Mon homélie du 15e dimanche du Temps Ordinaire A 2008 :
15° dimanche : Quand souffrance rime avec espérance, vacances et Tour de France
Le Père Jean-Côme About commente l'Évangile du dimanche 10 juillet, quinzième dimanche du temps ordinaire. Évangile selon saint Matthieu, chapitre 13, versets 1 à 23.
« Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord du lac.
Une foule immense se rassembla auprès de lui, si bien qu'il monta dans une barque où il s'assit ; toute la foule se tenait sur le rivage».
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En ce quinzième dimanche du temps ordinaire, Jésus nous livre la parabole du semeur avec son cortège d’interrogations et d’incompréhensions de la part des disciples.
Jésus raconte cette parabole des semences qui tombent en différents endroits et qui ne lèvent pas sauf les dernières qui tombent sur un terrain accueillant et produisent un fruit
surabondant.
Les disciples s’étonnent que Jésus parle à la foule en paraboles alors qu’à eux il leur a bien parlé directement.
Mais Jésus leur répond : « À vous, il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, mais à eux ce n’est pas donné. Celui qui a recevra encore et il serra même dans l’abondance ; mais
celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a ».
Jésus nous fait toucher un point important. Sa réponse indique que, dans le cœur des auditeurs doit se trouver au moins un début de compréhension des choses divines si la « Parole du Royaume »
doit porter du fruit en eux. Car à celui qui a, ce début des choses divines en lui, l’on donnera encore de la connaissance de Dieu. Mais à celui qui n’a rien, qui ne laisse rien pénétrer, on
enlèvera même ce qu’il a. C’est -à-dire que ne laissant rien pénétrer en lui, de ce début de Dieu, sa vie n’aura aucune racine et il l’a perdra entièrement.
Au fond, on ne peut parler de Dieu qu’en images. Celui dont le cœur est endurci, ou n’est pas prêt à comprendre, à cause des soucis du monde, ou de son esprit superficiel, celui-là ne peut pas
pénétrer les images jusqu’à parvenir à la réalité divine signifiée, alors la semence se dessèche et le Mauvais enlève même aussi les germes.
Dans les disciples, par leur écoute, leur amour et leur fidélité, il y a, par la grâce de Dieu, l’amorce de la compréhension. Et l’Esprit Saint va développer, en réalité, cette compréhension dans
le cœur de l’Église. Et c’est lui qui va leur apprendre à passer du symbole de la parabole à la réalité de Dieu. Mais cela prend du temps, tout le temps postpascal . Et en nous-même cela aussi
prend beaucoup de temps pour cette compréhension.
St Paul nous le redit si bien, dans la deuxième lecture, en parlant « de la création tout entière qui crie sa souffrance et passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore ». Nous,
chrétiens, sommes de ceux qui ont reçu dans leur cœur un début de compréhension ; mais attention à ne pas cultiver un sol pierreux, en nous, qui empêche la semence de lever.
Dieu attend de nous, de produire, selon notre mesure, cent , soixante ou trente pour un et son espérance est telle qu’il sait que même dans le mauvais champs du monde, il trouvera son compte : un
seul saint contrebalancera cent tièdes ou incroyants. C’est d’ailleurs la signification de la croix : si l’œuvre de la vie du Fils a paru échouer devant la dureté de cœur de ses auditeurs, la
croix qui supplée fut la pluie qui abreuva la terre desséchée.
Que ce temps de repos, pour ceux qui commencent des vacances, soit l’occasion de revivifier la semence de la vie de Dieu en eux.