« Nous avons affaire à des gens délirants qui nous disent que nous délirons de ne pas partager leur délire ! »
Nous avons abordé avec mon excellent interlocuteur, physicien, biologiste, anthropologue et psychanalyste, les thèmes du lien entre réalité et hyper-réalité, science et religion.
En rappelant qu'une science authentique ne peut être figée dans des certitudes, elle a toujours progressé avec des avis contradictoires et des remises en question. Les grands savants du passé étaient pétris de philosophie, de culture, de musique. Beaucoup étaient humbles. Aujourd’hui, les chercheurs apprennent à appliquer des méthodologies… mais pas à les critiquer.
NOTE
Le cas Galilée mériterait une présentation beaucoup plus nuancée. La légende noire d’une Église obscurantiste et hostile à la science est tenace. Pour elle il existe deux voies reconnues d’accès à la vérité, et donc à Dieu: d’un côté la Révélation (Écriture et Tradition) reçue dans la Foi, de l’autre la nature, étudiée par la science. Dieu étant à l’origine de la foi et de la raison, il ne saurait y avoir de contradiction qu’en apparence.
Je vous rappelle que Galilée n’était pas athée mais sincèrement croyant, et il voulait mettre ses talents au service de l’Église, dans laquelle il pouvait compter sur des appuis importants. Le cardinal Barberini, futur pape Urbain VIII, est un admirateur de son œuvre. Le pape Paul V le reçoit en audience privée, et le cardinal Bellarmin se porte garant pour lui.
Mais le pape se devait d’être prudent dans le contexte de la Réforme protestante. Les Réformateurs auraient crié au scandale si l’Église avait trop facilement cautionné les idées coperniciennes, soutenues par Galilée, QUI REFUSE DE LES PRÉSENTER COMME DES HYPOTHÈSES, ALORS QU’IL NE FOURNIT AUCUNE PREUVE SCIENTIFIQUE DE SES AFFIRMATIONS.
Et c’est sous la menace d’une destitution pour hérésie que le Pape lance une procédure qui aboutira à l’abjuration publique de Galilée et à l’interdiction de l’enseignement de l’héliocentrisme dans toutes les universités européennes.
Mais Galilée pourra alors se consacrer pleinement à la science sous la protection de l’archevêque de Sienne. Il meurt en 1642 après avoir reçu la bénédiction du pape.