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Publié par dominicanus

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Il y a deux manières erronées de comprendre la foi catholique. Premièrement, il est faux de penser que la foi est une sorte de force spirituelle par laquelle nous pourrions nous sauver. C’est une conception qui relève du Nouvel Âge, selon laquelle la foi est une manière de capter des énergies invisibles afin de pouvoir arriver à ses fins, et non de la foi catholique.


C’est ce que saint Paul nous explique dans la deuxième lecture. Il écrit :


« tous les hommes sont pécheurs, ils sont tous privés de la gloire de Dieu »


Autrement dit, le péché nous a tous séparés de Dieu. Nous sommes incapables de nous sauver nous-mêmes, d’atteindre par nous-mêmes au vrai bonheur ou de donner un sens durable à notre vie par nos propres efforts.


Par contre, poursuit saint Paul, Dieu nous « donne d'être des justes par sa seule grâce, en vertu de la rédemption accomplie dans le Christ Jésus. »


C’est Jésus qui nous a sauvés. Et ce n’est que par son amour pour nous (c’est cela notre foi) que nous puissions faire l’expérience de la vie dans la grâce maintenant et pour toujours.


Deuxièmement, il est faux de penser que la foi catholique ne consiste que dans l’assentiment à une liste de doctrines abstraites. Pas du tout ! Les vérités que Dieu nous a révélées et auxquelles nous croyons, ont des conséquences pratiques dans notre vie. Comme le dit Moïse dans la première lecture, nous devons les mettre « dans notre cœur, dans notre âme ». Comme le dit Jésus lui-même dans l’Evangile, la sagesse ne consiste pas seulement à écouter la vérité de la foi catholique, mais à agir en conséquence, à « bâtir » notre vie dessus.


Notre foi, si elle est réelle, devrait nous inspirer pour vivre, avec le secours de la grâce de Dieu, exactement comme les amis de Jésus devraient vivre.


La foi catholique n’est donc ni une force impersonnelle, ni seulement un ensemble de dogmes abstraits. Elle est une relation vivante avec Dieu dans le Christ, un art de vivre.


C’est l’une des raisons pour lesquelles le fait d’être catholique n’est pas toujours confortable. Par son Eglise, Dieu nous guide constamment sur le chemin d’un épanouissement personnel et d’un progrès social. Nous ne pouvons pas avoir la prétention d’êtres des disciples du Christ si nous en faisons fi. Il est impossible, par exemple, pour un politicien catholique, d’être favorable à l’avortement. En tant que catholiques, nous savons que l’avortement constitue une grave violation des droits de l’homme, un crime contre l’humanité, car il consiste à tuer une être humain innocent. Cela ne relève pas d’une opinion personnelle ; c’est une vérité morale. Ainsi, celui qui prétend croire au Christ doit être pro vie, ouvert tout autant à la protection de la vie des enfants à naître qu’à l’assistance des filles mères dans leurs besoins.


C’est aussi la raison pour laquelle ce serait une contradiction pour un avocat catholique de falsifier des preuves, pour un médecin catholique de surfacturer ses patients, pour un athlète catholique de consommer des drogues illicites pour améliorer ses performances, ou pour un homme d’affaires catholique de faire de l’argent par la pornographie.


Nous n’avons pas le droit de faire le tri parmi les enseignements de la Bible et du Catéchisme, comme si nous étions invités à un buffet. Nous ne pouvons pas déclarer que nous approuvons le premier et le deuxième commandement, mais que nous ne sommes pas d’accord avec le sixième et le septième. Si nous le faisons, nous sommes en train de construire sur le sable. Nous écoutons les paroles du Christ mais nous agissons autrement. Nous sommes des amis infidèles, et tôt ou tard, notre petit échafaudage s’écroulera.


La foi catholique implique toujours une obéissance humble et aimante à notre Créateur et Sauveur. Ce n’est que dans cette obéissance de la foi que nous pourrons découvrir la vraie liberté, un peu comme l’on ne peut envoyer des astronautes dans l’espace qu’en obéissant aux lois de la physique.


La foi catholique est un chemin de vie, mais ce chemin n’est pas facile. Jésus nous l’a montré en mourant sur une croix. Dans ce monde de péché, le fait de faire ce qui est juste et de vivre selon les commandements de Dieu exige souvent des sacrifices personnels conséquents, voire douloureux. Parfois on tombe, on succombe à la tentation, on pèche. C’est pour cela que nous commençons chaque messe en reconnaissant publiquement que nous sommes pécheurs et en demandant pardon à Dieu.


Mais même au plus fort de la tentation, même après y avoir succombé, Jésus demeure proche de nous. Si nous allons vers lui, il nous aidera à reconstruire ce qui s’est écroulé. Si nous allons vers lui, il nous protègera dans les tempêtes.


Le psaume de ce jour nous le rappelle à merveille :


« Sois le rocher qui m'abrite,

la maison fortifiée qui me sauve.

Ma forteresse et mon roc, c'est toi :

pour l'honneur de ton nom, tu me guides et me conduis. »


Ceci aussi nous montre la vraie nature de la foi catholique : une relation d’amitié avec le Christ, l’ami parfait, celui qui est toujours fidèle.


Le sacrement de la confession en est peut-être l’expression la plus étonnante. On le trouve dans aucune autre religion. Seuls les chrétiens ont la possibilité de s’agenouiller devant celui qui représente Dieu pour parler, cœur à cœur, personnellement et dans l’intimité, de leurs péchés, pour ensuite entendre de leurs propres oreilles, directement, les paroles de réconfort et d’absolution.


Même si nous avons construit sur le sable, il n’est pas trop tard de poser une nouvelle fondation. Si notre maison s’est déjà écroulée, il n’est pas trop tard d’en construire une autre, avec l’aide du Seigneur, qui s’en ferait une joie.

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J
<br /> <br /> C'est bien de ces paroles dont nous avons besoin aujourd'hui; et non de tous ces arrangements que "Dieu est bon et miséricordieux etc..." Nous avons tendance de nos jours à tout "amalgamer".C'est<br /> mon nouveau mot. Excusez-moi. Certains prédicateurs pour ne pas dire beaucoup transforment à leur "sauce", modifient la parole, et donc la Foi se perd, le doute s'installe chez les catholiques<br /> les plus faibles, qui vont chercher "ailleurs". Comme m'a dit mon Archevêque il y a environ deux ans, ils n'ont rien compris ceux qui demandent l'annulation de leur baptême ou qui partent<br /> chercher la vérité "ailleurs". Moi je dis que ceux là ont besoin de messages tels que ceux que vous publiez mon Père et je vous en remercie. Merci aussi pour l'église car cette précision sur le<br /> sacrement de réconciliation est un rappel important. Que Dieu vous bénisse et vous fortifie car vos pensées ne sont pas celles du persécuteur et elles peuvent déranger et irriter le Malin.<br /> <br /> <br /> <br />
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