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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Le mal-être des « nouveaux prêtres »

Publié par dominicanus sur 29 Novembre 2024, 23:55pm

Catégories : #sacrements, #Livres, #Thibaud Guespereau, #Thibaud Collin, #Henri Vallançon, #état de grâce, #péché mortel

 

Thibaud Guespereau (Sous la direction de) Thibaud Collin (Sous la direction de) Henri Vallançon (Sous la direction de)
Les sacrements en question. Qui peut les recevoir ? Pour quels fruits ?

 

 

Un fort intéressant – et significatif – ouvrage collectif, Les sacrements en question. Qui peut les recevoir ? Pour quels fruits ?, sous la direction de Thibaud Guespereau, Henri Vallançon, prêtres, et Thibaud Collin, philosophe [1], fait état de la souffrance de prêtres "voyant comment les sacrements qu’ils donnent sont reçus." Ainsi constatent-ils que des baptisés adultes en nombre ne retournent pas à la messe dès le dimanche qui suit leur baptême, que des mariés qu’ils ont préparés au sacrement se séparent un an plus tard. Ajoutons qu’ils voient l’ensemble des assistants de toutes les messes communier toujours, cependant qu’un nombre infime se rendent parfois au confessionnal. D’où l’éternelle question pastorale, mais qui se pose de manière brûlante au sein d’un monde catholique malade aux frontières très poreuses avec la société indifférente qui l’enserre : "[Un pasteur] doit-il discerner et refuser aux demandeurs qui n’ont pas la foi et/ou vivent de façon désordonnée ? Ne risque-t-il pas alors de créer une Église de purs ? Ou en sens inverse, s’il accepte trop largement ne risque-t-il pas d’offenser Dieu, et de porter préjudice à l’Église et aux demandeurs eux-mêmes ?"

On trouve dans ce livre des considérations tout à fait opportunes sur la crise de la prédication des fins dernières, l’altération de la notion de péché mortel dans la théologie contemporaine, et aussi l’exemple d’une paroisse du Midi où un sérieux discernement est appliqué aux demandes de sacrements. Appliqué aux demandes de mariage et de baptêmes pour soi-même ou pour un enfant : du moins, c’est ce que l’on suppose, car l’ouvrage reste souvent allusif. On comprend cependant la prudence nécessaire d’un ouvrage destiné au grand public. Tel quel, dans le monde catholique présent, il est une sorte de bombe, parce qu’il secoue le laisser faire, laisser passer pastoral. Mais il l’est surtout par ce que révèle ce fait massif : aucun évêque ne se trouve parmi les auteurs ou préfaciers de ce livre où l’on explique tout bonnement ce qu’est l’état de grâce et le péché mortel qui l’enlève.

Là est le point qui fait mal : entre les évêques et une bonne partie de ceux qui forment les jeunes générations de prêtres il y a un fossé d’incompréhension. Il est bien connu que les fidèles appartenant à ce qu’il est convenu d’appeler les "forces vives" qui subsistent encore ont le sentiment d’être des brebis sans pasteurs. Mais il faut savoir qu’un nombre non négligeable de prêtres diocésains sont dans une situation semblable. D’où le mal-être profond de ces clercs que l’on qualifie de "classiques" ou de "nouveaux prêtres" abandonnés ou même suspectés par leurs supérieurs.

Abbé Claude Barthe

 

1. Les sacrements en question
Qui peut les recevoir ? Pour quels fruits ?

Thibaud Guespereau (Sous la direction de)
Thibaud Collin (Sous la direction de)
Henri Vallançon (Sous la direction de)

 

Commentaire

 

"Là est le point qui fait mal : entre les évêques et une bonne partie de ceux qui forment les jeunes générations de prêtres il y a un fossé d’incompréhension..."

Ne serait-ce pas par hasard parce que pas mal d'évêques sont  eux-mêmes en état de péché mortel et qu'ils voient dans ces jeunes prêtres une condamnation de leur propre comportement (double vie, etc.).? 

Ne serait-ce pas aussi pour cette raison qu'ils sont souvent portés à couvrir les auteurs d'abus sexuels ? Ils savent qu'en condamnant les prêtres qui les commettent et en les sanctionnant, ils se condamnent eux-mêmes.

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