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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Congrégation pour le clergé, Homélie pour le 2e dimanche de l'Avent A

Publié par dominicanus sur 7 Décembre 2010, 02:36am

Catégories : #Homélies Année A 2010-2011

 

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« Convertissez-vous parce que le Règne des cieux est tout proche » (Mt 3,1). L'appel affligé de celui qui avait été choisi comme le précurseur, dès le sein de sa mère, résonne plus que jamais en notre temps. Celui qui devait redresser les sentiers tortueux et le chemin fourvoyé du peuple d'Israël, telle est la figure lumineuse de celui que les pères de l'Eglise désignent comme « le dernier des prophètes », Jean Baptiste.


Ce « cri » johannique, en ce deuxième dimanche d'Avent, retentit avec force dans notre coeur et fait vibrer intensément notre âme, appelée à ouvrir grand sa porte au Seigneur qui vient. C’est pourquoi nous sommes invités à la pénitence, pour pouvoir porter de « dignes fruits de conversion » (Mt 3,8), sans quoi il pourrait en advenir de nous comme de « tout arbre qui ne produit pas de bons fruits, qui est coupé et jeté au feu » (Mt 3,10). Tout cela implique et comporte un changement de vie, vrai et authentique. Pour rejoindre cet objectif, il faut espérer que le Seigneur qui « est le Dieu de la persévérance et de la consolation », nous concède « les mêmes sentiments dont le Christ Jésus donne l’exemple » (Rm 15,5) ; et de même que Lui nous a accueilli, ainsi nous sommes appelés à nous accueillir les uns les autres « pour la gloire de Dieu ». Cette gloire, comme « un rejeton, jaillira de la souche de Jessé » et se manifestera à nous, avec son « esprit de sagesse et d'intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur » (Is 11, 1-2), cet esprit qui ne sera plus provisoire, comme cela s’était déjà produit, mais qui demeurera en permanence sur Celui que le Seigneur enverra : « L'esprit du Seigneur est sur moi, c’est pourquoi il m’a envoyé […] Aujourd'hui ces paroles que vous avez écoutées se sont accomplies » (Lc 4.18-21).


Et comme le mentionnait Saint Jérôme dans les leçons du IIe nocturne :

 

« Cette branche sans le moindre noeud qui sort du tronc de Jessé est la Vierge Marie, et sa Fleur est le même Sauveur qui déclare dans le Cantique : ‘je suis la fleur des champs et le lys des vallées’ ».

 

Et en commentant justement la beauté de cette fleur que le Seigneur laissera bourgeonner pour nous, saint Bernard affirmait dans son homélie sur l'Avent :

 

« Le Fils de la Vierge est la fleur, la fleur blanche et pourpre, choisie entre mille ; fleur dont la vue réjouit les Anges, et dont l'odeur redonne la vie aux morts ; fleur des champs comme elle se désigne elle-même, et non pas fleur du jardin ; parce que la fleur des champs éclôt d’elle-même sans l'aide de l'homme, sans les procédures de l'agriculture. Ainsi le sein de Vierge, comme un champ éternellement vert, a produit cette fleur divine dont la beauté ne se corrompt jamais, et dont la splendeur ne s'assombrira jamais. [...] Oh plante céleste, la plus précieuse et la plus sainte de toutes ! Oh vrai arbre de vie, toi seule tu es digne de porter le fruit du salut ! » 1.


En ce temps, par conséquent, il nous faut demander au Seigneur le don de la conversion ; S. Augustin avait coutume de le répéter toujours:

 

« Que dire donc ? Oh homme, a-t-il dépendu de toi si en te convertissant à Dieu tu as mérité sa miséricorde, tandis qu'au contraire ceux qui ne se sont pas convertis n'ont pas atteint la miséricorde mais se sont heurtés à la colère de Dieu ? Mais toi, de quelles ressources disposais-tu pour te convertir, si tu n’avais pas été appelé ? Ne serait-ce pas celui qui t'a appelé, alors que tu étais son ennemi, qui t’a concédé la grâce du repentir ? Ne t’attribue donc pas toi-même le mérite de ta conversion, parce que si Dieu n'était pas intervenu en t'appelant alors que tu le fuyais, tu n'aurais pas pu te retourner » 2.

 



Pour les citations de Mt 3,1-12: http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/fr/9abttkc.htm

 

1. S. Bernard, Second sermon pour l’Avent, 4 : http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/fr/hmo.htm#f.

2. S. Augustin, Expositions sur les psaumes, 84, 8-9. http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/fr/dak.htm#dn

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