Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


BANDE DE VAUTRÉS! L'argent peut entraîner la mort - Homélie 26e dimanche du Temps Ordinaire C

Publié par Walter Covens sur 23 Septembre 2022, 23:59pm

Catégories : #homélies (patmos) Année B - C (2006 - 2007)

26-TOCev.jpg
 
 
 
    Aujourd'hui, vous vous en doutez, je vais encore vous parler d'argent. Dimanche dernier, nous avons vu que l'amour de l'argent était "l''ennemi public numéro un" de l'Église, de la communauté des disciples que Jésus veut former, et qui doit être une communauté où l'argent doit servir à se faire des amis par le partage et la remise des dettes. Aujourd'hui encore, le Seigneur nous le répète : l'argent est dangereux pour la santé, plus que le tabac, par exemple.


    Pour lutter contre le tabagisme, aux termes d’un arrêté modifié du 26 avril 1991, les fabricants de cigarettes doivent faire figurer sur les emballages en France "un avertissement général couvrant au moins 30 % de la superficie externe de la surface correspondante de l'unité de conditionnement de tabac sur laquelle il est imprimé". Cette mention devra être entourée "d'un bord noir, d'une épaisseur minimale de 3 mm, n'interférant en aucune façon avec le texte de l'information donnée" et être choisie par une liste fixée par un arrêté du 25 avril 2002, par exemple : "Fumer peut entraîner une mort lente et douloureuse".


    Mon but, dans cette homélie, n'est pas de vous exhorter à arrêter de fumer, bien que ce serait une très bonne chose. Je me pose seulement la question suivante : pourquoi mettre en garde contre les dangers du tabac, alors que pour les jeux de hasard, les paris et autres loteries, on fait de la publicité à outrance ? Après avoir entendu l'évangile de ce dimanche, je dis qu'il faudrait faire passer un arrêté selon lequel doit figurer sur tous les billets de banque et sur toutes les pièces de monnaie, la mention : "Attention ! L'argent peut entraîner la mort !" (*)


    Il est à prévoir que cette proposition, si elle est entendue, sera reçue avec pas mal de scepticisme et de moqueries, qu'elle risque de ne jamais être adoptée, ni dans la Communauté Européenne, ni ailleurs dans le monde (au Vatican... peut-être ... pas sûr!). Ce n'est pas étonnant. La raison c'est que très souvent, l'Écriture en général, et l'Évangile en particulier, et, par conséquent, Dieu lui-même, n'est pas pris au sérieux. Car si nous prenions Dieu au sérieux, nous comprendrions qu'il y a au moins autant de raisons de mettre en garde contre l'argent (et les loteries) que contre le tabac, la drogue, et l'abus d'alcool.


    Vous souvenez-vous de ce que le Seigneur nous a dit dimanche dernier ? Après avoir raconté à ses disciples la parabole de l'intendant malhonnête, il avait conclu en disant :
 
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent.
 

    Avez-vous entendu ce qu'il nous dit encore aujourd'hui ? Il raconte la parabole du riche et du pauvre Lazare. Elle s'adresse, non pas aux disciples, mais à la "bande des vautrés" (1ère lecture), aux pharisiens "qui aimaient l'argent" et qui "ricanaient à son sujet" (v. 14).
 


    Les pharisiens sont présentés par saint Luc comme étant à l'extrême opposé de ce que Jésus attend de ses disciples, l'antithèse en quelque sorte, et ce malgré les apparences :

 

Vous êtes, vous, ceux qui se présentent comme des justes aux yeux des hommes, mais Dieu connaît vos coeurs, car ce qui est prestigieux chez les hommes est une chose abominable aux yeux de Dieu. (v. 15)
 
    Décidément, Jésus n'est pas gentil. En lisant son verdict sévère et implacable à propos des pharisiens je ne peux pas m'empêcher de penser à un épisode très douloureux de la vie du saint Padre Pio, dont je vous ai parlé dimanche dernier.


    Revenons au chapitre 16 de saint Luc : les deux paraboles se répondent. Dans la première, Jésus nous dit ce qu'il faut faire pour être sauvé. La deuxième, au contraire, est une parabole de damnation pour les riches qui n'ont rien voulu entendre et qui ne se préoccupent pas des pauvres. Dans la première, Jésus trace la voie à la communauté fraternelle des disciples, telle que nous la voyons se former dans les Actes des Apôtres après la Pentecôte. Dans la seconde, il dénonce l'hypocrisie pharisaïque. Mais dans les deux paraboles, ce sont les mêmes thèmes qui sont abordés : salut, relation aux autres, destination universelle des richesses. Dans les deux paraboles, ceux avec qui on a vécu sur la terre soit accueillent, soit n'accueillent pas dans le monde à venir.


    Concentrons-nous maintenant sur la deuxième parabole, celle de l'évangile du jour. Du riche il est dit qu'il "portait des vêtements de luxe et faisait chaque jour des festins somptueux". Là encore, vous risquez de vous dire : - Alors, mon Père, je ne suis pas concerné. Je n'achète que du prêt-à-porter en soldes, et quant aux festins somptueux, oui, de temps en temps une petite fête avec une bouteille (ou deux) de champagne, mais est-ce un péché ? À ce propos, savez-vous ce que disait le Père Raniero Cantalamessa, capucin et prédicateur de la Maison pontificale ? Il avait écrit un livre sur la chasteté, et un autre sur l'obéissance. Alors on lui pose la question : Pourquoi vous n'écrivez rien sur la pauvreté ? Sa réponse :
 
 
"Jeûner toute la vie au pain et à l'eau serait pour nous le maximum de l'austérité, alors que pour des millions de personnes avoir le pain et l'eau assurés serait déjà comme un rêve."
 
 
Or combien parmi nous jeûnent au pain et à l'eau ne fût-ce qu'un jour sur sept ? Même si nous le faisions tous les jours de l'année, ce serait toujours, aux yeux de millions de personnes qui crèvent de misère un festin somptueux. Même si nous nous habillions chez les chiffonniers d'Emmaüs, ce seraient encore des vêtements de luxe aux yeux d'une grande partie de la population mondiale. L'évangile que nous venons d'entendre n'est donc pas seulement une mise en garde qui s'adresse aux millionnaires et autres milliardaires !


    Jésus veut donc nous sensibiliser tous et chacun aux dangers que constitue l'argent : il rend sourd et aveugle ! Vous voyez bien que l'argent est vraiment dangereux pour la santé ! Il rend sourd à la Parole de Dieu : Moïse et le Prophètes, Jésus, même ressuscité d'entre les morts ; et il rend aveugle à la misère des autres : le riche n'a même pas vu le pauvre Lazare, qui se trouvait pourtant devant sa porte.


    La surdité et la cécité sont deux maladies très graves qui peuvent entraîner la mort, la mienne et celle des autres ("mes frères", dit le riche, un peu tard, dans la parabole). À propos du tabac, je lisais dans un article dont voici les termes exacts :

 
Les fumeurs et les victimes de tabagisme passif ont un risque plus élevé de développer une maladie de la vue connue sous le nom de dégénérescence maculaire liée à l'âge ou DMLA. Rappelons qu'en France, près de 1,3 million de personnes sont atteintes de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA). C'est la première cause de cécité chez les personnes âgées de plus de 50 ans.
L'étude conduite par l'équipe de Jennifer Tan de l'Université de Sydney sur près de 2500 Australiens pendant plus de dix ans a estimé que le risque de développer la maladie est multiplié par quatre chez les fumeurs et par trois chez les anciens fumeurs.
En résumé, ces résultats tendent à prouver une relation causale entre le tabagisme et le risque sur le long terme de développer un DMLA.


    Et l'article ce termine par ce conseil :

Alors pour préserver vos yeux (mais aussi votre coeur, vos poumons...), laissez tomber la cigarette !


    La science et l'État nous mettent en garde contre les multiples méfaits du tabac et nous invitent à laisser tomber la cigarette. Jésus, lui, met en garde contre le danger tellement plus grand des richesses, et il nous invite à donner aux pauvres qui sont devant notre porte les miettes qui tombent de notre table. Il nous invite à donner chaque semaine aux pauvres, par exemple, le prix d'un paquet de cigarettes. (Si, en même temps, on s'arrêtait de fumer, ce serait faire d'une pierre deux coups.) Jésus nous invite, au lieu de rêver à gagner le gros lot (tout en perdant des sommes considérables à force de tenter sa chance), à donner chaque semaine l'équivalent à ceux qui n'ont même pas de quoi s'offrir un verre d'eau potable ou une tranche de pain.

 

S'ils n'écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu'un pourra bien ressusciter d'entre les morts : ils ne seront pas convaincus.
 

    Ne nous faisons pas d'illusions : si nous ne sommes pas convaincus maintenant, nous ne le serons sans doute jamais. Et si nous le sommes, convertissons-nous pour l'amour des pauvres qui crèvent de faim et de froid, pour l'amour de nous-mêmes et de nos enfants, victimes d'un "capitalisme passif", pour l'amour de Dieu, qui s'est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté.

 


 

* UNE HISTOIRE QUI FAIT RÉFLÉCHIR

Un jour, trois frères d'une même famille travaillèrent dans un champ quand, subitement, ils entendirent quelqu'un crier :" LA MORT, LA MORT, LA MORT...!!! "

 

Quand  ils coururent sur le lieu pour voir ce qui se passait, ils trouvèrent que c'était un fou qui criait ainsi tout en fuyant et en indiquant de sa main un endroit où il y avait un sac tout noir. Quand ils s'approchèrent, et qu'ils prirent le sac, quelle surprise ne fut pas la leur de constater que c'était un sac tout plein d'argent !


Ils décidèrent de le prendre et continuèrent quand-même leur labeur dans le champ mais, ils furent fatigués et affamés, si bien qu'ils décidèrent de prélever un peu d'argent du sac trouvé, puis envoyèrent l'un d'eux acheter de la nourriture.


Quand ce dernier partit, il eut une idée. Il se dit que si vraiment lui seul gardait ce sac d'argent, ce serait la fin de ses problèmes. Alors, il empoisonna la nourriture qu'on lui avait envoyé acheter pour que ses frères meurent et que lui puisse prendre tout l'argent.

 

Pendant ce temps, les deux frères qui étaient restés eurent, eux, l'idée de tuer celui qui était aller acheter des provisions dès son retour pour qu'ils ne soient plus que deux pour partager l'argent, car cela permettrait  que chacun reçoive une somme plus appréciable.


Dès que celui qu'ils avaient envoyé acheter la nourriture arriva, ses deux frères lui tombèrent dessus et le tuèrent. Ensuite, ils décidèrent de manger avant de se partager l'argent... sans savoir que le repas était empoisonné. Et ils moururent aussi.

...

Le fou qui, au lieu de crier "Argent, Argent", criait " LA MORT, LA MORT, LA MORT", n'était pas un fou, mais un sage. Les vrais fous sont morts. Lui seul a eu la vie sauve.


 

ATTENTION ! L'argent peut entraîner la mort !
ATTENTION ! L'argent peut entraîner la mort !
ATTENTION ! L'argent peut entraîner la mort !

ATTENTION ! L'argent peut entraîner la mort !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents