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Publié par dominicanus

L'inadvertance de Luc s'éclaire peut-être : qu'importe de savoir qui doit commencer, l'amour, le pardon, l'homme ou Dieu ? Le débat est oiseux. La propre confusion de Luc célèbre la circularité de la notion. Sa maladresse devient pièce démonstrative. Le péché fuit le péché ; s'il trouve l'amour, le pardon advient ; s'il obtient le pardon, l'amour s'ensuit. Ces trois notions forment les sommets d'un triangle dont, par définition, chacun est relié aux deux autres. Il n'y a pas de figure qui exprime plus impérieusement la solidarité d'un accord, cette énorme concertation des parties. Chacun est médiateur de tous les autres. Tout rejoint tout. Et voilà l'unité, au moins dans sa perfection géométrique !

 

Notre époque, qui veille amoureusement à nos libérations, nous exhorte à nous dégager de cette mentalité ou la notion de péché joue un rôle si destructeur. Sans doute a-t-elle raison : de péché, dans ce monde d'amour et de paix dont chaque jour nous donne l'occasion de nous réjouir, il n’y a plus. Mais c'est également se méprendre sur l'extrême vitalité de cette psychologie de la foi qui, en conjuguant amour, péché, pardon, enracine l'être dans l'autre. Le mois n'est lui-même que par ces prochains qui l’aiment, qu'il aime, dans une réciprocité fondatrice.

 

Et ce sobre récit ébauche la relation de Dieu et de l'homme, où l’être se délivre de ses douleurs dans la présence d'une amitié.

 

Le pharisien est petitesse et isolement. La femme est l’âme réconciliée du monde, la foi dans un Dieu d'amour. Avant les pharisiens, les prostituées entrent dans son royaume.


 

France Quéré, Les femmes de l'Evangile, coll. Livre de Vie, Ed. du Seuil 1996, p. 84-93

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