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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Benoît XVI, "L'’Esprit souffle où il veut" ...… mais pas n'’importe où

Publié par Walter Covens sur 29 Septembre 2012, 00:28am

Catégories : #la vache qui rumine (Années B - C)

26 TOB ev       L'Esprit Saint, en donnant la vie et la liberté, donne également l'unité. Il s'agit ici de trois dons inséparables les uns des autres. J'ai déjà parlé trop longuement ; permettez-moi toutefois de dire encore un mot sur l'unité. Pour la comprendre, une phrase peut se révéler utile même si, au premier abord, elle semble plutôt nous éloigner de celle-ci. À Nicodème qui, dans sa recherche de la vérité, vient une nuit poser des questions à Jésus, celui-ci répond : "L'Esprit souffle où il veut" (cf. Jn 3, 8). Mais la volonté de l'Esprit n'est pas arbitraire. C'est la volonté de la vérité et du bien. C'est pourquoi il ne souffle pas n'importe où, se tournant une fois de ce côté-ci, et une autre de ce côté-là ; son souffle ne nous disperse pas mais nous réunit, parce que la vérité unit et l'amour unit. L'Esprit Saint est l'Esprit de Jésus Christ, l'Esprit qui unit le Père avec le Fils dans l'Amour qui, dans l'unique Dieu, donne et accueille. Il nous unit à ce point que saint Paul a pu dire : "Vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus" (Ga 3, 28). L'Esprit Saint, par son souffle, nous pousse vers le Christ.

       L'Esprit Saint œuvre de façon corporelle ; il n'œoeuvre pas seulement subjectivement, "spirituellement". Aux disciples qui voyaient en lui simplement un "esprit", le Christ ressuscité dit : "C'est bien moi! touchez-moi et rendez-vous compte qu'un esprit – un fantôme – n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j'en ai" (cf. Lc 24, 39). Cela vaut pour le Christ ressuscité à toutes les époques de l'histoire. Le Christ ressuscité n'est pas un fantôme, il n'est pas simplement un esprit, une pensée, une idée seulement. Il est demeuré l'Incarné – celui qui a assumé notre chair – et il continue toujours à édifier son Corps, il fait de nous son Corps. L'Esprit souffle où il veut, et sa sainteté est l'unité faite corps, l'unité qui rencontre le monde et le transforme.

       Dans la Lettre aux Ephésiens, saint Paul nous dit que ce Corps du Christ qui est l'Église, possède des jointures (cf. 4, 16), il les nomme également : ce sont les apôtres, les prophètes, les évangélistes, les pasteurs et les docteurs (cf. 4, 11). L'Esprit dans ses dons prend de multiples formes – nous le voyons ici. Si nous regardons l'histoire, si nous regardons cette assemblée ici sur la Place Saint-Pierre – alors nous nous rendons compte qu'il suscite toujours de nouveaux dons, nous voyons combien il crée d'organes différents, et comment, de manière toujours nouvelle, il œuvre corporellement. Mais en Lui la multiplicité et l'unité vont de pair. Il souffle où il veut. Il le fait de manière inattendue, dans des lieux inattendus et sous des formes qu'on ne peut jamais imaginer à l'avance. Et avec quelle multiplicité de forme et quelle corporéité il le fait !

       Et c'est précisément ici que la multiplicité des formes et l'unité sont inséparables entre elles. Il veut que vous preniez de multiples formes et il vous veut pour l'unique corps, dans l'union avec les ordres durables – les jointures – de l'Eglise, avec les successeurs des apôtres et avec le Successeur de saint Pierre. Il ne nous enlève pas la difficulté d'apprendre comment nous rapporter les uns aux autres; il nous démontre également qu'il œoeuvre en vue de l'unique corps et dans l'unité de l'unique corps. C'est vraiment uniquement de cette manière que l'unité trouve sa force et sa beauté.

       Prendre part à l'édification de l'unique corps ! Les pasteurs seront attentifs à ne pas éteindre l'Esprit (cf. 1 Th 5, 19) et vous, vous ne cesserez d'apporter vos dons à la communauté tout entière. Une fois de plus : l'Esprit Saint souffle où il veut. Mais sa volonté est l'unité. Il nous conduit vers le Christ, dans son Corps. "[du Christ] le Corps tout entier – nous dit saint Paul –... reçoit concorde et cohésion par toutes sortes de jointures qui le nourrissent et l'actionnent selon le rôle de chaque partie, opérant ainsi sa croissance et se construisant lui-même, dans la charité" (Ep 4, 16).



Homélie de la célébration des premières vêpres lors de la veillée de Pentecôte 2006
(Rencontre avec les mouvements ecclésiaux et les communautés nouvelles)
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L
       Je comprends, en rapprochant ce texte de l'évangile de dimanche dernier, que les pasteurs doivent rester attentifs, pour le bien de l'Eglise, à l'émergence inattendue de charismes nouveaux, et non d'avoir une attitude défensive. De cette ouverture et de cette veille constante à la vie interne de l'Eglise, (qui implique vigilance charité et discernement) au mouvement que l'Esprit veut imprimer en Elle, dépend l'édification dans la diversité, du Corps  même du Christ.<br />        Ce discernement implique une grande sainteté et humilité des deux interlocuteurs : de celui qui juge le charisme comme de celui qui doit le discerner pour lui-même, pour se conformer adéquatement aux impulsions de l'Esprit et pour le partager justement.<br /> (J\\\'essaie de retraduire ce que j\\\'ai compris de ces lectures). LFM
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