Idriss J. Aberkane
On analyse le passé de la CIA ce soir, d'un point de vue structuraliste : ne pas juger les gens, mais diagnostiquer l'état des structures.
Ce n'est pas parce que la CIA commet des crimes gravissimes toutes les décennies depuis sa création que les autres agences de renseignement sont blanches comme neige. Nous parlons de la Centrale parce qu'elle demeure la plus grande et la plus financée de toutes les agences de renseignement humain des années 50 à 70: l'opération MK Ultra et ses sous opérations Midnight Climax par laquelle des innocents ont été drogués de force ou à leur insu pour tester des méthodes de contrôle mental.
- années 60 et 70: opérations Phénix et Condor, assassinats et disparitions de masse en Amérique du Sud et au Vietnam, puis formation de l'Ecole des Amériques pour former toute une société de tortionnaires
- Années 80: les affaires Iran-Contra et Barry Seal par lesquelles la CIA a tout simplement trafiqué de la drogue et s'est constitué une caisse noire qui prospère encore aujourd'hui
- Années 90-2000, l'ère d'In-Q-Tel, le fond d'investissement dédié à la prise de position dans les jeunes pousses de la Silicon Valley, et affilié à la CIA... les conséquences en seront révélées par Edward Snowden et Julian Assange. Lequel Assange révèlera un scandale tout aussi grave: les crimes de guerre à répétition en Irak, en Afghanistan et au Yemen
Donc la CIA viole gravement les droits de l'Homme toutes les décennies, mais chaque décennie elle se retrouve dans le camps du bien. Comment est-ce possible?
Tout simplement en infiltrant massivement les rédactions des plus grands organes de presse, ce qui fut démontré depuis l'Opération Mockingbird qui dure en fait depuis sa création même, avant qu'elle s'appelle CIA (et plutôt Office of Strategic Service).
Systématiquement la CIA parvient, en infiltrant les salles de rédaction dans tous les pays du G7+, à se placer du bon côté de l'histoire. C'est bien pour cela d'ailleurs, que l'on n'enseigne pas son histoire à l'école, et c'est tout autant pour cela, que nous revenons dessus sur notre chaîne.