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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


François Varillon, Respecter Dieu, c'est croire en la Providence

Publié par dominicanus sur 14 Janvier 2009, 18:01pm

Catégories : #La vache qui rumine B 2009

Croire en la Providence

Descendons dans la pratique. Respecter Dieu, c'est renoncer à lui poser des questions. Il est l'amour, il n'est qu'amour. Poser des questions à Dieu, lui demander raison de sa conduite : "Comment se fait-il, alors que j'ai tant prié, que tu m'aies laisser tomber ... Comment se fait-il que tu prennes un père de cinq ou dix enfants alors que cette célibataire qui était dans la voiture est rescapée ? Comment se fait-il que ... ?" Toutes ces questions reviennent à douter de l'amour. Douter de l'amour, c'est manquer de respect à Dieu, le prendre pour ce qu'il n'est pas. Je sais que c'est très difficile, car ces trois questions nous montent aux lèvres spontanément ; nous voudrions savoir le comment des choses. Quand nous disons comme saint Paul que "tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu" (Romains 8, 28), nous voudrions savoir comment. Au fond, nous ne croyons pas que Dieu est amour. Répétez, répétez dans votre oraison : "Et nos credidimus caritati - Nous, nous croyons à l'amour" (1 Jean 4, 16).

Dans notre vie, les problèmes ne manquent pas ; dans l'Eglise non plus. Mais la vie n'est pas d'abord un problème, elle est d'abord un mystère. Quand il s'agit de personnes et non pas de choses, il y a mystère. Les relations de personne à personne commencent toujours par la foi, la confiance que l'on fait à l'autre. Cela comporte un risque, bien sûr, sauf dans le cas de Dieu. Avec Dieu, le risque n'existe pas. Mais la partie superficielle de nous-mêmes y répugne ; nous voudrions comprendre le comment. Le comment de l'amour. Alors on n'y croit pas. Respecter Dieu, c'est croire en la Providence. Et croire en la Providence est le contraire du fatalisme. Nous portons des séquelles de fatalisme en nous : "Ah, c'était écrit ... Ca devait être comme ça ..." Comme si ce qui arrive était le fait d'une décision arbitraire, une sorte d'arbitraire infini. Mais non. Dieu n'est pas une force aveugle.


La prière de demande

Et c'est parce que la foi en la Providence est au rebours du fatalisme que la prière de demande est tout à fait normale et légitime. Parce que nous croyons que Dieu est Providence ; il est Père. C'est manquer de respect à Dieu que de le prendre pour un autre. Alors il faut demander, non pas pour renseigner Dieu, bien entendu, sur nos besoins et sur nos difficultés ; il les connaît bien et nous n'avons rien à lui apprendre. Mais pour prendre en face de lui une attitude filiale qui est la seule respectueuse. Elle tient Dieu pour ce qu'il est : Père. Ne pas parler à Dieu de nos besoins, de nos souffrances, de nos inquiétudes, c'est ne pas le traiter en Père, c'est lui manquer de respect. Il en est de même quand nous le prions seulement dans les cas difficiles, quand nous n'avons plus d'autre recours, quand les médecins disent : "Ah, il n'y a plus que la prière ; moi, je ne peux plus rien." Comme si Dieu était à notre service pour nous tirer d'un mauvais pas, pour combler les lacunes de la science. Voilà le manque de respect.

Et, dans cette prière de demande, toute simple, nous affirmons que le mystère de l'amour nous dépasse. Nous ne savons pas comment Dieu nous exaucera. Il n'interviendra pas magiquement dans la météorologie si nous lui demandons la pluie ou le beau temps pour une ecursion. Mais nous mettons notre Père au courant de nos besoins, de nos inquiétudes. Entre faire le malin, en imaginant Dieu très lointain comme un théorème, ou envisager la petite Thérèse de l'Enfant-Jésus qui demandait qu'il y ait de la neige le jour de son entrée au couvent, où est le plus vrai ? On ne risque pas d'exagérer dans la simplicité avec Dieu. Et puis, elle a bel et bien eu de la neige le jour de sa prise de voile ! En pensant à l'intimité profonde de cette sainte, de cette petite jeune fille avec Dieu, pourquoi ne pas imaginer une intimité telle que la neige est tombée ? C'est moinjs faux que le contraire.

 

(à suivre)

François Varillon, Vivre le christianisme, Centurion 1994, p. 68-69


Lire la première partie :

> François Varillon, Respecter Dieu - La grandeur de Dieu

Lire la deuxième partie :

> François Varillon, Respecter Dieu - Dieu me respecte

 

Lire la troisème partie :

> François Varillon, S'exercer à regarder Dieu avec un regard de respect

 

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