite des nombreuses vicissitudes historiques, semblent former le visage spirituel de la société contemporaine, ne vous reste-t-il pas toujours la même puissante ossature de l’Évangile et de la sainteté, qui constitue un patrimoine particulier de l’Église en France?

Le christianisme n’appartient-il pas de façon immanente au “génie de votre nation”?

La France n’est-elle pas toujours “la Fille aînée de l’Église”?


VISITE PASTORALE À PARIS ET LISIEUX

DISCOURS DE JEAN-PAUL II
AUX ÉVÊQUES DE FRANCE

Paris, 1 juin 1980

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