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Publié par dominicanus

4 TOA ev

 

 

Un jour, quelqu’un demande à saint Augustin quelles sont les trois vertus les plus importantes. Sa réponse est très significative : premièrement, répond-il, l’humilité ; deuxièmement, l’humilité ; troisièmement, l’humilité.

 

L’humilité est vraiment la vertu préférée de Dieu. C’est elle qu’il cherche en nous. C’est elle qui fonde les huit Béatitudes que nous venons d’entendre et qui constituent le résumé de tout l’enseignement de Jésus au sujet de la manière dont nous devons mener notre vie. C’est en quelque sorte le dénominateur commun : la personne qui est déclarée heureuse est celle qui n’est pas en train de penser à elle-même tout le temps.

 

Celui qui est pauvre en esprit et qui supporte volontiers la persécution se rend compte que ce n’est pas lui qui est le centre du monde, mais Dieu.

Celui qui a un cœur pur se rend compte que les autres ne sont pas là uniquement pour satisfaire ses désirs.

L’artisan de paix a le souci des besoins et des problèmes des autres.

Le miséricordieux a le souci de la souffrance d’autrui.

Celui qui pleure a le souci des dommages causés par ses péchés à l’Eglise, au monde, au prochain.

Celui qui est doux se préoccupe davantage de faire son devoir que de récolter de la reconnaissance pour ce qu’il fait.

Celui qui a soif de la justice se rend compte que sa vie sert une cause qui le dépasse.

 

Bref, ce qui sous-tend toutes les Béatitudes, c’est cette attitude fondamentale qui place Dieu et les autres avant soi-même. Il s’agit de regarder le monde au lieu d’être obnibulé par soi-même. Voilà l’humilité, le fondement de la maturité de l’homme.

 

Dieu aime cette humilité, car c’est elle qui ouvre l’âme à ses dons. Celui qui est arrogant est enfermé sur lui-même. Personne ne peut entrer chez lui, pas même Dieu, qui ne cherche qu’à le combler de ses dons.

 

Voilà pourquoi la première lecture nous montre Dieu qui appelle les humbles à chercher toujours l’humilité :

 

« Cherchez le Seigneur, vous tous, les humbles du pays qui faites sa volonté. Cherchez la justice, cherchez l’humilité. »

 

 

L’humilité se révèle surtout dans les situations tragiques. Celui qui est humble souffre, tout comme celui qui est orgueilleux, mais celui qui est humble est assez fort pour relativiser sa souffrance, à lui donner un sens. Le résultat, c’est que l’humilité rend la souffrance féconde.

 

Le cardinal Faulhaber, parmi les pasteurs les plus courageux de l’Eglise en Allemagne durant la période mouvementée de la Première Guerre Mondiale, a été un exemple frappant de cette humilité en acte. Un jour, il rend visite à un hôpital d’anciens combattants réservé aux soldats malades des yeux à divers degrés. Certains voyaient encore un peu, d’autres plus du tout. En marchant lentement parmi les malades, il entend l’un des soldats en train de prier :


"Seigneur, je t’en supplie, n’ôte pas la lumière de mes yeux.

Mais si telle est ta volonté, alors, laisse-moi au moins la lumière de mon esprit.

Mais si telle est ta volonté que j’en sois privé, alors, laisse-moi au moins la lumière de la foi."

 

Le cardinal s’arrête et demande au soldat :

 

"Mon fils, qui t’a enseigné cette belle prière ?"

 

Le soldat répond :

 

"Votre Eminence, quand j’étais un garçon en Autriche, je tenais souvent compagnie au vieux cardinal de Vienne dans son jardin. Il avait 90 ans. Je l’ai souvent entendu dire cette prière, et je ne l’ai jamais oubliée.”

 

C’est l’humilité qui a donné à ce soldat une vision de 10/10, spirituellement parlant. Et c’est cette vision qui lui donnait la force pour supporter ses terribles souffrances. L’humilité donne toujours la force dans la souffrance, car elle nous rappelle qu’il y a quelque chose de plus grand qui est en train de se passer, et elle nous aide à voir l’essentiel, qui est invisible aux yeux (Saint-Exupéry).

 

 

Comme c’est le cas pour toutes les vertus, nous pouvons grandir dans l’humilité en la pratiquant. Il n’y a pas de meilleure manière de la pratiquer que de se confesser régulièrement et fréquemment. Pour les orgueilleux, la confession n’a aucun sens. Ils se font des illusions en pensant que s’ils n’ont pas volé et s’ils n’ont tué personne, ils ne sont pas loin de la sainteté. Mais les saints, eux, ce sont ceux qui se confessent le plus souvent ! La bienheureuse Mère Teresa de Calcutta se confessait toutes les semaines. La Bible nous assure que même le juste pèche sept fois par jour. Pécheurs, nous le sommes tous, et notre vie n’a pas la fécondité, la richesse, la joie et les vertus qu’elle devrait avoir.

 

Constamment nous suivons nos pulsions égoïstes. Quelquefois nous le faisons consciemment, avec notre plein consentement. D’autres fois nous le faisons par faiblesse ou par erreur. Parfois la pulsion est relativement faible, comme quand nous racontons un petit mensonge pour nous débarrasser de quelqu’un. Parfois elle est plus forte, et nous vivons dans un tissu de mensonges pour camoufler nos vieilles habitudes de péché.

 

Dieu sait que nous avons sans cesse à faire la guerre à ces pulsions, et il a institué le sacrement de la confession pour cela, nous donnant un moyen objectif pour nous repentir, pour recevoir son pardon, et pour acquérir la force de sa grâce pour tenir dans le combat de la perfection.

 

Quand nous nous agenouillons devant celui qui représente Dieu pour confesser nos péchés et nos manquements, en reconnaissant que nous ne sommes pas Dieu et que nous avons causé du tort en cédant à nos tendances égoïstes, nous effectuons comme un stage d’entraînement olympique. Si nous le faisons tous les quinze jours, notre humilité sera bientôt en pleine forme pour nous aider à acquérir la sagesse, la patience, la joie et le courage des chrétiens que nous sommes appelés à être.

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