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Publié par Walter Covens

Des cendres qui brûlent et qui font des vagues

Vendredi dernier, à la cathédrale de Fort-de-France, imposition des cendres. Comme chaque année partout à la Martinique, la Guadeloupe et en Guyane (cf. message de Carême de Mgr Méranville).
En effet, au temps où la fin du Carnaval faisait encore concurrence au mercredi des cendres, les gens  avaient fini par penser que les cendres de la liturgie du mercredi étaient les reliques de saint Vaval. On avait beau leur expliquer que ce sont les rameaux bénis de l'année précédente et non l'incinération du défunt héros de carnaval qui fournissent les cendres pour l'entrée en Carême. Peine perdue.
Grâce à l'indult obtenu de Rome en bonne et due forme, au paradis des Antilles le Carême commence dès lors le vendredi seulement, avec deux jours de retard sur le reste du monde catholique.
Cette année pourtant, les Martiniquais ont eu des raisons, sinon "sérieuses", du moins convaincantes, de revenir à leurs croyances ancestrales. Voilà-t-il pas que plusieurs personnes qui ont reçu les cendres à la cathédrale vendredi ont eu le front brûlé ! Troublant non ?
Une enquête est en cours. Un échantillon a été envoyé pour analyses à Paris, nous dit-on.
Le Père Valard, curé de la cathédrale, lors d'une brève apparition au journal télévisé d'une chaîne locale, a estimé, lui, que les personnes qui sont les premières concernées (celles qui ont eu le front brûlé) ont bien pris la chose. Il a invité à une lecture positive de ce "signe". Selon lui il peut nous inviter à dépasser une certaine routine pour rejoindre la souffrance du Christ sur la Croix.
En attendant, tout le monde y va de son petit commentaire personnel. Vive la liberté d'exression ! Vu la mentalité magico-religieuse qui imprègne encore largement l'inconscient collectif des Antillais, ceux-ci n'ont pas manqué d'y déceler un signe d'un autre genre. Ne serait-ce pas un mauvais coup du démon ? Le résultat, au bas mot, d'un sortilège quelconque ?
Dans l'évangile de la liturgie de ce jour Jésus dit :
Cette génération est une génération mauvaise : elle demande un signe, mais en fait de signe, il ne lui sera donné que celui de Jonas. (Mc 11, 29 ss.)
Pauvre Jésus... Ce n'est pas la conversion qui intéresse les gens, mais le sensationnel. Bavarder des cendres brûlantes de la cathédrale, voilà, ma foi, une manière fort pieuse et élégante de passer à côté du Carême.
Alors, merci Jésus ! À défaut d'avoir changé une pierre en pain, tu nous as au moins donné cette année de quoi meubler nos conversations pieuses pour nous dispenser de nous convertir et de croire à la Bonne Nouvelle.
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