Pour ce qui regarde l'origine éternelle de l'Esprit Saint, la formule du Credo de Nicée-Constantinople, qui dit simplement procède du Père, a été rallongée ainsi en Occident: procède du Père et du Fils ("Filioque"). À dire vrai, la formule "et du Fils" était en usage en Occident, au Ve siècle, dans les symboles de certaines églises locales. Elle fut ensuite officiellement introduite dans le symbole de l'Église de Rome autour de 1013, à cause des pressions externes exercées sur le pape Benoît VIII par l'empereur Henri II. Pendant logntemps, une telle adjonction, avec la doctrine résultante de la procession de l'Esprit du Père et du Fils, a constitué un grave motif de dissentiment avec les Églises orthodoxes.
En réalité, il s'agit de deux modes complémentaires de professer le même et unique mystère. Le Catéchisme de l'Église catholique affirme à cet égard: "La tradition orientale exprime d'abord le caractère d'origine première du Père par rapport à l'Esprit. En confessant l'Esprit comme "issu du Père" (Jn 15, 26), elle affirme que celui-ci est issu du Père par le Fils. La tradition occidentale exprime d'abord la communion consubstantielle entre le Père et le Fils en disant que l'Esprit procède du Père et du Fils (Filioque) (...). Cette légitime complémentarité, si elle n'est pas durcie, n'affecte pas l'indtité de la foi dans la réalité du même mystère confessé" (CEC 248).