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Publié par Walter Covens

    La parabole nous précise encore (et ce troisième terme éclaire aussi ce qui précède) que ce gérant-intendant 'gaspillait' tous ces biens reçus (Lc 16, 1). Voilà bien le grief essentiel. Cet homme n'est pas accusé de recel, ni de détournement de fonds, ni de profits indus ; mais de dilapider les biens confiés par son maître. Or, justement, Dieu ne veut pas que nous puissions passer notre temps à gaspiller notre vie ou à dilapider notre existence. Tout au contraire il veut voir "porter beaucoup de fruits et des fruits qui demeurent" (Jn 15, 8-16). Nous n'avons qu'une vie remplie de mille grâces reçues de Dieu au jour le jour. Elle est beaucoup trop courte pour ne pas être pleine (Lc 12, 20). Et l'on ne peut donc pas la transformer en un vaste gaspillage.


    Un dernier terme éclairant la parabole du Christ est pour nous rappeler - quatrième remarque - qu'il importe aussi grandement de se préparer à être un jour bien 'accueillis' (16, 4 ; 9). Être accueillis. Voilà la valeur qui, ici, oriente tout. La visée ultime qui, en quelque sorte, excuse tout. En effet, malgré sa malhonnêteté, sa roublardise et même son gaspillage, l'intendant de la parabole est loué. Pourquoi cela ? Pour son habileté à se faire 'des amis'. Des amis, aidés aujourd'hui, fût-ce avec "l'argent malhonnête" (littéralement : à partir du Mammon in-juste 'ek tou Mamoma tès adikias'), mais qui, demain, témoigneront en sa faveur "dans les demeures éternelles". (Lc 16, 9). La leçon qui en ressort pour les disciples, et donc pour nous, c'est qu'il nous faut, a fortiori et à notre tour, tout mettre en oeuvre pour être 'bien accueillis' dans ce Royaume des cieux où nous serons jugés sur l'amour.



Communio XXI, 4 - n° 126 juillet-août 1996, p. 29 ss.
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