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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Nicolas Bux et Salvatore Vitiello - Prêtres ou « fonctionnaires » ?

Publié par dominicanus sur 26 Juillet 2009, 02:25am

Catégories : #Année Sacerdotale




Rome (Agence Fides) – En ce début de l’Année Sacerdotale qui a commencé le 19 juin à Saint-Pierre, le Pape Benoît XVI, avec l’affection pour la vérité et le calme qui lui sont propres, indique plusieurs « foyers » autour desquels doit se concentrer l’attention des prêtres et de la doctrine.

Les interventions qui présentent un intérêt particulier, et qu’il faudrait reprendre pour entrer dans l’esprit authentique de l’Année Sacerdotale (outre la Proclamation remontant à l’Allocution faite à la Plénière du Clergé, le 16 mars 2000) sont notamment la très belle Lettre aux Prêtres, émouvante par son esprit, par sa foi et par sa beauté, ainsi que par l’affection extraordinaire pour l’Eglise qui s’y manifeste, l’Homélie durant les Vêpres du 19 juin, et les deux Catéchèses lors des deux Audiences générales hebdomadaires du 24 juin et du 1° juillet.
En cette époque de l’année, pendant laquelle il sera possible à beaucoup de consacrer quelques jours au repos, il serait intéressant d’approfondir, au moins, la lecture de ces textes, pour comprendre ce à quoi nous sommes invités par le Successeur de Pierre, et où Son regard est tourné, de manière à pouvoir, nous aussi « regarder là où Il regarde ».

Pour aider notre lecture, deux points sont à souligner, qui sont d’une extraordinaire actualité et efficacité. La première concerne l’identification du Prêtre avec son propre ministère: en un temps où il semble devoir « succomber » à la « frénésie pastorale » qui touche souvent l’action des prêtres, il nous est proposé comme modèle Saint Jean-Marie Vianney, le Curé d’Ars, qui s’identifia totalement avec son propre ministère, en ne le vivant jamais comme une « soustraction » à soi-même, mais comme « l’autel du sacrifice de soi », c’est-à-dire le lieu de l’offrande de sa propre vie au Christ, dans une obéissance humble aux circonstances que le Seigneur lui-même permet pour notre sanctification. C’est la vie de l’homme nouveau qui, ayant tout abandonné pour la perle qu’il a trouvée, oublie le passé, tout tendu vers l’avenir, dans la joyeuse espérance, qui est une certitude, que le Seigneur réalisera ce qui fait partie de sa vie humaine, dans la mesure où la liberté adhérera totalement, et renouvellera le « oui » du premier instant. Toute la promesse de Dieu à l’homme, et toute la fécondité du ministère sacerdotal est en effet contenue dans le premier « oui » !

Le Magistère souligne aussi un autre point en ce début de l’Année Sacerdotale : c’est la correction que, de fait, le Saint-Père voudrait suggérer, à l’opposition « théologico-pastorale » entre sacerdoce compris au sens ontologique, et service interprété au sens de fonction. On retrouve de nombreuses fois, dans les différentes interventions pontificales, la terminologie classique de « configuration ontologique » au Christ. Il semble que nous entendons des vérités de foi trop souvent oubliées et négligées dans les récents traités sur les Sacrements, ou, comme cela se passe souvent, de traités sur l’Ecclésiologie ; comme si l’Ordre Sacré n’était pas un Sacrement, parmi les Sept, mais un « super-ministère » au sein d’une Eglise « toute ministérielle ». Si tout est grâce, rien n’est grâce, et si tout est « ministère », rien n’est ministère. La perspective ontologique, a rappelé le Pape Benoît XVI, n’exclut certainement pas celle du service, mais elle en indique objectivement la cause : le Prêtre est radicalement au service des hommes, parce qu’il est au service de Dieu, et c’est ce « changement ontologique » qui concerne donc l’être du ministre, qui garantit l’efficacité de son action, la fécondité de son ministère, et, donnée qui n’est pas indifférente, la réalisation humaine, si elle est accueillie avec docilité, acceptée en pleine connaissance de cause et, dans l’humilité de celui qui sait qu’il doit conserver un trésor qui lui a été confié, défendue avec fierté.

En cette période estivale, mettons-nous à l’écoute attentive du Magistère du Pape Benoît XVI, qui regarde loi, et qui nous invite, dans la simplicité, à regarder avec lui vers le Christ.

(Agence Fides, 23 juillet 2009)
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