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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Les confessions du cardinal Óscar Andrés Rodríguez Maradiaga

Publié par dominicanus sur 28 Octobre 2009, 17:32pm

Catégories : #Année Sacerdotale

L’archevêque de Tegucigalpa et président de Caritas Internationalis raconte sa vocation




ROME, Dimanche 25 Octobre 2009 (ZENIT.org) - « Je suis un salésien hondurien né il y a 66 ans à Tegucigalpa ». C'est par ces mots que commencent les « confessions » du cardinal Óscar Andrés Rodríguez Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa.


Et, d'emblée, il mentionne le fait qui allait marquer un tournant décisif dans sa vie : « j'avais 16 ans quand je suis entré à la Congrégation salésienne, où j'ai fait tout mon chemin comme éducateur et enseignant. J'ai été ordonné prêtre en 1970 ».


Le cardinal a partagé avec Zenit l'histoire de sa vocation dans le cadre de la série de témoignages que l'agence recueille en cette année sacerdotale, et qui ont été inaugurés par le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat de Benoît XVI.


« Plus tard, mes supérieurs m'ont envoyé ici, à Rome, faire mes études. J'ai étudié la théologie morale à Rome, et aussi la psychologie clinique à Innsbruck (Autriche), avant de revenir comme préfet des études à l'Institut de théologie salésien de la ville de Guatemala. Puis j'ai été recteur du Petit séminaire de philosophie à Guatemala ».


« En 1978, j'ai été nommé évêque auxiliaire de Tegucigalpa, recevant l'ordination épiscopale le 8 décembre de la même année », poursuit-il. « Ensuite, élu secrétaire général du Conseil Episcopal latino-américain (CELAM), j'ai vécu quatre ans à Bogotá. Et, voici 16 ans que j'ai été promu archevêque de Tegucigalpa. Lors du consistoire de l'année 2001, j'ai été créé cardinal par le Pape Jean-Paul II, serviteur de Dieu. Cela fait deux ans, en 2007, que je préside Caritas Internationalis ».


Voici, en résumé, les grands moments de son autobiographie. Mais ils ne seraient pas éloquents par eux-mêmes. Dans cet entretien, le cardinal Maradiaga va plus loin pour montrer le  « pourquoi » de sa vocation, ainsi que les moments les plus beaux et les plus difficiles qu'il a vécus.

 


ZENIT - Comment avez-vous été appelé à suivre le Seigneur ? Comment avez-vous décidé d'être prêtre ? 


Card. Rodríguez Maradiaga - L'appel est venu du Seigneur, par l'intermédiaire d'un prêtre, le directeur du collège. J'étais conquis par la vie salésienne : à l'âge de six ans, j'ai commencé mes études primaires. L'ambiance me plaisait énormément ; j'ai été  enfant de choeur, et c'est précisément quand je revenais de la messe au collège de Maria Auxiliadora avec le directeur, futur archevêque de Tegucigalpa, que celui-ci m'a demandé : « N'aimerais-tu pas être prêtre ? ». J'ai immédiatement répondu que oui. Dès cet instant, je me sentais déjà au séminaire ; mais quand, ayant terminé mes études primaires à douze ans, je déclarai à mon père que je voulais entrer comme aspirant au Petit séminaire salésien, il me répondit : « tu n'iras nulle part, car ce n'est pas toi qui décide tout seul. Tu es très turbulent, et tu seras renvoyé dès le lendemain ». En fait, depuis ce jour, il m'est souvent arrivé de penser  qu' « il avait raison ».


Alors, j'ai oublié ma vocation et me suis consacré passionnément à l'aviation. Enfant, j'ai appris l'anglais, précisément pour pouvoir lire des livres d'aviation, j'ai appris à piloter à 14 ans. J'étais sur le point de terminer mon baccalauréat, quand nous avons eu des exercices spirituels. Je me souviens, le prédicateur nous a dit : « si Dieu vous appelle, ne soyez pas lâches ». Cette phrase a retenti en moi, et je me suis dit : « Dieu m'appelle et je ne veux pas être lâche ». Voilà pourquoi je suis entré chez les Salésiens d'abord comme aspirant, ensuite au noviciat : tel fut mon chemin.

 


ZENIT - Vous nous révélez votre passion pour l'aviation, mais beaucoup vous connaissent aussi comme un passionné de musique...


Card. Rodríguez Maradiaga - Oui parce que, dans mon enfance, la musique régnait à la maison : mon père aimait la musique, ma sœur aînée jouait du piano et mes autres frères aussi. Tout petit, j'ai étudié le piano. Lorsque je suis entré à la Congrégation salésienne, on m'a destiné à l'enseignement de la musique : j'ai dû suivre les cours du Conservatoire et, pendant de nombreuses années, j'ai enseigné la musique sacrée, le chant grégorien, qui m'enchante. En outre, j'ai organisé des orchestres et  fanfares dans les collèges où j'ai travaillé, et voilà comment j'ai appris à jouer de divers instruments.

 


ZENIT - Divers instruments de musique.. Lesquels, par exemple?


Card. Rodríguez Maradiaga - Par exemple le saxophone, l'accordéon, l'orgue, le piano, la batterie, la contrebasse, la clarinette... Ainsi, j'avais la vie belle.


ZENIT - Quelqu'un vous a-t-il influencé de manière spéciale dans votre décision de suivre Dieu ?


Card. Rodríguez Maradiaga - Oui, ce fut naturellement le prêtre qui dirigeait le collège, et aussi Jean Bosco. L'année précédant mon ordination sacerdotale, ma mère me révéla quelque chose que j'ignorais : j'étais né prématuré et, d'après le médecin, je n'allais pas survivre. Alors, elle a pris la résolution de réciter tous les jours le chapelet pour ma santé, promettant que, si Dieu m'appelait, elle m'offrirait au Seigneur. Je ne l'ai jamais su et vous voyez le résultat.

 


ZENIT - Parlez-nous de certains des moments les plus heureux que vous avez connus depuis votre décision de dire « oui » à Dieu ?


Card. Rodríguez Maradiaga - Il y en a de très nombreux. Logiquement, quand j'ai prononcé mes premiers voeux en tant que salésien, toute ma vie j'avais rêvé d'être salésien et j'ai donc éprouvé une immense joie. Ensuite, bien sûr, pour moi le moment le plus heureux et décisif a été mon ordination sacerdotale, c'est la plus grande grâce que Dieu peut accorder à une personne, après le baptême. Par la suite, l'épiscopat a représenté pour moi un moment plutôt de crainte, et je ne pensais pas que c'était ma vocation ; mais j'ai accepté parce que don Bosco disait qu'un souhait du pape pour un salésien équivalait à un ordre, alors j'ai accepté dans la foi. Et je crois que le Seigneur m'a accordé 31 années d'épiscopat remplies de joie, de grand bonheur. Lorsque le pape Jean-Paul II m'a créé cardinal, ce fut une surprise. Je n'y avais jamais songé, car le Honduras n'avait jamais eu de cardinal. Si bien que j'ai été heureux à cause de la joie que je procurais à mon peuple.

 


ZENIT - Et certains des moments les plus difficiles ?


Card. Rodríguez Maradiaga - Eh bien, le Seigneur dit également : « Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive ». Parmi ces moments, il y a eu la mort de mon père, alors que je commençais à peine mon chemin, en deuxième année de philosophie. J'ai connu aussi parfois des problèmes de santé, j'ai souffert de l'asthme pendant plusieurs années, j'ai été miraculeusement guéri par la Vierge, quand j'étais en première année de théologie. Par la suite, j'ai traversé de nombreuses difficultés à cause de la situation en Amérique centrale. En tant qu'évêque administrateur apostolique, je me trouvais dans un diocèse situé sur la frontière entre le Guatemala et El Salvador : nous avions des réfugiés. C'était au temps de la guérilla et, bien entendu, tout était bien difficile. Un autre moment très triste a été la mort de Jean-Paul II.

 


ZENIT - Pourquoi ?


Card. Rodríguez Maradiaga - Parce que je l'aimais infiniment,  il était pour ainsi dire mon père, et il m'a toujours témoigné une confiance et une affection très grandes. Bien sûr, nous voyions bien son état se dégrader, mais je n'ai jamais imaginé qu'il allait mourir si vite. Pour moi, ce fut comme lorsque je perdis mon père.


Mercedes de la Torre

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